L’innovation permet de faire face à des obstacles, de répondre à des problèmes récurrents, des situations chaotiques ou encore quand le statu quo ne répond plus à la réalité actuelle. Bref, l’innovation facilite l’évolution de contextes qui paraissent sans issue ou qui ne répondent plus à nos besoins ou aspirations.
La plupart d’entre nous associons l’innovation au progrès technologique, mais ce n’est qu’un secteur de son application. L’innovation peut se développer dans toutes les pratiques de la vie sociale. Il m’apparaît d’ailleurs que l’innovation constitue une des qualités qui distingue l’être humain des autres règnes de la nature. Nous acquérons de la connaissance, de l’expérience et à force d’imagination, d’échanges et de détermination, nous transformons notre environnement, nos pratiques et nos sociétés. Savoir innover, c’est savoir penser et s’organiser pour faire « mieux » !
J’ai eu l’opportunité de participer récemment à l’Université d’été de la francophonie des Amériques à l'Université du Québec à Chicoutimi (un projet du Centre de la francophonie des Amériques) avec un groupe de gens passionnés venus de partout dans les Amériques. Je vous partage ici quelques pistes pour mieux comprendre l’émergence de pratiques innovantes et quelques outils pour devenir un innovateur social en herbe.
Alors quels sont les ingrédients pour devenir un innovateur et ainsi contribuer de manière créative et efficace au développement de sa collectivité et de son organisation ? La première bougie d’allumage de l’innovateur est la présence d’un défi ou d’un obstacle ou encore d’une crise ou d’un problème persistant qui empêche l’avancement et l’atteinte des résultats souhaités. Prendre conscience du problème c’est le point de départ. La seconde bougie d’allumage est la connaissance approfondie de cette situation ainsi que des personnes directement concernées et des ressources associées. Ces deux éléments (un problème et la connaissance) initiaux doivent être combinés, tel un carburant, pour développer une volonté ferme et déterminée de l’innovateur pour commencer à agir. Cette volonté de changement prend naissance dans sa conviction qu’il est possible de changer les choses. C’est la naissance de l’innovateur social.
La troisième étape est de communiquer la conviction passionnée de l’innovateur, afin de contaminer positivement un petit groupe de gens et de les mobiliser pour s’engager dans le processus d’innovation en tant que tel. Une fois que ce groupe est prêt à s’associer à l’innovateur, la capacité de changement s’accroît et le moteur de l’innovation est bien démarré. Ce groupe de personnes en interaction va générer, par osmose, créativité et dialogue, des pistes prometteuses d’innovation. Aucune innovation n’émerge dans l’isolement, mais bien dans le dialogue et dans des échanges d’information de qualité. Nous n'en sommes encore qu’au niveau des idées, mais à partir d’ici rien n’est impossible !
Les prochaines étapes de l’innovation sont évidemment tournées vers la mise en œuvre. Du concept, l’innovation devra passer à travers un processus de planification, de faisabilité, de consultations et éventuellement être testée avant d’être mise en œuvre et potentiellement diffusée ou commercialisée.
La pensée innovatrice est évidemment à notre portée et mérite d’être pratiquée régulièrement en groupe et particulièrement dans cette époque marquée par des transformations rapides, sinon radicales, à tous les niveaux de la société et de l’environnement. Les innovateurs seront en quelque sorte les tisserands nécessaires pour rebâtir nos collectivités lorsque les crises en ébullition auront ébranlé les fondations du monde actuel.
Il importe donc d’encourager la pensée libre et créatrice, de regarder les problèmes sous de nouveaux angles tout en favorisant la collaboration et le dialogue entre les parties prenantes. Innover peut se faire à l’échelle professionnelle, communautaire, mais aussi au niveau personnel. C’est d’ailleurs notre capacité de rêver et d’apprendre sur nous-mêmes qui donne naissance aux innovateurs de demain.