Le Forum national des jeunes ambassadeurs (FNJA) a rassemblé cette année 40 jeunes bilingues issus des quatre coins du pays pour une édition en ligne du 9 au 14 août. Parmi eux, deux Fransaskoises se sont mobilisées pour défendre la langue française. Preuve que, même confiné chez soi, l’engagement reste possible.
Organisé chaque année par Le français pour l’avenir, le Forum national des jeunes ambassadeurs (FNJA) s’est déroulé pour la première fois virtuellement. Quarante jeunes bilingues, francophones ou francophiles, se sont ainsi retrouvés via les plateformes Zoom ou Tech Adaptika pour devenir les prochains ambassadeurs de la langue française au Canada.
« Il sera intéressant de voir comment nous pouvons utiliser nos nouvelles connaissances du monde virtuel ainsi que les nouvelles ressources en ligne durant le FNJA 2021 », réfléchit Geneviève Gobeil, coordonnatrice des programmes pour Le français pour l’avenir.
Organiser un événement en ligne s’accompagne de son lot de défis. Pour les organisateurs, le forum aura été toute une gymnastique que de coordonner un nombre élevé de connexions pendant une semaine, et ce, sous six fuseaux horaires différents.
« Le FNJA 2020 fut réalisé en enchevauchant une panoplie d'outils numériques, tels que Zoom et Tech Adaptika, pour créer un campus virtuel. Coordonner les différents fuseaux horaires et régler les difficultés techniques n'étaient pas des problèmes que nous avions eu à régler lors des FNJA précédents », confie la coordonnatrice.
Un forum rassembleur
Alors que le forum est généralement l’occasion pour les jeunes de voyager et de faire du réseautage en personne, il a dû cette fois proposer des activités en ligne, créant ainsi un précédent pour l'organisme national à but non lucratif qui pourrait réutiliser la formule virtuelle pour d'autres rassemblements tout au long de l'année scolaire.
Le FNJA constitue une semaine immersive de formation en leadership et en gestion de projet, rassemblant des jeunes de diverses provinces et territoires qui partagent la même passion pour la francophonie et le bilinguisme au Canada. L’objectif étant de les équiper pour gérer leurs projets pendant l’année qui suit.
« Je suis devenue ambassadrice pour le FNJA parce que je voulais rencontrer d’autres jeunes francophones autour du Canada », explique pour sa part Vera Gauvin, l’une des deux ambassadrices de la Saskatchewan, âgée de 17 ans. Cette dernière ajoute que, malgré le format virtuel, elle aura été très « heureuse de rencontrer d’autres jeunes francophones ou francophiles canadiens ».
Enrichir les jeunes
Les organisateurs se sont assurés de garder un contenu formateur en adaptant des ateliers déjà existants et en en créant de nouveaux. Le tout dans la perspective d’enrichir les jeunes dans le domaine du leadership. Les ambassadeurs ont ainsi eu l’occasion de pratiquer la prise de parole et la prise de position à travers diverses activités qui les ont invités à réfléchir et discuter des enjeux du fait français au Canada.
« En prenant en compte tous les défis, en jouant avec l’horaire, en utilisant des ressources variées, et en embauchant une équipe d’animation motivée, nous avons été en mesure d’offrir un FNJA haut en couleur et inoubliable pour nos ambassadeurs, qui ont eu de la misère à se déconnecter suite à la cérémonie de fermeture », se félicite Geneviève Gobeil.
L’engouement est partagé par la Fransaskoise Vera Gauvin : « Cette expérience était très unique. Même si je suis triste que le forum n’ait pas eu lieu en personne, surtout parce qu’il était prévu en Saskatchewan, j’ai pu apprendre beaucoup de cette expérience, comme par exemple l’utilisation de nouveaux logiciels. »
L’insécurité linguistique chez les jeunes
Parmi les grands thèmes de discussion a figuré celui qui hante les couloirs des écoles, soit l’insécurité linguistique. L’atelier, animé par des représentantes du Conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique, a constitué un élément important du forum.
La peur du jugement par les autres est bien réelle pour ces jeunes. Avec l’atelier, les jeunes ont pu réfléchir aux causes de l’insécurité linguistique, telles que le degré d’exposition à la langue, l’image négative du français, ou encore l’intimidation linguistique.
Pour beaucoup, le FNJA a ainsi été l’occasion de partager le fait français en toute liberté, sans pression, sans peur et avec fierté : « Il faut que les jeunes parlent français et soient fiers de parler une deuxième langue et de leur francophonie », encourage Vera Gauvin.
Au-delà de la formation, les jeunes se sont également divertis avec des activités relaxantes, comme une soirée Clue Humain, une soirée dessin et un concert en direct avec le rappeur de Saskatoon Shawn Jobin. Une soirée très appréciée par la jeune ambassadrice de la Saskatchewan : « Le concert de Shawn était ma partie préférée. En plus, c’était une fierté car il vient de la Saskatchewan ! », se réjouit Vera Gauvin.