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Le téléenseignement, une forme de théâtre expérientiel pour Colette George

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Colette George, enseignante à l’école de Bellegarde

Colette George, enseignante à l’école de Bellegarde

« J'aime normalement avoir les élèves devant moi et voir leur visage. C'est différent en enseignement virtuel, je ne peux voir que quatre visages en même temps. Les autres élèves sont présents en mode sonore seulement.

Je me sens un peu plus animée durant mes leçons virtuelles. C'est comme si j'étais une comédienne dans une pièce de théâtre. Je bouge un peu plus que je ne le ferais en présentiel. Je veux m'assurer que les élèves comprennent bien l'information que je partage avec eux. Eux aussi sont parfois des comédiens, et des spectateurs, dans cette pièce de théâtre, mais ils sont surtout des apprenants. Nous sommes tous présents sur la même scène et ce beau grand théâtre, c'est l'environnement Microsoft TEAMS.

Je fais des erreurs de débutante. Parfois, je sors du cadre de la caméra accidentellement, alors nous rions beaucoup. Le contact avec les élèves est différent dans un contexte d'enseignement virtuel. Avec mon groupe de 4e, 5e et 6e années, il faut entretenir une certaine discipline en les amenant, par exemple, à éteindre leur microphone à certains moments pour éviter que tous ne parlent en même temps. Ils ont beaucoup d'énergie qu'il faut canaliser. Peu importe le projet auquel je les invite à participer, ils font preuve d'enthousiasme, ce qui est plutôt stimulant.

Les élèves aiment faire leurs devoirs dans OneNote (intégré dans Microsoft TEAMS). Ils sont toujours partants lorsque je leur propose d'utiliser la technologie. L'avantage de la situation actuelle, c'est que les plus jeunes n'ont pas autant la chance d'utiliser les ordinateurs en milieu scolaire que les élèves du secondaire.

« Les élèves adorent l’enseignement virtuel. »

Notre faculté d'adaptation comme enseignants ne cesse de m'étonner. J'ai appris à configurer mon environnement de travail de façon à toujours avoir une idée de la participation des élèves aux activités pédagogiques, même si je ne peux tous les voir à tout moment. Je peux toujours les interpeller de vive voix et avec le clavardage. Alors le contact avec chaque élève est bien réel.

Je me suis installé une caméra d'appoint qui me donne plus de flexibilité au niveau du contenu que je peux mettre à l'écran. J'ai vraiment l'impression que les élèves plus âgés sont motivés d'apprendre davantage dans un environnement virtuel comme celui-ci. Les élèves me surprennent tous les jours avec leur aptitude à réaliser les tâches que je leur confie. Ils veulent être là et continuer. C'est merveilleux !

L'enseignement virtuel m'a appris que ma capacité d'adaptation est grandement supérieure aux attentes que j'avais face à moi-même. Par conséquent, cela m'a permis de constater que je suis plus douée dans l'usage des technologies que ce à quoi je me serais attendue. C'est presque magique !

Pour mes élèves plus âgés, particulièrement ceux de la 9e à la 12e année, c'est une autre réalité. Ils sont assez bien outillés dans l'utilisation des technologies. Parfois, ils m'aident même à mieux exploiter l'environnement virtuel. Il y a une dimension de collaboration qui devient incontournable en enseignement virtuel.

Mon objectif, c'est de les amener à aller plus loin dans leurs apprentissages. Je cherche à leur donner des compétences qu'ils pourront utiliser, qui leur permettront de continuer d'évoluer comme citoyens. Je les consulte et leur explique que nous pouvons faire des études de roman et entreprendre toutes sortes de projets. S'ils me répondent qu'ils ont besoin de travailler leurs compétences en écriture pour les dissertations, nous passons à l'espace de collaboration et tous se mettent à écrire.

Les élèves semblent plus à l'aise de travailler de cette manière qui leur permet de mettre la main à la pâte. Par exemple, en grammaire, si les élèves rédigent des phrases qui comprennent des erreurs au niveau des pronoms, ils sont appelés à travailler avec un partenaire et à corriger les phrases d'autres élèves. Au moment où le travail s'effectue, comme enseignante, je peux voir et valider le travail en temps réel, en leur offrant des suggestions. Je peux entrer avec mon stylo rouge et leur offrir de la rétroaction directe. Je peux mesurer leurs progrès au fur et à mesure de la leçon. Je prépare des leçons qui répondent à leurs attentes et respectent les programmes d'études à leur niveau. Tous les collègues s'entraident pour mieux exploiter les ressources. »