Centrale géothermique en construction
Photo : DEEP Earth Energy Production
ESTEVAN - Estevan, au sud-est de la province, et ses 13 000 habitants se trouvent depuis peu sous le feu des projecteurs. La raison ? La municipalité va accueillir la première centrale géothermique du Canada ! L’image est belle quand on pense que l’économie de la ville reposait surtout sur des combustibles fossiles. À l’heure où les scientifiques sont de plus en plus pessimistes concernant notre avenir, voire notre survie, il est urgent de changer nos habitudes.
La nature est bien faite et le mécanisme d’effet de serre était jusqu’à peu parfaitement réglé pour chauffer la terre comme il fallait. Mais ça, c’était avant ! Avant que l’Homme ne vienne tout dérégler. On dit pourtant que le thermostat est sensible ! Depuis la révolution industrielle, les activités humaines (combustion des énergies fossiles en tête de file) émettent de grandes quantités de gaz à effet de serre qui s’accumulent dans l’atmosphère, atteignant d’année en année des niveaux records. L’effet de serre s’intensifie et ce n’est plus un bouclier que nous avons, mais une armure en kevlar. Les conséquences, vous les connaissez : hausse des températures, élévation du niveau des océans, augmentation des précipitations, il n’y a simplement que notre moral qui chute.
Les centrales géothermiques sont considérées comme étant durables et ayant un faible impact environnemental, car les gaz à effet de serre émis sont très faibles lors de l’exploitation. Exploitation, c’est bien le mot ! Une centrale géothermique produit de l’électricité en exploitant la chaleur de la terre ! C’est quand même un comble que nous misions sur la Saskatchewan pour trouver de la chaleur.
La raison vient de la nature de son sous-sol. En effet, dans cette région, à proximité d’Estevan, il a été découvert plusieurs couches de roches poreuses gorgées d’eau chaude, communément appelées des aquifères. Ce sont ces eaux chaudes (120 °C) situées à trois kilomètres sous terre qui vont être amenées à la surface. En chemin, l’eau va se transformer en vapeur. La vapeur fera tourner une turbine qui activera à son tour un alternateur, produisant ainsi de l’électricité. La vapeur passera alors dans un condenseur pour retrouver sa forme liquide qui sera rejetée dans le milieu naturel. L’emploi du futur est de mise, car même si les forages ont commencé, la production d’électricité ne verra pas le jour avant 2021.
L’entreprise DEEP responsable de la centrale estime que chaque année cinq mégawatts d’électricité pourraient être produits, compensant 27 000 tonnes de dioxyde de carbone par an, ce qui revient à retirer 7 400 voitures des routes chaque année. (Source Radio Canada)
Certes, ce projet a un coût et la construction de la centrale, estimée à 50 millions de dollars, refroidit les ardeurs de la province. C’est le cas en Alberta où bien qu’il existe des sous-sols particulièrement propices à la géothermie, la province tarde à se lancer, notamment en raison de l’absence d’un cadre réglementaire. (Source Radio Canada)
La province de la Saskatchewan a contribué à hauteur de 175 000 $ et M. Justin Trudeau, en visite à Regina, a annoncé le soutien du gouvernement à ce projet avec un appui financier de 25,6 millions de dollars. (Sources Leaderpost)
Nous pouvons tous agir à chaque niveau pour lutter contre le réchauffement climatique. Changer nos habitudes, nos modes de vie, notre façon de penser. Pour reprendre une expression bien connue, « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis »... et ça, Estevan l’a bien compris.