Le nouveau chef national, Jagmeet Singh, en compagnie du candidat à la chefferie du NPD en Saskatchewan, Ryan Meili
Photo : Gracieuseté Jagmeet Singh (2017)
Le nouveau chef national du NPD est « beaucoup plus intéressant » que son adversaire conservateur, Andrew Scheer. C’est un néo-démocrate qui le dit, Ryan Meili, lui-même candidat à la chefferie du parti en Saskatchewan. C’est aussi l’écho de commentaires entendus depuis la victoire de Jagmeet Singh, qui s’est soldée de façon convaincante au premier tour, le 1er octobre.
La lutte entre la droite et la gauche politique au Canada semble déjà s’orienter vers la formation de l’Opposition officielle en 2019. « Jagmeet Singh apporte beaucoup de nouvelle énergie, précise le candidat de Saskatoon, une nouvelle façon de faire de la politique. Il a attiré beaucoup de nouveaux membres en Saskatchewan durant la campagne. »
C’est une opportunité pour le NPD, soutient le médecin de Saskatoon. « On attire la nouvelle génération, des gens qui ne sont pas normalement impliqués dans la politique. À 42 ans, je suis le plus vieux de la campagne. Chez le Saskatchewan Party (au pouvoir), les candidats sont plus vieux. »
Une nouvelle génération
Le nouveau chef du NPD fera-t-il le poids contre le premier ministre libéral ? « À 42 ans, note la politicologue Stéphanie Chouinard, Justin Trudeau devient le plus vieux chef des trois partis. » Si la classe dirigeante rajeunit, c’est aussi le cas de l’électorat : on assisterait à l’arrivée des milléniaux dans la sphère politique.
La professeure du Collège militaire de Kingston est surprise par la clarté du choix dès le 1er tour. « Au niveau de la plateforme, les trois autres candidats représentaient la base plus traditionnelle du parti, le milieu ouvrier et les baby-boomers. Jagmeet Singh a créé un engouement chez la population jeune. »
La politicologue voit aussi chez le chef une nouvelle expression du poids politique de l’Ontario urbain. « C’est le candidat de la métropole canadienne, membre de la Législature à Toronto. On dit qu’il a beaucoup de style, qu’il représente bien la classe urbaine. »
Selon Stéphanie Chouinard, le défi du NPD sera de percer dans l’Ouest, mais aussi au Québec, dominé par les libéraux. La participation québécoise au vote du 1er octobre s’est soldée à 4 %. « À l’élection générale, le vote du Québec est beaucoup plus important. Il y a beaucoup à faire de ce côté-là. »
La place du français
Le respect pour les langues officielles s’inscrit bien dans la stratégie du NPD, ajoute la professeure. Elle rappelle que Jagmeet Singh s’est adressé en français lors de son premier discours comme chef.
« Il a commencé en français, c’est signal important. »
Le vote à la chefferie du NPD en Saskatchewan aura lieu le 3 mars 2018. Déjà, les francophones de la Province se rangent derrière le candidat bilingue. Un site intitulé Fransaskois et Fransaskoises pour Ryan a été créé.
Le candidat mise sur le succès du chef national : « Si j’ai la chance d’être élu chef ici, on va bien travailler ensemble. »