Merle d'Amérique
Photo : Arthur Béague
Le Merle d’Amérique. Il a le bon rôle d’annoncer le début des beaux jours. Son arrivée en masse coïncide avec l’arrivée du printemps et ses chants qui résonnent du matin jusqu’au soir, en fait l’un des oiseaux les plus connus du Canada. Apprécié au point d’avoir orné les billets de 2 $ devant le castor, le caribou et l’ours ! À 18 $ seulement de la Reine, c’est pour dire !
À l’origine, le merle d’Amérique était une espèce forestière, mais au fil du temps il s’est parfaitement adapté à tous les types d’environnement, des prairies aux montagnes en passant par les villes où il trouve sa subsistance dans les parcs publics et sur vos pelouses. Si bien adapté que cela en fait une espèce présente dans toutes les provinces du pays en été… enfin pour l’instant.
Souvenez-vous l’été dernier
Il est loin le temps où vous marchiez en t-shirt et où vos épaules et votre cou formaient deux parties distinctes. Essayez de vous rappeler cette période, au plus loin dans vos souvenirs, vous y verrez ce petit oiseau à la poitrine rouge « CANNELLLE putain CANNELLE » euh pardon sa poitrine cannelle. C’est qu’il est susceptible le merle d’Amérique ! Et vous le seriez de même, si toute votre vie on vous appelait par un autre prénom. Familièrement appelé rouge-gorge, la faute originellement aux colons qui pensaient reconnaitre le rouge-gorge de l’Ancien Monde. Hormis cette couleur, il ne ressemble en rien à l’oiseau européen ; ce sont bel et bien deux espèces différentes.
Mais les plus aguerris d’entre vous ont peut-être entendu ces dernières semaines ses tchirili, tchirop, tchiro si caractéristiques. Non vous n’êtes pas plongés dans un état méditatif, mais bel et bien en Saskatchewan en hiver.
Champion de l’adaptation
Quand la majorité repart à l’automne pour passer l’hiver au sud des États-Unis, au Mexique et au Guatemala, certains prennent le risque de rester ici tout l’hiver. Et chaque année, ils sont de plus en plus nombreux à oser le pari. Des chercheurs ont étudié ce phénomène à la frontière est des États-Unis et du Canada et les résultats sont édifiants. Sur l’année 1989-1990, 32 % des mangeoires dispersées au nord des États-Unis et au sud du Canada étaient fréquentées par des merles d’Amérique pendant l’hiver contre 68 % en 2015/2016. Cette tendance est aussi visible dans les provinces au nord du Canada où les mangeoires fréquentées par les merles sont passées de 6 à 11 % en 26 ans.
Merle d'Amérique
Photo : Arthur Béague
La raison est simple et compréhensible par nous autres. Tu ne sors pas de table tant que tu n’as pas fini ton assiette ! La disponibilité alimentaire offerte par les villes où les merles d’Amérique sont plus susceptibles de rester l’hiver y est pour beaucoup. Au printemps et à l’automne, leur régime alimentaire est principalement insectivore. Vous reprendrez bien des vers et des chenilles ? Mais à l’heure où les températures tombent, les insectes aussi et les merles se rabattent vers ce qu’il y a de disponible : les fruits.
L’aménagement paysager urbain est un des facteurs principaux qui explique ce phénomène. Fréquemment utilisés en ornement dans les jardins, les parcs et au bord des routes, les arbustes comme la viorne, l’épine-vinette ou encore le cerisier de Virginie offrent aux oiseaux de quoi tenir. Du moins pour ceux qui ont décidé de rester. Si cette tendance se confirme, il n’y aura pas assez de réserves pour tout le monde, mais mon petit doigt me dit qu’ils trouveront toujours un moyen de s’adapter !
http://www.hww.ca/fr/faune/oiseaux/le-merle-d-amerique.html
https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/merle-damerique
http://www.hww.ca/fr/faune/oiseaux/le-merle-d-amerique.html
https://www.allaboutbirds.org/is-it-unusual-to-see-american-robins-in-the-middle-of-winter/
https://www.allaboutbirds.org/more-robins-are-sticking-around-in-winter/