Skip Navigation
Festival fransaskois 2024

Lancement du livre de David Baudemont « Les pierres du Nil »

Un ouvrage qui fait rêver à l’aventure

David Baudemont

David Baudemont

Photo : Jean-Marie Michaud

Qui n’a pas rêvé, adolescent, de partir à l’aventure? 

Nous arrive-t-il encore d’y songer?

 

Voilà deux des questions qui me traversaient l’esprit jeudi, le 29 mai dernier, lors du lancement des « Pierres du Nil », le roman historique jeunesse de l’auteur David Baudemont. Je me suis vite rendu compte, après l’avoir lu tout d‘un trait, que si les aventures du célèbre Tintin s’adressent aux lecteurs de 7 à 77 ans, c’était aussi le cas de celles de Bernard et Karam. D’ailleurs, Raoul Granger nous rappelait avec sagesse, lors de ses présentations, qu’« on garde toujours une partie de jeunesse en nous ».


Cette publication a connu tout un parcours. En effet, c’est de 2001 à 2003 que l’auteur entraînait les élèves de la 7e et 8e année de l’École canadienne-française de Saskatoon dans un exercice de création littéraire qui marque encore aujourd’hui leur imaginaire. Une dizaine d’années plus tard, Natalie Soulodre, une des participantes, tenait à témoigner brillamment combien cette expérience enrichissante lui apporte encore l’inspiration de vivre sa vie pleinement : « l’expérience que j’ai vécue avec mes camarades de classe m’a poussée à réaliser mes rêves, et j’espère que bien d’autres élèves auront l’occasion de la vivre aussi. Il faut saisir les opportunités qui se présentent devant nous sans avoir peur de l’incertitude ».


Si l’ouvrage connut en France une première publication aux Éditions Magnard en 2006, il devait disparaitre deux mois plus tard, lorsque la collection fut retirée. 


Madame Suzanne Campagne, la directrice générale du Conseil culturel fransaskois (CCF), nous apprenait que c’est grâce à une heureuse entente de collaboration entre le CCF et la Nouvelle plume, la seule maison d’édition francophone de l’ouest canadien, que « Les pierres du Nil » revoit le jour. Madame Campagne a salué cette entente car « elle permet d’appuyer un des organismes qui travaille très fort, avec trop peu de ressources, à développer l’identité fransaskoise »


David Baudemont s’est montré très généreux lorsqu’il a pris la parole. Il nous a confié que « Les pierres du Nil » était né d’une promesse qu’il avait faite à ses étudiants après avoir fait mourir « Bernard », un de ses personnages dans « Les beaux jours », l’ouvrage précédent qu’il avait exploré avec ses élèves.


C’est son travail de géologue au Soudan, et l’observation des caravaniers du désert, qui lui fournit son point de départ. 


C’est ainsi qu’est né Karam, le fils d’un berger-caravanier, l’un des protagonistes de l’histoire, dont l’auteur a créé la belle illustration qu’on retrouve en page couverture, ainsi que toutes celles qui parsèment son ouvrage.


Les recherches de l’auteur lui ont permis de découvrir qu’un ingénieur canadien francophone, un certain Édouard Girouard, avait été engagé pour construire la voie ferrée qui amènerait les troupes de Khartoum jusqu’à la mine dont il est question dans l’histoire. C’est ainsi que Bernard devint son neveu.


La collaboration avec les élèves fut fertile, car même sans connaitre la mythologie égyptienne, deux des élèves ont inventé, en observant la topographie du désert soudanais, une créature égyptienne à tête de lionne, celle que l’auteur a identifiée dans son roman comme Sekhmet, la déesse du désert.


Le plus incroyable dans cette démarche est qu’elle a permis à David de découvrir par la suite que vers 1884, une centaine de Métis de la Saskatchewan et du Manitoba, dont un grand nombre de Batoche, avaient été envoyés par la Reine Victoria pour faire passer ses troupes de l’Égypte au Soudan. En effet, de tous les sujets du Commonwealth, ils étaient les plus aptes à remonter les rapides du Nil! À leur retour en terre canadienne, ils découvrirent que leur chef, Louis Riel, avaient été pendu. Il y a fort à parier que si tous ces hommes, dans la force de l’âge, avaient été présents lors des évènements de 1885, le cours de notre histoire aurait pu être changé... 


Sans l’enthousiasme et le support de Monsieur Gustave Dubois, le directeur de l’École Canadienne-française de l’époque, et de Marilyn Denis, qui enseignait durant cette période, avant de devenir directrice à son tour, ni ce roman ni celui qui le précède n’auraient vu le jour. Peut être étaient-ils sensibles à la valeur de l’expression créative dans le développement de nos jeunes et à la nécessité d’encourager leurs talents respectifs. Voilà sans conteste un signe d’un enseignement éclairé. Il est à souhaiter que cette clairvoyance bénéfique se perpétue dans toutes nos écoles.

 

Les mots de Suzanne Campagne, à la fin de la présentation, résonnent encore dans mes oreilles :

« Notre histoire, qui on est, comment on parle, notre langue maternelle, c’est toute l’âme de qui on est. De donner l’occasion aux jeunes de bien vivre et de créer, c’est leur donner l’occasion d’exprimer le coeur de qui ils sont. Les arts, la culture, et développer ces intérêts là, c’est leur donner la chance de développer et d’exprimer le coeur de qui ils sont. Merci David de donner à nos jeunes cette occasion là. »

 

Soyez nombreux à vous procurer « Les pierres du Nil »! Vous en apprécierez le voyage.

Imprimer
26118

Jean-Marie MichaudJean-Marie Michaud

Autres messages par Jean-Marie Michaud
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Dans l’Ouest canadien, la demande pour des programmes en français est plus élevée que l’offre des établissements postsecondaires. C'est ce qui ressort des États généraux sur le postsecondaire en contexte francophone minoritaire.

8 février 2022/Auteur: Marianne Dépelteau – Francopresse/Nombre de vues (6820)/Commentaires (0)/
La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

L’égalité est loin d’être atteinte entre les établissements postsecondaires francophones et ceux de la majorité anglophone. 

25 janvier 2022/Auteur: Francopresse/Nombre de vues (6342)/Commentaires (0)/
Revue de l'année 2021 - Éducation

Revue de l'année 2021 - Éducation

Survol de l'actualité fransaskoise durant l'année 2021 dans le domaine de l'éducation.

14 janvier 2022/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (6814)/Commentaires (0)/
Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Ronald Ajavon du Conseil des écoles fransaskoises est reconnu parmi les 10 personnalités influentes de la francophonie canadienne de 2021.

3 janvier 2022/Auteur: Francopresse/Nombre de vues (7040)/Commentaires (0)/
Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

La Fédération des communautés francophones et acadiennes craint désengagement du fédéral de sa responsabilité de protéger l'éducation de la petite enfance en français. 

 

17 décembre 2021/Auteur: Inès Lombardo – Francopresse /Nombre de vues (8402)/Commentaires (0)/
Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

L’intégration des élèves allophones, de plus en plus nombreux, représente un défi pour les écoles francophones en milieu minoritaire. 

16 décembre 2021/Auteur: Marine Ernoult – Francopresse/Nombre de vues (6718)/Commentaires (0)/
Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

La Cité universitaire francophone de Regina organisait une table ronde sur la communauté fransaskqueer, du nom d’un projet d’études sur l’identité et les expériences queer et trans des Fransaskois.

28 novembre 2021/Auteur: Estelle Bonetto – IJL-Réseau.Presse /Nombre de vues (10349)/Commentaires (0)/
Éducation francophone : Me  Roger Lepage décortique l’article 23

Éducation francophone : Me Roger Lepage décortique l’article 23

Me Roger Lepage nous explique que la francophonie canadienne en situation minoritaire revient de loin en matière d’éducation en français.

21 novembre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (10870)/Commentaires (0)/
Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Le Rendez-vous fransaskois qui avait lieu du 1er au 7 novembre touchait un sujet sensible et urgent : l’éducation. Dans cet article, vous trouverez un résumé des discussions qui ont eu lieu à ce sujet.

13 novembre 2021/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (9890)/Commentaires (0)/
Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Le Conseil culturel fransaskois a publié un troisième guide pédagogique consacre à Joseph-Marc Lebel, alias Jean Féron, l’un des joyaux les plus méconnus de la littérature francophone de l’Ouest.

 

1 novembre 2021/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (10098)/Commentaires (0)/
Des balados en français pour les écoles

Des balados en français pour les écoles

Le Conseil culturel fransaskois a dévoilé son projet déCLIC, une série de balados éducatifs qui explore la construction langagière, identitaire et culturelle en Saskatchewan.

25 octobre 2021/Auteur: Leslie Diaz/Nombre de vues (7674)/Commentaires (0)/
Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

La création d’un système public pancanadien de garderies à 10 $ améliorera le sort des parents canadiens, mais les francophones en situation minoritaire s’inquiètent du manque de places de garderie pour eux malgré tout.

8 octobre 2021/Auteur: Marine Ernoult – Francopresse/Nombre de vues (8339)/Commentaires (0)/
Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Apprenez-en plus sur les deux nouveaux établissements de la petite enfance francophones qui ont ouvert leurs portes récemment à Saskatoon.

7 octobre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (9161)/Commentaires (0)/
Une Journée d’orientation scolaire réussie

Une Journée d’orientation scolaire réussie

La Journée d’orientation scolaire du SAIF-SK pour les nouveaux arrivants a attiré plus d’une quinzaine de familles francophones et non francophones.

6 septembre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari/Nombre de vues (10123)/Commentaires (0)/
Projet de loi 96 : quel impact pour les étudiants fransaskois ?

Projet de loi 96 : quel impact pour les étudiants fransaskois ?

Le gouvernement québécois veut rapprocher la francophonie canadienne et québécoise, notamment en réduisant les frais de scolarité des programmes universitaires et collégiaux offerts en français. 

14 juin 2021/Auteur: Emmanuel Masson/Nombre de vues (14092)/Commentaires (0)/
RSS
124678910Dernière

 - vendredi 28 juin 2024