Les Filles de la Providence sont présentes en Ouganda depuis 2006 en la personne de Sr Emma Mudrik de la Saskatchewan. Cette dernière a travaillé avec les Frères de l’Instruction chrétienne à l’université catholique de Kisubi dans le centre du pays. Les Frères et les Sœurs ont le même fondateur, Jean-Marie de la Mennais, et les deux congrégations ont été fondées pour l’éducation des enfants et des jeunes, particulièrement des plus pauvres.
Deux jeunes dames ougandaises, attirées par la spiritualité de Jean-Marie de la Mennais et par son esprit d’abandon à la Providence, désiraient devenir religieuses. Elles ont répondu à l’appel de l’évêque du diocèse de Nebbi, dans le nord de l’Ouganda, Mgr Sanctus Lino Wanok, qui demandait leur aide pour l’évangélisation et pensait à la fondation éventuelle d’une congrégation religieuse au service de l’Église.
En janvier 2014, les dames, Maria et Betty, quittèrent avec Sr Emma la riche région du centre pour le diocèse de Nebbi, diocèse érigé en 1996 dans une partie pauvre du nord du pays, ayant une population d’environ 600,000 dont 500,000 catholiques. Les gens du nord portent encore les cicatrices de la guerre civile, des atrocités vécues sous le leader rebelle Joseph Kony. Non seulement la population est pauvre, mais les terres sont infertiles, le climat extrême et les ruraux négligés.
Fidèle à l’esprit du fondateur, le Père de la Mennais, et des premières Filles de la Providence de Saint-Brieuc (France), la petite communauté vit au milieu des gens, les visite, rassemble et enseigne les non scolarisés et ceux qui ont abandonné leurs études, les 15-25 ans, répondant ainsi aux besoins du milieu. La semence ainsi plantée devrait aboutir à une école de métier, un projet qui sera possible uniquement avec la contribution de la population locale, l’aide extérieure pour le financement et l’abandon à la Providence.
L’Esprit souffle où il veut. Le 27 décembre 2014, en la fête de Saint Jean l’Évangéliste, Betty Namyola et Maria Amony ont fait leur premier engagement formel en prononçant les trois vœux religieux entre les mains de l’évêque du lieu et en présence de Sr Dolorès Bussière, représentante de la communauté fondatrice, les Filles de la Providence de Saint-Brieuc.
À la messe matinale et dans une cérémonie très simple, au milieu des chrétiens présents, une nouvelle congrégation prenait naissance: les Filles de la Providence de Nebbi. Comme le Père de la Mennais en 1818, et fidèle à l’appel du pape François «Allez aux périphéries», Mgr Sanctus se lance avec enthousiasme dans ce nouveau défi: accompagner la nouvelle communauté et sa mission dans le nord de l’Ouganda. Il le fait avec un esprit de foi et un amour de l’Église qui rappellent Jean-Marie de la Mennais.
Article rédigé en anglais par Sr Emma Mudrik pour le PRAIRIE MESSENGER, journal catholique des provinces de l’ouest du Canada, et traduit par Sr Juliette Bonneau.