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Comment devenir Fransaskois

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Comment ne pas sympathiser avec Alexandra Drame (Eau vive, 19-25 mars), confuse devant une étiquette appropriée pour qualifier son identité francophone. Je vis, de temps en temps, de pareils moments. C’était plus difficile à un temps; plus facile maintenant.

Pourtant, je suis canadien de naissance, fils d’un père francophone, descendant d’une longue lignée de francophones, “immigrant” en quelque sorte, qui est arrivé en Saskatchewan en 1959, il y a alors 56 ans et finissant du Collège Mathieu alors  qu’il était collège classique.

Mon implication active dans et pour la communauté francophone de la province date depuis les années ’70. Durant ma carrière professionnelle, j’étais, entre autres, à la direction du Collège Mathieu et de l’École française de Saskatoon (la seule « Type A » à l’époque), du bureau des affaires francophones pour le gouvernement provincial. J’ai pris ma retraite après 12 ans comme concepteur de programmes à l’unité fransaskoise au ministère de l’Éducation de la Saskatchewan.

De plus, j’ai fait deux termes à la Commission de langue française de la Fédération canadienne des enseignants, 6 ans comme délégué saskatchewannais à la Fédération des communautés francophones et acadiennes du Canada, 5 ans au Conseil pastoral francophone interdiocésain de la Saskatchewan, 10 ans à l’Assemblée communautaire fransaskoise.  J’ai défendu le fait français et nos droits devant la Commission Pépin-Robarts, la Commission Ready, nos deux universités et les gouvernements de la Saskatchewan et du Canada. Mes trois enfants ont fréquenté les écoles fransaskoises et j’étais membre en droit de trois paroisses francophones de la province.

Je ne voudrais pas me vanter pas, mais il me semble que si quelqu’un peut s’appeler « Fransaskois », c’est bien moi. Et j’ai prononcé ce digne sobriquet haut et fort un peu partout au monde. Loin de moi les qualificatifs « d’adoption », « nouveau », « de souche » et tout autre déterminant que l’on voudrait me faire porter, sans doute pour me diminuer. Pourtant, dans certains quartiers, chez certaines gens, je serai à tout jamais    « ce gars d’ailleurs », la récente Commission sur l’inclusion nonobstant.

Mon avis à Mme Drame – « Fransaskoise, tout court? »  Va avec ce qui vous convient et tant pis pour ces gens qui ne veulent jamais s’adapter, ou ces quelques snobs qui croient avoir inventé la francophonie saskatchewannaise parce qu’ils y sont nés! N’est-ce pas un trajet humain ordinaire de passer un peu de temps ici et là, héritant un peu du milieu en passant et laissant un peu derrière soi lors de son départ?

Paul Heppelle, Saskatoon