Vous trouvez-vous dans un désert médiatique ou dans une zone de pauvreté de nouvelles ? Possiblement, surtout si vous vivez à l’extérieur d’un grand centre ou si vous êtes en contexte minoritaire. Sachez que vous pouvez aider !
La pauvreté d’information et le désert médiatique se définissent par l’absence de médias qui couvrent les institutions communautaires ou la faible couverture journalistique des divers enjeux qui touchent une communauté ou une région.
Les institutions communautaires renvoient notamment aux conseils municipaux, aux conseils scolaires, aux établissements d’enseignement ou aux associations qui représentent divers intérêts pour les collectivités.
Les médias locaux rapportent des informations d’intérêt public qui ont une incidence directe sur le quotidien d’une collectivité.
Mais ils ont aussi un important rôle de chien de garde. Ils surveillent les décisions et actions des institutions pour veiller à ce qu’elles s’acquittent en bonne et due forme de leur devoir de transparence et de leurs obligations.
Moins de médias, moins de couverture
En milieu minoritaire, les médias francophones sont moins nombreux que leurs pairs anglophones. Aussi, ils ont souvent moins de ressources.
Et c’est un secret de Polichinelle que le francophone en contexte minoritaire est généralement bilingue et s’abreuve aussi d’informations en anglais.
La couverture des institutions locales est d’ailleurs souvent assurée par les médias anglophones, vu qu’ils sont plus nombreux. En revanche, la perspective journalistique francophone risque de passer sous le tapis.
Comprenons-nous bien, ce n’est pas par manque de volonté de la part de votre journal ou de votre radio s’il y a des zones ou des thèmes qui ne sont pas couverts. Tout est une question de ressources humaines et financières.
Les journalistes locaux sont souvent des hommes-orchestres et des femmes-orchestres. En plus de produire des textes journalistiques, ce qui n’est déjà pas une mince affaire, ils doivent souvent assumer d’autres tâches, comme la mise en ligne des articles, les publications dans les médias sociaux et la parution de l’infolettre.
Pour accomplir toutes ces tâches, les journalistes doivent parfois sacrifier la couverture de certains événements. Après tout, il n’y a que 24 heures dans une journée… Même pour les journalistes les plus dévoués !
Les citoyens font partie de la solution
L’une des clés du succès en journalisme est d’avoir un réseau de contacts. Les personnes-ressources auprès des institutions permettent au journaliste de confirmer des informations ou de faire le point sur divers dossiers, mais elles sortent rarement du discours officiel.
C’est ici que vous entrez en jeu. L’information ne se fait pas à sens unique, c’est-à-dire du média vers le citoyen. Le citoyen est un observateur important de l’actualité locale et prête main-forte aux journalistes.
Vous l’ignorez peut-être, mais vous êtes sans doute déjà une sentinelle de l’information locale.
Les journalistes n’ont souvent pas la possibilité de sillonner continuellement toute la région à laquelle ils s’adressent – surtout s’il s’agit d’une province ou d’un territoire en entier – et d’entretenir constamment leurs réseaux.
Parfois, ils doivent se rabattre sur les médias sociaux pour savoir ce qui se passe, une façon de profiter de vos yeux et de vos oreilles.
Mais l’engagement citoyen dans le monde de l’information peut aller encore plus loin : vous pouvez prendre le téléphone, envoyer un courriel et communiquer directement avec les journalistes.
De nature curieuse, ils vont porter attention à ce que vous avez à raconter. Ils iront enquêter, poser des questions et finiront peut-être par écrire un article. Par un simple geste, vous aurez, à votre façon, participé à la vitalité de l’information locale.