Peu importe les raisons, des gens de partout au monde émigrent vers d’autres cieux : certains pour fuir, d’autres pour chercher et enfin d’autres pour trouver. Une vie meilleure, peut-être, mais certainement, une vie différente.
Le phénomène de l’immigration n’est pas nouveau. Ce qui est cependant relativement nouveau, c’est la course aux immigrants, en particulier ceux qui ont des compétences précises recherchées dans des domaines jugés prioritaires, où il y a des pénuries.
Nos organismes francophones n’échappent pas à cette course. Entre autres, l’Association des centres de la petite enfance francophones est très active sur la scène internationale, et ses efforts de recrutement donnent des résultats très concrets qui finissent par avoir des impacts très réels dans la vie de nombreuses personnes, ne serait-ce qu’en permettant d’ouvrir de nouvelles places en centre de la petite enfance (CPE), réduire les listes d’attente et permettre à des parents de retourner au travail.
L’expérience de l’immigration dans notre communauté francophone est relativement récente. Malgré cela, on peut déjà dire que ce serait difficile de faire fonctionner notre réseau sans l’apport des immigrants et sans les compétences qu’ils injectent dans nos organismes.
Nous avons mis en place des mécanismes d’accueil pour aider à l’intégration et pour aider à la rétention. À ce chapitre d’ailleurs, la collectivité de langue française de l’Île-du-Prince-Édouard semble avoir un meilleur taux de rétention que la province dans son ensemble. Dans ce contexte, les gouvernements auraient intérêt à faciliter l’entrée au pays de francophones, peu importe d’où ils viennent, en particulier ceux qui ont des compétences précises.
À ce chapitre, nous comprenons l’importance d’établir des secteurs prioritaires comme la petite enfance, mais nous aurions tort de refuser systématiquement les dossiers de personnes qui ont des compétences «non recherchées», car des exemples précis nous disent qu’une fois ici, des personnes trouvent de l’emploi chez des employeurs qui ne recrutent pas nécessairement à l’international, mais qui ne rechignent pas devant des personnes qui sont déjà ici et qui ont des compétences à offrir.
De plus, d’autres exemples illustrent que les immigrants francophones qui font leur entrée sur le marché du travail canadien par le réseau associatif francophone en situation minoritaire ont tendance à suivre cette filière, même s’ils ne restent pas dans la première province où ils sont arrivés. C’est une autre sorte de rétention, mais une rétention tout de même.