AGA de la Société historique de la Saskatchewan
De gauche à droite : le directeur de la SHS, Alexandre Chartier, en compagnie de quelques membres du conseil d’administration, Shawn Jobin, Isabelle Campeau, Alice Gaudet, Iftu Ahmed. Les autres membres du CA sont Louis Stringer et Jane Borland.
Photo : Jean-Pierre Picard (2018)
REGINA - La préservation des archives fransaskoises fait face à de nombreux défis et la Société historique de la Saskatchewan (SHS) ne ménage pas ses efforts pour tenter de les relever. La douzaine de personnes qui ont assisté à l’assemblée générale annuelle de l’organisme, le 28 septembre 2018, à Regina, ont pu prendre connaissance des efforts déployés par l’organisation dans ce domaine.
Les participants à l’AGA ont bénéficié d’une présentation de Claude Roberto, archiviste émérite aux Archives provinciales de l’Alberta et présidente du groupe d’experts en sensibilisation au Conseil international des archives. Madame Roberto a abordé, entre autres, l’enjeu de la préservation des documents chez les aînés en soulignant le défi de sensibiliser les personnes et leur famille. « Les aînés ne comprennent pas toujours l’importance qu’ils ont. Leurs archives personnelles sont souvent détruites quand ils doivent quitter leur maison pour aller dans un foyer » a-t-elle expliqué. Madame Annette Labelle, de Ponteix, a donné l’exemple d’Irène Chabot, décédée plus tôt cette année. Pendant des décennies, madame Chabot a été une figure de proue dans la communauté fransaskoise. À son décès, elle avait une montagne de documents que ses fils destinaient au recyclage. C’est grâce à l’intervention de sa fille, Rita, que les documents ont pu être sauvés et entreposés au Centre culturel Maillard.
Reconnaître l’importance des documents qui, à première vue, peuvent sembler anodins, est d’ailleurs l’un des défis abordés par madame Roberto. « Le plus difficile pour l’archiviste c’est de déterminer ce qui a une valeur à long terme » a-t-elle dit. Comme exemple, elle a donné les archives des Oblats dans lesquelles il y avait des dossiers volumineux avec les listes des élèves dans les écoles résidentielles. « En 1985, ces documents ne présentaient aucun intérêt, mais dix ans plus tard, ils ont pris une grande importance. »
La SHS concentre ses efforts depuis quelques années à travailler auprès des communautés et des organismes pour les sensibiliser à l’importance de la préservation de leurs archives. L’absence de ressources humaines bilingues aux Archives de la Saskatchewan depuis plusieurs années fait en sorte qu’il y a un retard important dans la collecte et le classement des archives fransaskoises.
Le directeur de la SHS, Alexandre Chartier, a d’ailleurs fait part qu’il espère voir la mise sur pied d’un centre d’archives fransaskois où les archives de la communauté pourraient être traitées. Si le financement est au rendez-vous, monsieur Chartier aimerait aménager ce centre dans les locaux libérés par le départ du Collège Mathieu du Carrefour Horizons.
Bilan de l’année écoulée
Pour son exercice comptable 2018, la SHS avait un surplus de 42 915 $, mais ce chiffre a été ramené à 978 $ à la suite de la décision de diminuer la valeur de ses stocks de livres. Monsieur Chartier a expliqué que l’organisme a un inventaire important de livres dont la valeur marchande a fortement diminué avec les années. Celle-ci a donc été réduite d’un montant de 41 937 $ dans le bilan de l’organisme.
Dans son rapport d’activités, monsieur Chartier a souligné l’importance grandissante du volet « animation en milieu scolaire ». Or, à ce chapitre, l’édition 2017 des Journées du Patrimoine, l’événement phare de la SHS, s’est vue récompensée en recevant un prix du lieutenant-gouverneur de la province.
Les nouvelles priorités de la SHS font en sorte que les dossiers de la Revue historique et du Musée virtuel sont toujours en veilleuse faute de ressources. Rappelons qu’en 2017, la SHS avait annoncé la suspension de la publication de la Revue historique 27 ans après sa création. Monsieur Chartier a mentionné que son organisme avait commencé à collaborer avec l’Eau vive pour assurer une présence dans les pages du journal d’écrits à saveur historique.