SASKATOON - Les présidences des organismes fransaskois ont eu une journée productive où plusieurs enjeux de la communauté fransaskoise ont été discutés de long et en large, le 16 septembre dernier.
Sans grande surprise, c’est le dossier des écoles fransaskoises qui a été au cœur des discussions. Les élus des organismes régionaux et provinciaux ont eu une discussion franche avec le président intérimaire du Conseil scolaire fransaskois (CSF), Martin Prince.
En cette période de préparation budgétaire et de course à la direction de quelques partis politiques, trois recommandations ont été mises de l’avant afin d’appuyer le conseil scolaire dans ses démarches politiques pour obtenir trois nouvelles écoles fransaskoises.
1. Que les organismes mobilisent la communauté autour de cet enjeu et apportent leurs voix à cette cause en appui au CSF et aux conseils d'écoles.
2. En consultation et concertation avec le CSF, que l’ACF, l’APF et tous autres organismes pertinents travaillent en appui aux démarches politiques du CSF.
3. Qu’un comité ad hoc soit formé pour établir des stratégies politiques et de mobilisation de la communauté en appui au CSF.
La possibilité de faire appel aux tribunaux est toujours envisagée et les conseillers scolaires ont évalué l’option juridique, a mentionné Monsieur Prince. Cependant, il souhaite d'abord tenter de régler le dossier à l’amiable sans avoir recours aux tribunaux. Une décision devrait être prise d’ici quelques semaines.
« Il faut être deux pour danser. Présentement, vous [CSF] dansez seul. » a déclaré Gilles Groleau, président du Conseil culturel fransaskois, quant à l’intérêt du gouvernement dans le financement des écoles fransaskoises.
Un tour de table a permis à chacun de donner son point de vue. Roger Lepage, l’avocat représentant le Conseil des écoles fransaskoises, craint pour l’apprentissage et la valorisation du français chez les jeunes Saskatchewannais dans le cas d’un partage d’espace. Il a fait référence aux 18 nouvelles écoles anglophones conjointes entre les divisions scolaires publiques et catholiques de la Saskatchewan construites récemment.
Rappelons que les écoles élémentaires de Regina et Saskatoon sont pleines à craquer alors qu’elles accueillent respectivement 473 et 404 élèves selon les données préliminaires. (Voir l'édition du 14 septembre de l'Eau vive).
Selon l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés, le gouvernement est dans l’obligation d’offrir une éducation équivalente, notamment en termes d’infrastructure, de financement et de transport, à celle offerte dans les écoles anglophones.
Étienne Fortier, président de la Fédération des francophones de Saskatoon, croit avoir une explication au problème. Il est d’avis qu’il y a une obsession quant à hausser les inscriptions dans les écoles fransaskoises. Il aimerait que le Conseil des écoles fransaskoises priorise la qualité du français de ses élèves.
Communications
La question des communications de la Table a également été abordée par ses représentants. À défaut de se fier aux médias, les élus souhaitent transmettre leurs positions et faire circuler les informations aux autres organismes par leurs propres moyens. Une recommandation est sortie du lot afin que le tout soit possible.
La Table des élus recommande de demander à l’ACF un appui logistique afin de remettre aux élus un compte rendu des recommandations dans la semaine qui suit la rencontre afin qu’ils et elles puissent faire circuler l’information auprès de leurs membres et le cas échéant, émettre un communiqué.
Par ailleurs, les élus ont évoqué la possibilité de revoir et de changer la gouvernance de la Table afin qu’ils puissent ainsi avoir leur propre voix et une force politique. À ce jour, la Table des élus n’a aucun pouvoir politique. Elle peut seulement émettre des recommandations.