John Chapman (1774-1845), né au Massachusetts, était un pionnier et un horticulteur. Il était reconnu pour sa générosité, pour sa bonté envers les insectes et les animaux, pour son bon exemple pour la conservation et pour son esprit missionnaire pour son église swedenborgienne, une église fondée par un Suédois, Emanuel Swedenborg (1688-1772). Il a vécu une existence nomade, parcourant la Pennsylvanie, l'Ohio, l'Indiana, l'Illinois et la Virginie occidentale.
Chapman était un excentrique. Paraît-il qu'un hiver, il voyageait mal vêtu, pratiquement pieds nus. Le jour tombait. Il aperçut au bord du chemin une immense bûche creuse. Il fit un feu et se prépara à y passer la nuit. Hélas, la bûche était déjà occupée par une ourse. Afin de ne pas la déranger, il dormit à la belle étoile...
Son amour des animaux était tel qu'un jour il acheta une vieille jument dont le propriétaire s'apprêtait à l'abattre. Il acheta aussi un petit pacage. Quand il eut ramené la jument à la santé, il en fit don à un cultivateur à condition que celui-ci la traita avec bonté.
La légende veut qu'il voyagea partout pieds nus, éparpillant des pépins de pommes sur son passage. Il a plutôt planté des pépinières sur son passage. Il les confiait à qui les voulait, à condition qu'il y ait partage des profits.
Au cours des décennies, une multitude d'organisations ont commémoré John Chapman en utilisant son surnom: Johnny Appleseed. Il a inspiré des livres, des opérettes, des films, des ligues sportives et encore. En 1966, le United States Postal Service (USPS) nous a donné un timbre comme souvenir de son existence. La vignette nous montre une toute petite image de Johnny Appleseed imprimée sur une grosse pomme, aussi belle qu'une Délicieuse.
Mais on sait que les dizaines de milliers de pommiers que Johnny Appleseed a semés pendant son pèlerinage terrestre n'ont jamais produit une pomme semblable à une MacIntosh ou à une Délicieuse.
Dans son livre A Botany of Desire: A Plant's Eyeview of the World, Michael Pollan affirme que Chapman s'opposait aux greffes. Ses pommes étaient donc dures et peu savoureuses et n'étaient bonnes que pour produire du cidre. Leur propagation a introduit cette boisson alcoolisée chez les colons du Midwest.