Le Forum Santé 2017, organisé par le Réseau Santé en français de la Saskatchewan (RSFS), a eu lieu les vendredi 26 mai et samedi 27 mai prochains à Saskatoon sous le thème Nous intervenons en santé. Travaillons ensemble !
La journée du samedi a débuté avec une conférence d’Hubert Gauthier intitulée La santé en français en Saskatchewan : Pouvons-nous nous permettre d'être ambitieux ? Et sommes-nous prêts à mettre les moyens à la hauteur de nos ambitions ?
L’importance de voir grand
Originaire du Manitoba, le conférencier invité, Hubert Gauthier, a été président directeur général de la Société en français de 2002 à 2009. Il a également été sous-ministre au ministère de la Santé du Québec et président directeur général de l'Hôpital général de Saint-Boniface.
Dans sa conférence, monsieur Gauthier a démontré l’importance de « voir grand ». « J’aime toujours rappeler aux gens que si on n’a pas d’ambitions importantes on va faire des choses à la petite semaine. La mise en place de la Société santé en français ne nous a été donnée sur un plateau d’argent. Il fallait viser gros et rêver gros.
Quand le réseau a commencé en Saskatchewan, au début des années 2000, les budgets étaient en bas de 100 000$ alors qu’aujourd’hui le réseau génère des fonds qui vont jusqu’à un million ce qui n’est pas rien. »
Monsieur Gauthier insiste également sur l’importance des alliances. « Quand on travaille dans ce monde là il faut se faire des amis du côté de la majorité, du coté des autorités gouvernementales, des professionnels de la santé, des établissement et ainsi de suite. Il ne faut pas s’isoler de notre côté et s’apitoyer sur notre sort. »
Pour lui, le principal défi est de bien faire comprendre l’importance du dossier des services en français dans le domaine de la santé. « Le plus difficile c’est de développer des argumentaires. Ce n’est pas une question de drapeau ou de bilinguisme institutionnel. C’est vraiment une question de services à la base. Si un patient et un médecin ne se comprennent pas on a toute sorte de problèmes qui peuvent affecter la qualité des soins reçus. En situation de crise tu perds tes moyens et tu reviens souvent à ta langue maternelle. De plus, en Saskatchewan il y a de plus en plus d’immigrants francophones qui souvent parlent très peu anglais. Je vais montrer une vidéo qui traite du sujet qui s’intitule Ça me tue quand je comprends rien que j’ai produite avec des gens au Yukon. »
Le fait d’être originaire d’une communauté francophone minoritaire lui a permis de développer une bonne compréhension de enjeux liés à l’offre de services dans la langue maternelle d’une communauté. « Au Québec le ministre de la Santé m’avait nommé en charge de tout le secteur du service aux anglophones au Québec. Il m’avait dit ’s’il y en a un qui peut comprendre ce dossier c’est toi.’ »
Monsieur Gauthier insiste sur l’importance de persévérer face aux revers. « Dans mon expérience, au niveau national, on a eu plusieurs revers qui donnaient le gout d’abandonner, mais on se disait ‘tabarnouche, on va trouver la bonne piste de solution’ » . Quand Harper a été élu, tout le monde disait que la santé en français c’était mort. J’étais à la tête du réseau et on s’est dit pourquoi ca serait comme ca? Dans la conférence je vais raconter comment on a relevé le défi alors que les gens étaient prêts à abandonner.
Une brochette d’ateliers
La conférence de monsieur Gauthier a été suivie par une série de présentations sur le projet Accompagnement santé (accès au service d’interprétation en français). En après-midi, des ateliers se dérouleront autour de sujets allant des soins à domicile, aux parents avec enfants différents, en passant par Départ Santé et l’enquête sur la santé des jeunes réalisée par la Saskatchewan Alliance for Youth and Community Well-Being.