Skip Navigation
Grève Postes Canada accès PDF Fonds l'Eau vive banniere
Le combat d'André Poulin-Denis pour la survivance du français hors Québec

Le combat d'André Poulin-Denis pour la survivance du français hors Québec

Des bancs de l’École canadienne-française de Saskatoon à ceux de la Cour suprême du Canada, l’avocat André Poulin-Denis a toujours gardé la fransaskoisie à cœur et dans la tête. Aujourd’hui conseiller juridique au Bureau du commissaire aux langues officielles à Ottawa, le Fransaskois fait de la défense des droits linguistiques sa mission.

Né à Saskatoon, André Poulin-Denis a démarré sa carrière en 2006 à Radio-Canada où il a occupé les postes de vidéaste et réalisateur de l’émission jeunesse Oniva ! jusqu’en 2009. « C’était vraiment une expérience incroyable, se souvient-il. Même si j’ai grandi en Saskatchewan, ça m’a permis de visiter toute la province et de mieux connaître la réalité des jeunes Fransaskois. »

Puis, André Poulin-Denis entreprend un doctorat en droit à l’Université d’Ottawa, diplôme qu’il obtiendra en 2012. « J’avais le goût de nouveaux défis. Je cherchais comment contribuer différemment à la société et je voyais le droit comme une façon de changer les choses », indique l’avocat âgé aujourd’hui de 39 ans. 

C’est le programme de common law en français qui attire à l’époque le Saskatoonais tout juste trentenaire. « Des membres de la faculté ont un intérêt important pour les droits linguistiques, donc la justice sociale », souligne-t-il.

La poursuite d’un fil rouge

Image
André Poulin-Denis a été membre du conseil d’administration de l’Association des juristes d'expression française de la Saskatchewan (AJEFS) entre 2014 et 2016.
Crédits : Courtoisie

Les droits linguistiques sont dans la tête du Fransaskois dès les débuts. « Je l’ai vécu dans mon enfance, dit-il. Je me souviens des luttes pour la gestion scolaire dans lesquelles mes parents étaient impliqués, les conseils scolaires qui réclamaient du financement adéquat et des installations qui permettent d’obtenir le même niveau d’éducation qu’à la majorité anglophone. »

Ainsi le fruit n’est pas tombé loin de l’arbre, le père d’André Poulin-Denis n’étant autre que Wilfrid Denis, sociologue et professeur à l'Université de la Saskatchewan qui œuvre dans la fransaskoisie depuis plus de quarante ans. 

« C’est comme imbriqué dans mon vécu, dans mon enfance. Faire partie d’une communauté linguistique en milieu minoritaire, c’est quelque chose de merveilleux, même si ça peut parfois être frustrant. Ça crée un sentiment d’appartenance à quelque chose de plus large que soi », commente le juriste.

André Poulin-Denis fait ses premiers pas dans le monde de la justice auprès d’un autre Fransaskois de renom : Roger Lepage. Ce dernier, aujourd’hui président de la Fondation fransaskoise, prend sous son aile le jeune diplômé de Saskatoon et le forme au rôle d’avocat sociétaire dans son cabinet Miller Thomson LLP. 

Une formation qui durera trois ans, entre 2013 et 2016 : « C’était mon mentor, se remémore l’ancien apprenti. Il [Roger Lepage] a tellement d’expérience et d’expertise, non seulement en droits linguistiques, mais aussi en litiges. Il était très généreux avec son temps pour m’aider à développer mes compétences. »

C’est à la même période qu’André Poulin-Denis s’engage bénévolement au sein de la fransaskoisie. De 2012 à 2016, il occupe notamment les postes de vice-président puis président de la Coopérative des publications fransaskoises (CPF), détentrice du journal L’Eau vive

« Après Radio-Canada, je comprenais l’importance d’avoir un média francophone à saveur plus locale et communautaire. L’Eau vive est une institution qu’il faut conserver et qui apporte beaucoup à la communauté. Plusieurs bénévoles et employés se sont beaucoup impliqués pour assurer sa pérennité », note l’ancien président.

Une carrière dans la capitale

Image
André Poulin-Denis à la Cour suprême du Canada avec Roger Lepage (au centre) et Francis Poulin (à gauche)
Crédits : Courtoisie

Fort de son expérience fransaskoise, André Poulin-Denis part en 2016 s’installer à Ottawa. Il y devient conseiller juridique pour la Société protectrice des infirmières et infirmiers du Canada, puis avocat en droit du travail, de l’emploi et de la personne chez Gowling WLG, l’un des plus gros cabinets juridiques au pays. 

Depuis juillet 2021, le Saskatchewanais occupe le poste de conseiller juridique au Bureau du commissaire aux langues officielles. Un travail complexe qui touche souvent à la Constitution, « mais qui parle aussi de services concrets offerts aux Canadiens : quand on va au bureau de poste, quand on inscrit ses enfants à l’école, quand on essaie de trouver une place en garderie en français », illustre ce dernier.

« Le commissariat, c’est le chien de garde des droits linguistiques au Canada, résume André Poulin-Denis. Pour moi, c’est un privilège et une belle opportunité de pouvoir appuyer les initiatives du Commissariat pour faire valoir et respecter les droits linguistiques. »

Pour preuve, André Poulin-Denis a aussi été membre du panel d’experts du Programme de contestation judiciaire du Canada de 2018 à 2021, un dispositif qui vise à faire avancer les droits linguistiques au Canada. 

L’homme de loi parle ainsi de « continuum » pour qualifier sa carrière. « J’étais actif auprès de l’AJEFS, je suis membre des juristes d’expression française en Ontario, je suis les conférences et la formation continue professionnelle qui touche les droits linguistiques ou les services en français. Fournir des services juridiques linguistiques en français a toujours été important pour moi », explique-t-il.

Depuis Ottawa, malgré tous ses engagements, André Poulin-Denis garde toujours un œil sur la fransaskoisie : « Je suis les nouvelles de L’Eau vive ou de Radio-Canada, et j’ai encore beaucoup d’amis qui sont en Saskatchewan et dans l’Ouest canadien. Je maintiens ces liens-là. La fransaskoisie fera toujours partie de mon identité », exprime-t-il, fier de se présenter comme Fransaskois auprès des Ottaviens.

Imprimer
11472

Lucas PilleriLucas Pilleri

Autres messages par Lucas Pilleri
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les programmes d’immersion ont augmenté dans les vingt dernières années, mais moins de la moitié des élèves restent jusqu’à l’obtention de leur diplôme.

10 février 2022/Auteur: Ericka Muzzo – Francopresse /Nombre de vues (8367)/Commentaires (0)/
Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Dans l’Ouest canadien, la demande pour des programmes en français est plus élevée que l’offre des établissements postsecondaires. C'est ce qui ressort des États généraux sur le postsecondaire en contexte francophone minoritaire.

8 février 2022/Auteur: Marianne Dépelteau – Francopresse/Nombre de vues (9125)/Commentaires (0)/
La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

L’égalité est loin d’être atteinte entre les établissements postsecondaires francophones et ceux de la majorité anglophone. 

25 janvier 2022/Auteur: Francopresse/Nombre de vues (7927)/Commentaires (0)/
Revue de l'année 2021 - Éducation

Revue de l'année 2021 - Éducation

Survol de l'actualité fransaskoise durant l'année 2021 dans le domaine de l'éducation.

14 janvier 2022/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (9438)/Commentaires (0)/
Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Ronald Ajavon du Conseil des écoles fransaskoises est reconnu parmi les 10 personnalités influentes de la francophonie canadienne de 2021.

3 janvier 2022/Auteur: Francopresse/Nombre de vues (8807)/Commentaires (0)/
Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

La Fédération des communautés francophones et acadiennes craint désengagement du fédéral de sa responsabilité de protéger l'éducation de la petite enfance en français. 

 

17 décembre 2021/Auteur: Inès Lombardo – Francopresse /Nombre de vues (11098)/Commentaires (0)/
Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

L’intégration des élèves allophones, de plus en plus nombreux, représente un défi pour les écoles francophones en milieu minoritaire. 

16 décembre 2021/Auteur: Marine Ernoult – Francopresse/Nombre de vues (8039)/Commentaires (0)/
Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

La Cité universitaire francophone de Regina organisait une table ronde sur la communauté fransaskqueer, du nom d’un projet d’études sur l’identité et les expériences queer et trans des Fransaskois.

28 novembre 2021/Auteur: Estelle Bonetto – IJL-Réseau.Presse /Nombre de vues (14035)/Commentaires (0)/
Éducation francophone : Me  Roger Lepage décortique l’article 23

Éducation francophone : Me Roger Lepage décortique l’article 23

Me Roger Lepage nous explique que la francophonie canadienne en situation minoritaire revient de loin en matière d’éducation en français.

21 novembre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (14070)/Commentaires (0)/
Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Le Rendez-vous fransaskois qui avait lieu du 1er au 7 novembre touchait un sujet sensible et urgent : l’éducation. Dans cet article, vous trouverez un résumé des discussions qui ont eu lieu à ce sujet.

13 novembre 2021/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (14400)/Commentaires (0)/
Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Le Conseil culturel fransaskois a publié un troisième guide pédagogique consacre à Joseph-Marc Lebel, alias Jean Féron, l’un des joyaux les plus méconnus de la littérature francophone de l’Ouest.

 

1 novembre 2021/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (14419)/Commentaires (0)/
Des balados en français pour les écoles

Des balados en français pour les écoles

Le Conseil culturel fransaskois a dévoilé son projet déCLIC, une série de balados éducatifs qui explore la construction langagière, identitaire et culturelle en Saskatchewan.

25 octobre 2021/Auteur: Leslie Garrido-Diaz/Nombre de vues (8934)/Commentaires (0)/
Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

La création d’un système public pancanadien de garderies à 10 $ améliorera le sort des parents canadiens, mais les francophones en situation minoritaire s’inquiètent du manque de places de garderie pour eux malgré tout.

8 octobre 2021/Auteur: Marine Ernoult – Francopresse/Nombre de vues (9985)/Commentaires (0)/
Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Apprenez-en plus sur les deux nouveaux établissements de la petite enfance francophones qui ont ouvert leurs portes récemment à Saskatoon.

7 octobre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (10693)/Commentaires (0)/
Une Journée d’orientation scolaire réussie

Une Journée d’orientation scolaire réussie

La Journée d’orientation scolaire du SAIF-SK pour les nouveaux arrivants a attiré plus d’une quinzaine de familles francophones et non francophones.

6 septembre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari/Nombre de vues (12389)/Commentaires (0)/
RSS
123578910Dernière

 - mercredi 18 décembre 2024