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Carnet de voyage : Barcelone, la battante

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La Barceloneta envahie par les touristes

La Barceloneta envahie par les touristes

Photo : Alexandra Drame

Comme beaucoup des villes où j’ai habité ces dernières années, mon histoire avec Barcelone a commencé un peu par hasard. Une amie s’y trouvait, m’a dit que c’était sympa, j’ai fait mes valises et let‘s go! L’Espagne ne m’avait jamais attirée jusque-là, je n’avais même pas regardé un guide de voyage : j’y suis allée en aveugle, mais j’en ai eu plein les yeux.


Quand l’économie a commencé à battre de l’aile et que la crise s’est installée en 2008, j’ai lâchement quitté le navire et abandonné cette ville que je commençais à aimer pour aller sous de meilleurs cieux. Mais Barcelone me hantait et me manquait; je suis donc retournée la voir après six ans.


Barcelone se trouve en Catalogne, région frontalière de la France. Je devrais plutôt dire nation frontalière : depuis 2006 et son changement de statut, la Catalogne est définie comme une « nation », qui correspond au sentiment et à la volonté du peuple catalan. Même si ce statut est considéré inconstitutionnel et sera raccourci en 2010 car « La Nation espagnole est la patrie commune et indivisible de tous les Espagnols », des juristes continuent de se battre pour qu’il soit reconnu. Cela ne vous rappelle-t-il pas la lutte de certaines communautés et régions dans notre pays? La Catalogne, c’est un peu le Québec espagnol!


L’espagnol est la langue officielle majoritairement parlée dans la capitale catalane, notamment par les immigrants. Beaucoup sont latino-américains et sont donc plus à l’aise en espagnol. Les nombreux touristes – plus de cinq millions par an! – qui ont déjà assez de mal à se débrouiller dans une langue. Mais les Catalans tiennent à leur catalan, un peu comme les francophones en milieu minoritaire partout au Canada (ou même les francophones de Montréal, mais c’est un autre débat...) Les enseignes sont bilingues, certains journaux sont disponibles dans les deux langues, avec exactement le même contenu, on peut demander son service en catalan dans les administrations, etc... « Bienvenue! Welcome! » devient là-bas « Bienvenido! Benvingut! » 


La culture n’est pas présente que dans la langue, elle l’est aussi dans les rues. L’architecture est la première chose qui m’a frappé dans cette ville avec ses ramblas, ces longues allées piétonnes au milieu des grandes avenues, ses fascades gothiques et bien sur la Sagrada Familia, l’immense cathédrale  de Gaudí qui reste inachevée malgré 132 ans de travaux... Mais les chefs-d’œuvres de l’architecture ancienne se marient désormais avec les constructions modernes, telles la Torre Agbar ou le Camp Nou, le stade de la célèbre équipe de la ville. Et puis pour ne rien gâcher, Barcelone est l’une des rares mégapoles avec une plage presque au centre-ville. Ce n’est pas rare de voir les touristes en maillon de bain dans le métro, la plage n’étant qu’à quelques minutes, pourquoi perdre du temps à s’habiller! 


Moi qui pensais retrouver une ville écrasée par la crise, j’ai trouvé une ville festive et battante, telle que je l’ai quittée : malgré un taux de chômage de près de 22% (3,7% en Saskatchewan à titre de comparaison) les gens continuent à aller au restaurant déguster des tapas et autres spécialités qui font du bien au moral, sortent profiter de la vie nocturne et culturelle, ou vont profiter du soleil sur les ramblas ou la plage. Barcelone vit. Barcelone vivre.


Chers lecteurs, maintenant de retour dans mes prairies, je voulais dans cette chronique vous inviter au voyage en vous parlant des miens. J’espère que ceux qui ont visité ces villes se sont remémorés de bons souvenirs, et que ceux qui ne les connaissent pas ont pu en découvrir un petit peu à travers ces quelques pages et photos.


P.S : Saskatoon je t’aime beaucoup, ne t’inquiète pas, je ne vais pas te quitter demain. Mais Barcelone, tu restes dans ma tête en secret, ne le dis à personne, pour moi tu es BarceLOVE!