Fin du Midi plus/Saskatchewan
Dans un communiqué, la Guilde canadienne des médias exprime sont mécontentement suite à l'annonce que CBC/Radio-Canada va supprimer les émissions quotidiennes de 30 minutes d’informations et d’affaires publiques à l’heure du midi, des émissions desservant les minorités francophones de l'Ouest du pays.
« La suppression d’émissions importantes pour les communautés francophones est une décision peu judicieuse », a déclaré Carmel Smyth, la présidente de la Guilde canadienne des médias. C’est aussi un manque d’égard flagrant que de supprimer ces émissions et les remplacer par une émission de Montréal ».
Mme Smyth a ajouté que la suppression d’émissions intervient alors que Radio Canada a reçu des fonds supplémentaires: « Nous avions espéré que ces fonds seraient consacrés à accroître les informations et la programmation locales, tant à la radio qu’à la télévision, puisque les sondages montrent que ces médias continuent de l’emporter sur les émissions uniquement en ligne » a-t-elle déclaré.
Pourtant, Pierre Guérin, le directeur général des Services français de Radio-Canada pour les régions de l'Ouest, évoque le déplacement de l'achalandage vers les plateformes numériques pour justifier cette décision. « Ça devient une décision importante de répondre à cette demande-là de façon plus efficace que par l'entremise de la radio » a-t-il affirmé. Mais en quoi la diffusion en Saskatchewan d'une émission montréalaise à l'heure du midi contribue au virage numérique.
Y aurait-il confusion entre numérique et contenu? Le numérique, malgré son incroyable flexibilité, n’est qu’un outil de diffusion. À la base il faut l'alimenter avec du contenu (à ne pas confondre avec une succession de tweets). L’émission Midi plus Saskatchewan permettait la création de contenu avec la production d’excellentes entrevues qu’il était possible de consulter sur les plateformes numériques au moment choisi après leur diffusion en ondes.
Monsieur Guérin s’est fait discret sur ce qui allait remplacer l’émission du midi, se contentant de déclarer que « que les ressources qui étaient attitrées à ces émissions seront affectées à d'autres tâches».
La présidente de l'Assemblée communautaire fransaskoise, Françoise Sigur-Cloutier, n'apprécie pas la façon dont l'annonce a été faite. « Ces décisions-là ont dû être prises il y a un certain temps et auraient peut-être dû circuler pour voir de quelle façon est-ce qu'on pouvait se positionner face à ça », a-t-elle déclaré en entrevue à Radio-Canada. Surtout que le 30 mai 2016 la SRC a procédé à un exercice de « consultation » avec la population. Il est regrettable que notre diffuseur n’ait pas profité de l’exercice pour sonder les réactions face à l’abolition d’une des rares émissions d’information locales francophones dans l’Ouest.