N.D.L.R : Selon l’Encyclopédie canadienne, le nom «Groupe indien des sept» a été popularisé par le journaliste Gary Scherbain dans un article paru dans le quotidien Winnipeg Free Press peu après la création du PNIAI. Francopresse a pris la décision de plutôt utiliser «Groupe autochtone des sept» afin de respecter la convention contemporaine.
Un groupe artistique et politique
Leur histoire a déjà fait l’objet de nombreux articles. Au début des années 1970, à Winnipeg, Daphne Odjig exposait avec Alex Janvier et Jackson Beardy. Le groupe discutait beaucoup aussi avec l’artiste américain Joseph Sànchez.
Outre leur art, ils avaient matière à discussion. Ne se sentant jamais reconnus comme des artistes contemporains à part entière, exclus des musées et des galeries d’art, relégués à l’anthropologie ou à l’ethnographie, ils se sentaient toujours marginalisés par leurs origines et leurs frustrations sont devenues un moteur.
Le quatuor a approché Eddy Cobiness, Carl Ray et Norval Morrisseau, dont la carrière avait déjà une portée internationale, pour fonder le regroupement Professional Native Indian Artists Inc. (PNIAI) en novembre 1972.
Alex Janvier a bien illustré les intentions du groupe : le PNIAI cherchait à «changer le monde, le monde artistique, pour les Autochtones du Canada».
«Le groupe a poussé le gouvernement, poussé les organismes subventionnaires, poussé les galeries à mieux intégrer les artistes autochtones», rapporte Wanda Nanibush, conservatrice de l’art indigène du Musée des beaux-arts de l’Ontario (MBAO) et Anishinaabe. «Ils ont mis le monde des arts au défi de comprendre ce qu’ils faisaient.»