Graham Fraser, le commissaire aux langues officielles
Après la lettre du 15 juillet d’anciens gouvernants de la SRC/CBC prenant la défense du diffuseur public, le commissaire aux langues officielles fait connaître ses intentions dans la lutte contre l’effritement de la programmation offerte aux Canadiens.
Graham Fraser croit que les coupures répétées au budget de Radio-Canada depuis 2009 affecteront irrémédiablement les minorités linguistiques. Le commissaire n’écarte pas la possibilité de poursuivre le gouvernement fédéral si ce dernier ne fournit pas au diffuseur les moyens de remplir ses obligations en vertu de la Loi sur les langues officielles (LLO).
« Le gouvernement ne peut pas se laver les mains en se disant que ce n’est pas son problème, a-t-il déclaré au Devoir le 18 juillet. J’ai toujours plusieurs outils dans la loi face à chacune des situations. On ne fait pas un geste pour le plaisir de le faire, mais après une analyse afin de déterminer la meilleure façon d’en arriver à des résultats positifs. Intervenir devant les tribunaux, c’est une option qui existe dans la loi. »
Le CLO a déjà commencé à enquêter sur la réduction de la programmation locale à la SRC. Il a contesté la prétention de la SRC que ses responsabilités en vertu de la loi ne concernent pas sa programmation. Dans une ordonnance de 2012, la Cour fédérale a reconnu le conflit entre la LLO et la Loi sur la radiodiffusion. Le juge a suspendu les procédures en attendant que les deux parties obtiennent un avis du CRTC. La cause pourrait se régler dès cet automne.
« Quand on élève une famille à Sudbury ou à Saint-Boniface, a lancé Graham Fraser, on veut que nos enfants puissent avoir un paysage linguistique qui leur soit propre. La présence de postes de radio et de télé, de journalistes sur place, c’est quelque chose d’extrêmement important. »
En six ans, la SRC/CBC aura enregistré une baisse progressive de son financement fédéral et éliminé 3 600 postes. La ministre du Patrimoine canadien continue à défendre le financement annuel d’un milliard fourni par son gouvernement. Shelly Glover a répété plusieurs fois que le diffuseur reçoit assez de fonds pour remplir son mandat.
La Fédération des communautés francophones et acadienne défend aussi la programmation régionale de la SRC. En juin, elle a demandé au CRTC la création d’un fonds pour renforcer la programmation et la production en milieu minoritaire.