Obsolescense programmée et pollution vont souvent de pair.
Avez-vous déjà remarqué que les produits d’aujourd’hui n’ont pas la même qualité ou ne durent pas aussi longtemps que ceux de vos grands-parents ? Ce phénomène porte un nom et il affecte tout le monde : c’est l’obsolescence programmée.
Le but de l’obsolescence programmée est de créer des emplois, un marché plus compétitif et une économie plus stable. Toutefois, ces avantages s’accompagnent de conséquences multiples : ils mènent à la surconsommation, à l’accumulation des déchets et à l’épuisement des ressources.
Une pollution nocive pour la santé
Même après la Grande Dépression, cette idée est restée puisque les compagnies trouvaient que cette démarche était très profitable. Les compagnies qui ont adopté le concept ont ainsi augmenté leur production. Néanmoins, en conséquence, les produits de consommation ne pouvaient pas tous être recyclés, surtout les appareils électroniques. Aux États-Unis, 9,4 millions de tonnes d’appareils électroniques sont jetées chaque année, dont seulement 12,5 % sont recyclées (Source : https://earth911.com).
Mondialement, de 20 à 50 millions de tonnes de déchets d’appareils électroniques sont jetées chaque année et ce nombre augmentera de 33 % dans les quatre prochaines années (Source : https://ourworld.unu.edu).
Le nombre de déchets engendrés par l’obsolescence programmée est important et ils comportent des risques pour l’être humain. La majorité d’entre eux contiennent des métaux toxiques comme du plomb, du cadmium, du mercure, du chrome hexavalent, du PVC et des retardateurs de flammes bromés (des molécules synthétiques à base de pétrole). Certains de ces métaux peuvent même causer des déficiences mentales chez les jeunes enfants (Source : https://www.greenpeace.org).
Une logique économique néfaste ?
De plus, la dépréciation planifiée a aussi un grand effet sur le portefeuille de l’acheteur moyen. En 1925 est créé le Phoebus Cartel. Composé de plusieurs compagnies, notamment Philips, Osram et General Electric, il avait pour but de limiter la durabilité des lampes à seulement 1 000 heures. Depuis cette époque, beaucoup d’avancements technologiques ont été accomplis, mais le principe est resté le même : Réduire la qualité des produits pour que le consommateur dépense plus.
Cette logique suit la loi du marché de l’offre et la demande. Autrement dit, les gérants des compagnies peuvent facilement profiter de la grande demande pour des produits de base qui sont nécessaires au consommateur.
L’obsolescence programmée est surtout un problème dans les pays plus développés. « Alors qu’ils ne représentent que 12 % de la population mondiale, les gens qui vivent en Amérique du Nord, ainsi qu’en Europe, représentent 60 % des dépenses privées (envers la consommation des produits). » (Source : https://www.greenlivingtips.com)
Dans ces pays, les producteurs forment un « oligopole », qui est très efficace pour canaliser la surconsommation.
En conclusion, il serait raisonnable de dire que la désuétude planifiée est une technique nocive pour l’environnement et les consommateurs. L’action de diminuer la qualité des produits crée des emplois et un marché stable sur le court terme, mais à long terme il crée des déchets toxiques qui sont difficiles à sortir de l’écosystème.
Si nous voulons moderniser la société, devons-nous nous débarrasser des vieux appareils pour créer une société moderne, ou cette idée est-elle simplement un stratagème pour enrichir les corporations ?