PRINCE ALBERT - Devant plus de 30 citoyens fransaskois réunis lors d’un 5 à 7 dans les locaux de la Société canadienne-française de Prince Albert le 11 octobre, trois candidats à l’élection fédérale ont partagé leurs espoirs et leurs visions politiques.
Harmony Johnson-Harder, candidate pour le Nouveau parti démocratique (NPD), a voulu dès le départ tisser un lien avec la communauté francophone en disant qu’elle avait vécu plusieurs années à St. Louis, en Saskatchewan, et qu’elle était sensible aux avantages qu’offre le bilinguisme sur le plan professionnel, mais surtout au niveau de l’ouverture d’esprit et de la compréhension des autres cultures.
Les principales priorités de la femme politique reflètent celles du NPD national : aider les moins nantis et les familles à faire face à la hausse du coût de la vie avec la gratuité des produits pharmaceutiques, des soins de santé et de l’éducation postsecondaire.
En privé, elle s’est dite intéressée à collaborer dans un éventuel projet de rapprochement entre la communauté fransaskoise et les Métis de la Saskatchewan. Interrogée par une jeune autochtone pour savoir si un gouvernement NPD appuierait l’enseignement du français dans les réserves des Premières Nations, Mme Johnson-Harder a répondu que ces communautés autochtones misaient d’abord sur le réapprentissage de leurs propres langues maternelles.
Estelle Hjertaas, candidate libérale
Deuxième candidate à prendre la parole, Estelle Hjertaas, candidate libérale, s’est présentée presque exclusivement en français. Née à Régina, elle a étudié à l’école Monseigneur de Laval puis s’est inscrite au secondaire dans une plus grande école d’immersion pour avoir accès à un meilleur choix de cours. À ses dires, son niveau de français aurait baissé dans ce programme, ce qui lui a porté peine plus tard lors de ses études de droit en français à Montréal et à Ottawa.
Cette explication lui a valu une question du député communautaire et membre du comité fransaskois d’éducation postsecondaire Tom Michaud : le parti libéral serait-il prêt à investir dans le dossier postsecondaire en français en Saskatchewan ? Bien que sensible à la question, Mme Hjertaas a répondu que le dossier relevait de Mélanie Joly, ministre fédérale responsable des langues officielles.
La directrice de l’École Valois, Catherine Topping, a abordé la question de l’offre de programmation scolaire pour les jeunes Fransaskois de la région, notamment pour obtenir des installations de qualité équivalente à celles de la majorité. Mme Hjertaas, qui siège au Conseil exécutif de la Société canadienne-française de Prince Albert, a paru très au courant des démarches en vue de l’acquisition de l’ancienne Académie Rivier pour l’école Valois.
Brian Littlepine, du Veterans Coalition Party
Troisième candidat du panel, Brian Littlepine, du Veterans Coalition Party of Canada, a débuté sa présentation en disant qu’il était originaire d’une réserve près de Duck Lake. Il a dit regretter ne pas avoir poursuivi son apprentissage du français.
Enseignant, M. Littlepine a détaillé la plateforme de son parti, assez méconnu. Selon le candidat, le Veterans Coalition Party veut réduire la rémunération de tous les membres du parlement de 20 %, exempter d’impôt les prestations du régime de retraite du Canada, baisser l’âge de la retraite et les prestations afférentes à 55 ans, garantir l’eau potable dans toutes les réserves autochtones, réduire la TPS immédiatement de 1,25 % par an jusqu’à son élimination totale, réduire tous les budgets ministériels de 10 %, réduire le nombre d’immigrants et ne pas toucher au contrôle des armes à feu. Toutes les épargnes ainsi réalisées seraient attribuées à la réduction de la dette nationale.
Absence de deux candidats clefs
La candidate du Parti populaire du Canada, Kelly Day, a dû se désister pour raisons médicales. Le candidat sortant du Parti conservateur, Randy Hoback, s’est excusé à la dernière minute, sans toutefois fournir d’explication.
Cette décision en a déçu plus d’un, d’autant plus que le candidat représente Prince Albert depuis deux mandats et que plusieurs interlocuteurs fransaskois souhaitaient aborder son bilan. Selon des observateurs, ce dernier considérerait ce genre de forums comme « une perte de temps ».