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Concentration en accès à la justice

Cinquante ans déjà

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Il y a cinquante ans, on était en 1969. Il y a plusieurs événements dont je pourrais vous parler par rapport à cette année : l’élection provinciale au Manitoba qui mène Edward Schreyer et le NPD du Manitoba au pouvoir, l’adoption du drapeau de la Saskatchewan, l’adoption par le Nouveau-Brunswick de sa première Loi sur les langues officielles, le décès de l’ethnologue Marius Barbeau, la première de la série télévisée Quelle famille! et bien d’autres éphémérides…

Cependant, c’est de deux événements bien particuliers que je vous parlerai : l’adoption de la Loi sur les langues officielles et notre 50e anniversaire de mariage. Quel rapport entre les deux ? Ce furent les deux grands événements de 1969, l’un concernant les francophones canadiens, l’autre mon épouse Pauline et moi-même !

Ce matin du 9 juillet 1969, la future mariée entra à l’église de la paroisse St-Pie X à Québec, protégée par des parapluies car le ciel avait ouvert ses vannes à ce moment-là mais se calma par la suite. Tous les deux nous étions émus. Et il faut se rappeler qu’à l’époque, tout est encore bien encadré. Nous nous sommes fréquentés pendant environ un an et le tout bien chaperonné (au moins dans les familles…). Et puis demande formelle au père de la mariée, larmes de la future belle-mère, fiançailles à Noël et le reste est de l’histoire. Quand je regarde nos propres enfants, le mariage a drôlement changé maintenant.

Et c’était aussi ma première année d’enseignement qui débutait à l’automne à l’école Ste-Anne de l’Île du Grand Calumet, dans l’Outaouais. Je passais de la théorie à la réalité d’une classe. Là aussi, des changements profonds s’annonçaient à l’horizon : le système d’éducation au Québec se métamorphosait et le rapport des élèves et de leurs parents avec l’enseignant changeait aussi.

Deux jours après notre mariage, alors que nous étions en lune de miel, la Chambre des Communes à Ottawa adoptait la Loi sur les langues officielles. Celle-ci devenait un des piliers sur lesquels les francophones hors Québec et les Anglo-Québécois allaient pouvoir s’appuyer pour se développer et s’épanouir.

Loin d’être parfaite, cette loi a permis bien des avancées pour les francophones mais aujourd’hui, cinquante ans plus tard, elle a besoin d’être modernisée. Lors de sa rédaction, internet et les réseaux sociaux n’existaient pas. La portée de la loi n’a pas encore atteint tout le rayonnement auquel on pouvait s’attendre. Une bonne mise à jour est nécessaire.

En 1969, on en était aux premiers balbutiements de la télévision en couleur. Un de nos cadeaux avait été un petit téléviseur portatif doté d’oreilles de lapin et pouvant capter essentiellement trois postes. Et les ordinateurs domestiques n’étaient qu’un rêve encore lointain des scientistes.

Mais quand on est en amour, on se fout pas mal de l’information et nous avions d’autres préoccupations, pour ne pas dire plaisirs, que de suivre les débats sur la Loi sur les langues officielles. À peine avons-nous pris quelques instants pour voir les astronautes fouler la lune.

Cet été nous avons eu le bonheur de fêter notre 50e anniversaire de mariage entourés de nos quatre enfants et de nos huit petits-enfants. Et tant qu’à y être, bon 50e à la Loi sur les langues officielles !