Les oiseaux qui annoncent le printemps
L’hiver en est à ses derniers soupirs quand les rouges-gorges nous arrivent. Beaucoup de Fransaskois ont l’habitude de garder l’œil ouvert sur l’arrivée de ces oiseaux qui nous annoncent le printemps.
Photo : Dominique Liboiron
Nos traditions forment une partie de notre identité culturelle. Nous associons les traditions avec le passé mais, selon moi, les traditions jouent un rôle important au niveau du futur, surtout si celles-ci sont liées à la nature. Permettez-moi de vous dire pourquoi.
À l’origine, beaucoup de Fransaskois pratiquaient l’agriculture et, par conséquent, ils vivaient en contact avec la nature et au rythme des saisons. Même si de plus en plus de Fransaskois habitent en ville, nous avons gardé notre affinité avec la nature. Rappelons-nous que nos villes ne sont pas immenses, ni trop urbaines. En Saskatchewan, même si nous nous retrouvons en ville, la nature n’est jamais loin.
Compte tenu de notre héritage et de l’endroit où nous habitons, nous, Fransaskois, avons, comme beaucoup d’autres Canadiens, des rituels et des traditions liés aux plantes, aux animaux et aux saisons. Par exemple, bon nombre d’entre nous cherchent des indices du printemps. Lorsque la neige commence à fondre, nous scrutons les arbres nus et le gazon encore jaune pour le premier rouge-gorge de la saison. À sa vue, nous ressentons une joie et un optimisme qui nous confirment que l’hiver tire à sa fin.
Parmi mes traditions associées à la nature, il y a ma recherche de la Sainte Trinité du Printemps. Cette tradition remonte à 2007, l’année où j’ai commencé ma carrière de journalist e. Au mois de mars, mon éditeur m’a demandé de voir si les rouges-gorges étaient de retour à Maple Creek et, si oui, d’en prendre en photo pour démontrer aux lecteurs la venue du printemps. J’ai capté quelques images de rouges-gorges et, tant qu’à faire, j’ai posé des photos de gophers et de crocus, ces autres symboles printaniers. Depuis, je ne me contente pas de voir un gopher, un crocus ou un rouge-gorge pour confirmer la mort de l’hiver. Au lieu, je cherche toute la Trinité. Quand je la trouve, le printemps est incontestablement arrivé.
Ma plus longue tradition associée avec la nature a lieu chaque année, le 21 juin. À la fin de cette journée, la plus longue de l’année, je regarde toujours le coucher du soleil. Cette tradition remonte à la 5e année. Dans le cours de science, nous avons appris que le 21 juin marque le solstice et qu’ensuite, les journées commencent à raccourcir. Pour un jeune garçon de 11 ans, quelle meilleure excuse pour rester débout tard, à regarder le coucher du soleil tout en complétant mes devoirs supplémentaires! Jusqu’à maintenant, je n’ai manqué qu’une seule année, en 2005. Je devais travailler, mais j’ai fait à semblant d’aller à la salle de bain et j’ai vu une partie du coucher du soleil. Après le travail, des amis m’ont invité à faire la fête avec eux et j’ai fini par voir…le lever du soleil! D’après moi, ça compte pour le coucher du soleil de la veille.
Même si nos traditions nous viennent du passé, elles jouent un rôle important vis-à-vis le futur. Le changement climatique, le surpeuplement et la réduction des populations d’animaux exercent tous une influence néfaste sur la nature. Nos traditions nous gardent en contact avec notre monde et nous poussent à réfléchir au sujet de l’impact que nous avons sur celui-ci.
Bref, il faut se laisser toucher par la nature pour s’intéresser à son avenir. Les traditions nous encouragent à porter un regard sur la nature dans le but de la protéger. Si vous avez des traditions liées à la nature ou au plein air et que vous aimeriez m’en parler, s’il vous plait, envoyez-moi un courriel au dliboiron4@hotmail.com.