Le 10 novembre 2017, La Cité universitaire francophone a accueilli un colloque de l’Association canadienne-française pour le savoir (ACFAS)-Saskatchewan. Voué au thème de la « résilience », le colloque a permis d’examiner les différentes facettes de la réalité minoritaire dans l’Ouest canadien.
La conférence d’ouverture, portant en grande partie sur l’intégration des immigrants francophones en Alberta, a été prononcée par Paulin Mulatris, vice-doyen aux études à la Faculté Saint-Jean, d’Edmonton. Selon lui, beaucoup reste à faire pour que tous les francophones puissent s’identifier aux mêmes institutions. Il a notamment évoqué le débat au sujet de l’appellation de l’Association canadienne-française de l’Alberta, ainsi que ses craintes au sujet de la ségrégation scolaire. D’après le chercheur, davantage d’unité intracommunautaire ne pourrait que renforcer la résilience des Franco-albertains.
Les autres communications ont abordé des thèmes très divers. La session du matin a porté en grande partie sur la place des femmes dans la littérature fransaskoise, avec des communications de la professeure de l’Université de la Saskatchewan, Marie-Diane Clarke, et de l’étudiant à la maîtrise Jacob Kanyib. Puis, Michael Poplyansky, maître de conférences à La Cité universitaire francophone, et Abdoulaye Yoh, directeur de l’administration et des finances à la même institution, ont présenté l’histoire de la présence francophone à l’Université de Regina. Ils ont profité de l’occasion pour promouvoir leur livre, voué au même sujet, qui paraîtra aux Éditions de la Francophonie en 2018.
Un autre étudiant à la maîtrise, Fredrick Etommy, de l’Université de Regina, a ensuite présenté son étude de l’évolution des mœurs en fransaskoisie au début des années 1970 et du discours traditionaliste de l’élite fransaskoise manifeste dans les pages de l’Eau vive à cette époque. Cette deuxième session du colloque, dédiée à la politique et au droit, a pris fin avec une présentation du sociologue à la retraite, Wilfrid Denis, qui a esquissé son étude quantitative de la présence de l’article 23 de la Charte des droits dans la jurisprudence yukonnaise.
La dernière session de la journée a été consacrée à la santé. Le consultant Judicaël Moukoumi a expliqué les problématiques auxquelles se confrontent les immigrants francophones cherchant à avoir accès aux services de santé en français en Saskatchewan, ainsi que l’importance de ces services dans leur intégration. La professeure de l’Université de la Saskatchewan, Anne Leis, a ensuite analysé le programme Départ santé, censé promouvoir l’activité physique, tant du côté anglophone que francophone.
Bien que la vaste majorité des communications aient traité des francophones de l’Ouest, certaines présentations ont abordé la résilience dans d’autres contextes. Ibio Nzunguba, chargé de cours à l’Université de Regina, a évoqué les défis auxquels sont confronté les femmes congolaises. Sylvain Rheaut, professeur agrégé à La Cité universitaire francophone, a illustré les façons dont des bédéistes autochtones combattent les stéréotypes associés à leur communauté. Enfin, Leonie Mvumbi-Mambu, nouvellement engagée comme professeure dans le cadre du programme bilingue en sciences infirmières à l’Université de Regina, a présenté une communication sur les femmes immigrantes atteintes de VIH au Québec.
Ayant lieu en marge du Rendez-vous fransaskois, le colloque a pu attirer un public assez nombreux; la Rotonde de La Cité universitaire a été remplie pendant une bonne partie de la journée.
Selon les organisateurs, le colloque a permis de faire un survol de la recherche qui se fait en français dans la province, et a facilité l’émergence de nouveaux projets collaboratifs. Des évènements semblables seront donc organisés dans les prochains mois.