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Saskatoon retrouve enfin ses députés communautaires

Entretien avec Monique Ramage et Andréa Perreault

Saskatoon retrouve enfin ses députés communautaires
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SASKATOON - Vacants depuis février 2018, les deux postes de députés communautaires pour le district électoral n° 6 sont finalement pourvus. Monique Ramage et Andréa Perrault ont toutes deux été élues par acclamation ce 11 août, faute d’autres candidats. Rencontre avec les deux nouvelles représentantes de la communauté fransaskoise.

Andréa Perreault

Andréa Perreault

Andréa Perrault est originaire de Zenon Park, où elle a grandi dans une ferme avec sa famille. Après un baccalauréat en éducation à l’Université de Regina, la jeune enseignante travaille comme suppléante pour le système catholique à Saskatoon ainsi que le Conseil des écoles fransaskoises. Elle a par ailleurs été l’une des lauréates du concours Les mots d’ados. À 23 ans, elle est ainsi la plus jeune des députés communautaires.
Photo : Courtoisie Monique Ramage
Qu’est-ce qui vous a motivées à vous présenter ?

Monique : Ça fait presque un an et demi que nous n’avons pas de représentation. Je trouve ça important pour qu’une assemblée communautaire fonctionne bien que tous les districts soient représentés.
Andréa : Je voulais m’impliquer davantage dans ma communauté. Il y a eu cette année beaucoup de hauts et de bas pour la communauté fransaskoise à Saskatoon. Je voulais pouvoir rentrer dans le milieu, voir de plus près ce qui se passe et voir si je pouvais aider à ramener le calme, même si je ne m’attends pas à faire ça toute seule bien sûr !

Les deux postes sont longtemps restés vacants. Comment peut-on expliquer l’absence de candidatures selon vous ?

Monique : Il est possible que les gens soient occupés avec leur famille, leur vie personnelle…
Andréa : Difficile à dire. Je pense qu’en ce moment il y a beaucoup de nouvelles cultures qui s’ajoutent. Les gens ne s’associent plus autant à la culture fransaskoise, surtout les nouveaux arrivants qui n’ont pas le même attachement à l’histoire et au fait francophone. J’ai réalisé ça pendant mes stages : j’avais des élèves et collègues de classe qui ne voulaient pas s’approprier le terme de ‘Fransaskois’, alors qu’ils sont autant fransaskois que moi.

Quels sont les dossiers qui vous tiennent particulièrement à cœur ?

Monique : Je suis une enseignante à la retraite, alors le dossier de l’éducation me tient à cœur. Je sais que nous sommes à court d’écoles dans la province. C’est un grand besoin pour la communauté à Saskatoon. Il y a un manque de place, un manque de profs partout au Canada dans le système francophone et en immersion. Le succès de nos élèves dépend de la qualité des enseignants dans nos écoles et des structures en place. Et aussi du renouvellement des programmes d’études.
Andréa : Trouver une façon d’encourager les jeunes à participer plus. Je pense que c’est important que les jeunes s’impliquent davantage. Et aussi trouver une façon dont on pourrait élargir la définition de Fransaskois pour qu’elle soit plus inclusive aux nouveaux arrivants et aux nouvelles cultures francophones qui veulent s’ajouter.

Que représente selon vous l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) ? En quoi est-ce important pour les francophones de la province de disposer de cette institution ?

Monique Ramage

Monique Ramage

Franco-manitobaine d’origine, Monique Ramage vit en Saskatchewan depuis 25 ans. Elle a été enseignante à l’école Providence de Vonda, puis conseillère pédagogique en petite enfance à l’École canadienne-française de Saskatoon, Pavillon Gustave-Dubois. Elle a travaillé au développement de programmes d’étude pour les écoles fransaskoises et a pris sa retraite en 2014.
Photo : Courtoisie Monique Ramage
Monique : En milieu minoritaire, ça fait des années et des années que la population francophone travaille pour avoir ses institutions, comme les écoles francophones, le réseau santé, etc. Je trouve que l’ACF est un autre organisme qui peut garder l’intérêt des gens, faire de la concertation pour que le monde puisse travailler ensemble, et continuer à avancer le fait francophone en Saskatchewan. Si on veut que la vitalité de la communauté fransaskoise continue à s’accroître, il faut continuer à s’y impliquer et à participer.
Andréa : C’est une voix pour la communauté. L’ACF représente notre histoire, nous permet comme francophones de savoir qu’il y aura un secteur pour nous en Saskatchewan. C’est important pour la présence francophone.

Vous représentez les francophones de Saskatoon. Quel message voudriez-vous leur adresser ?

Monique : J’aimerais continuer à être à l’écoute de la communauté. Ça fait longtemps que je suis impliquée dans la communauté et que la communauté me tient à cœur. J’espère être capable de collaborer avec toute l’équipe et contribuer à faire avancer les choses.
Andréa : Je pense que c’est important que les gens se sentent à l’aise pour venir me parler et partager leurs inquiétudes et idées. Je veux utiliser ma voix lors des réunions. Je pense que c’est important de partager mon avis et mon vécu. Et de faire de la sensibilisation auprès des jeunes.

Les deux députées participeront pour la première fois à la réunion de la table des élus le 21 septembre et seront assermentées lors de la rencontre de l’Assemblée des députés communautaires le 5 octobre prochain à Ponteix. Leur mandat se termine en novembre 2020.