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De la démocratie

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Le 4 avril 2016 aura déterminé une nouvelle fois qui sera à la barre de la Saskatchewan pour quatre ans. Il s’agit d’une des façons de vivre la démocratie comme nous la concevons.

Dans certains coins du monde, on se bat pour avoir le droit de voter et même quand on a celui-ci, il peut être extrêmement dangereux d’aller voter, la mort pouvant parfois frapper au lieu de vote. 

Alors, comment expliquer, avec la facilité que l’on a de voter, même en pouvant voter quelques jours auparavant, que les taux de participation soient relativement faibles dans nos pays ? La pire performance est au niveau municipal.

Dès lors, pourquoi voter et pourquoi se présenter? 

Il faut être idéaliste pour se présenter et demander aux électeurs de nous confier un mandat. Il faut croire, peu importe la bannière sous laquelle on se présente, que l’on peut changer le monde, même à une petite échelle.

L’électorat peut être cynique. On est dans un modèle de société où l’individualité prime. Tout tourne autour de soi. La démocratie est exactement à l’inverse: elle va dans le sens de la réplique des mousquetaires d’Alexandre Dumas: « Un pour tous et tous pour un ». Et comme il y a forte médiatisation de ce qui va mal plutôt que de ce qui va bien, on a tendance à se dire que ça ne vaut pas la peine d’élire des gens qui, de toute façon, vont suivre une ligne de parti qui ne correspond pas nécessairement aux attentes des électeurs. 

De nos jours, les besoins sont énormes et les ressources sont limitées comme le démontre le baromètre économique. Peu importe la décision que prend un gouvernement, à quelque niveau que ce soit, il y a des insatisfaits qui ont tendance à se faire plus entendre que les autres que l’on qualifie de majorité silencieuse.

Et puis, aller voter, c’est poser un geste politique. Mais on confond le sens le plus large du mot politique, « politikos », décrivant un cadre général d’organisation et de développement, ou encore «politeia », renvoyant à la constitution, à la structure, aux actions, au développement d’une société et ses rapports internes et externes, avec celui plus restreint de « politikès » qui est la pratique du pouvoir pour atteindre les objectifs. Aller voter, c’est d’abord poser un geste pour l’amélioration du bien-être général de la société. Étant membre de cette société, l’individu en retire divers avantages et parfois divers inconvénients. Dans nos sociétés, ce geste permet à intervalles réguliers de ramener à l’ordre les dirigeants en les gardant au pouvoir, en leur en donnant moins ou en les remplaçant. D’où la nécessité de poser le geste. 

Et autant on peut être déçu par la vie politique, autant il y a des individus qui traversent ce firmament en montrant ce qu’il y a de plus inspirant. M. Jack Layton a projeté cette image rafraîchissante que l’on a aussi qualifiée de populiste. L’époque de Pierre Elliott Trudeau a marqué les esprits tout comme celle de Wilfrid Laurier. Aux États-Unis, c’est un John Kennedy qui a frappé l’imagination tout comme Gandhi en Inde. Je ne m’attends pas à ce que tout le monde soit d’accord avec les noms choisis mais il me semble qu’ils occupent une place intéressante dans notre histoire.

Et aujourd’hui, il faut compter avec les médias papier, électroniques (radio et télévision) et Internet (Facebook, Twitter, etc) pour nous révéler le moindre fait et geste de tout un chacun. Il faut dorénavant être parfait pour se présenter et pourquoi pas pour aller voter aussi. Je n’en demande pas tant. Les gens font leur possible. Après tout, ils sont humains. 

J’espère que vous aurez posé ce geste en pleine conscience mais aussi en toute humilité et fait votre choix. Ceux qui se présentent le font par idéalisme et ceux qui votent par réalisme. En tout cas, je le crois.