Skip Navigation

Omar Khadr – histoire d'un enfant soldat canadien

Un acharnement pathologique de la part du gouvernement canadien

Omar Kahdr

Le 24 avril dernier, la juge June Ross, de la Cour du banc de la
Reine,  a décidé de libérer sous caution Omar Khadr, estimant qu'il ne serait pas dans l'intérêt du public de le garder derrière les barreaux dans l'attente de l'appel de sa condamnation pour crimes de guerre, aux États-Unis. Elle a indiqué dans sa décision que les termes de sa libération seraient déterminés d'ici le 5 mai. Le gouvernement fédéral a annoncé qu'il va porter la décision en appel.

« Notre gouvernement continuera de lutter contre le mouvement djihadiste international, qui a déclaré la guerre au Canada et ses alliés », a fait savoir par communiqué le ministre de la Sécurité publique Steven Blaney. Les procureurs du gouvernement avaient plaidé que la Cour du Banc de la Reine n'avait pas la compétence requise pour se pencher sur cette affaire. Ils soutiennent en outre « qu'une remise en liberté minerait la réputation du gouvernement sur la scène internationale ».

Et bien, parlons-en de la réputation du gouvernement sur la scène internationale. Omar Khadr a été le dernier prisonnier occidental à quitter la prison de Guantánamo. Washington piaffait d'impatience devant la lenteur du gouvernement canadien à le rapatrier. À rapatrier, non pas un dangereux terroriste, mais un enfant soldat. 

Et pourtant, le Canada a joué un rôle de premier plan dans l'élaboration et la promotion de la Convention relative aux droits de l'enfant et du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant, concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés. La Convention est entrée en vigueur en 2002 et a été ratifiée par 130 pays. Le Protocole a mené à l'ébauche des Principes de Paris (2007), qui définissent clairement la notion d'enfant soldat : «  toute personne de moins de 18 ans qui fait l'objet d'un recrutement forcé ou volontaire [...] ».

Histoire d'un enfant soldat

Omar Khadr est né à Toronto.  À l'âge de 11 ans, il est envoyé par son père, Ahmed Saïd Khadr, identifié comme un des hauts gradés d'Al-Qaïda, rejoindre les camps d'entraînement des talibans. Khadr père sera tué près de la frontière afghane en 2003.

En juillet 2002, alors âgé de 15 ans, Omar est fait prisonnier en Afghanistan par les forces armées américaines. Sérieusement blessé pendant le combat, il est accusé d’avoir lancé la grenade qui a tué Christopher Speer, un soldat américain de 28 ans. On l'incarcère à la base militaire de Bagram. 

Dans un discours adressé au Sénat en 2012, le général Roméo Dallaire, sénateur, a décrit les sévices qu'on a fait subir au garçon. «(...) Il a été enlevé de sa civière et déposé au sol, la tête couverte d'un sac pendant que des chiens lui aboyaient en pleine face. (…) On l'a menacé de le violer et on a projeté une forte lumière sur son œil blessé. D'ailleurs, il a perdu un œil ».

En octobre, il est transféré à Guantánamo où, selon un rapport d'Amnistie internationale, «il a de nouveau été maltraité et torturé tel qu’être menotté pendant des heures, détenu dans des lieux froids, soulevé par le cou alors qu’il était menotté,» etc... Détenu sans mise en accusation, ce n'est qu'en novembre 2005 qu'il est inculpé par les États-Unis à titre de « combattant ennemi ».

En 2010, Omar Khadr reconnaît sa culpabilité et est condamné à huit ans de prison pour crimes de guerre, terrorisme, espionnage et meurtre. Il soutient aujourd'hui qu'il a plaidé coupable uniquement parce qu'il voulait sortir de Guantánamo et rentrer au Canada.

Le 29 septembre 2012, au bout de dix années, il est enfin rapatrié. D'abord détenu à la prison à sécurité maximale de Millhaven, en Ontario, il est transféré 7 mois plus tard (dont 6 passé en isolement)  à une prison à sécurité maximale d'Edmonton.

Un acharnement pathologique

La peine d'Omar prend fin en 2018. On comprend d'autant plus mal l'acharnement du gouvernement fédéral et sa décision d'aller en appel, appel qui risque fort d'être débouté.

Son avocat de longue date, Dennis Edney, a déjà déclaré :  «Le gouvernement canadien n'aurait jamais dû permettre la détention d'Omar à Guantánamo. Il devrait être tenu responsable d'avoir participé à sa torture à cet endroit.» 

Deux jugements de la Cour suprême vont dans le même sens.  En mai 2008, la Cour a statué que les représentants du Canada avaient porté atteinte aux droits d'Omar Khadr garantis par la Charte canadienne des droits et libertés, lorsqu'ils l'ont interrogé, en 2003, dans des conditions illégales. En janvier 2010, elle a statué à l’unanimité que les autorités canadiennes étaient responsables des violations de ses droits en vertu de la Charte. La Cour a indiqué clairement que ces violations devaient faire l’objet d’une réparation, mais n’a pas précisé à quoi celle-ci devrait correspondre. 

Il n'y a eu bien sûr aucune réparation à ce jour.  Et s'il n'en tient qu'à Steven Blaney, ce n'est pas demain la veille...

 Discours du général Dallaire : http://romeodallaire.sencanada.ca/fr/p103115/

Interrogatoire d'Omar Khadr : https://www.youtube.com/watch?v=yNCyrFV2G_0


Imprimer
35756

Mychèle FortinMychèle Fortin

Autres messages par Mychèle Fortin
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x

L’animation culturelle dans les écoles

On apprenait récemment que le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) révisait plusieurs de ses programmes, dans le contexte de la crise financière qu’il traverse actuellement. Un de ces programmes est celui qui concerne l’embauche d’animatrices / animateurs culturels dans les écoles.

15 mai 2014/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (25314)/Commentaires (0)/
Se sucrer le bec pour une bonne cause

Se sucrer le bec pour une bonne cause

Un souper pour moderniser les infrastructures de la Gard’Amis

Le vendredi 9 mai 2014, la communauté francophone de Regina honore le rendez-vous fixé par le Centre éducatif Gard’Amis au Bistro du Carrefour des Plaines. Le souper Cabane à sucre, organisé en collaboration avec l’Association canadienne française de Regina (ACFR), a pour de but de lever des fonds « afin de donner un coup de jeunesse aux infrastructures vieillissantes » de la seule garderie francophone de la ville reine. 

15 mai 2014/Auteur: Luc Bengono/Nombre de vues (31314)/Commentaires (0)/

L’Association des parents fransaskois et la petite enfance

Dossier petite enfance - Mai 2014

Pour l’Association des parents fransaskois (APF), la petite enfance (de la garderie à la prématernelle) est un dossier prioritaire, car il représente l’avenir de la communauté. Investir dans la petite enfance, c’est donc investir dans notre avenir. L’APF traite ce dossier avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

15 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27041)/Commentaires (0)/

Les groupes de jeux :Pour favoriser le développement global de l’enfant

Dossier petite enfance - Mai 2014

L’Association des parents fransaskois (APF) chapeaute plusieurs structures, telles que les Centres d’appui à la famille et à l’enfance (CAFE) et les Centres de ressources à la petite enfance (CREPE). Elle travaille avec les garderies familiales avec ou sans permis et les prématernelles du CÉF. « Plus il y a d’organismes qui s’impliquent, chacun avec ses compétences, meilleur sera l’appui », affirme Hind Ramy. 

15 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25978)/Commentaires (0)/
Le Collège Mathieu et la formation en petite enfance

Le Collège Mathieu et la formation en petite enfance

Dossier petite enfance - Mai 2014

Le Collège Mathieu, institution d’éducation postsecondaire en français en Saskatchewan, offre le programme d’Éducation à la petite enfance depuis une dizaine d’années. Les personnes qui ont complété ce programme, ainsi que la majorité des étudiants actuellement admis, travaillent déjà dans le secteur. La tendance des inscriptions est à la hausse d’une année à l’autre, et ceci est l’un des indicateurs d’un besoin réel sur le marché du travail de la province.

15 mai 2014/Auteur: Josiane Barebereho – Collège Mathieu/Nombre de vues (36968)/Commentaires (0)/

Éducatrice : Un métier à l’avenir prometteur

Dossier petite enfance - Mai 2014

Entretien avec Madame Brigitte Chassé, Agente à la petite enfance auprès du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) qui nous a partagé son opinion sur l’éducation de la petite enfance.

15 mai 2014/Auteur: Josiane Barebereho – Collège Mathieu/Nombre de vues (34776)/Commentaires (0)/
La Garderie : Là où tout commence

La Garderie : Là où tout commence

Dossier petite enfance - Mai 2014

C’est au bout de quatre ans de démarches auprès du gouvernement et grâce à l’appui de l’ensemble de la communauté fransaskoise que le centre éducatif a pu ouvrir ses portes en 1987. À l’été 1996, le Centre a emménagé dans ses nouveaux locaux au Centre scolaire communautaire de Regina.

15 mai 2014/Auteur: Mychèle Fortin/Nombre de vues (37159)/Commentaires (0)/

La petite enfance et l'avenir : Quand les chiffres parlent d'eux-mêmes

Dossier petite enfance - Mai 2014

« Donner un degré de priorité élevé au développement de la petite enfance. Il s’agit là de l’investissement le plus rentable que nous puissions faire pour assurer notre prospérité à long terme. » (rapport L’Ontario à l’ère de la créativité)

15 mai 2014/Auteur: Mychèle Fortin/Nombre de vues (26229)/Commentaires (0)/

Mais qu’est-ce qu’elles font toute la journée?

Dossier petite enfance - Mai 2014

La garderie, comme on dit... Que sait-on de ce lieu, de ce milieu dans lequel évoluent les tout-petits, de cette micro-société où ils passent souvent plus de temps que dans leur famille? Que sait-on du rôle et de la place qu’occupent les éducatrices dans la vie des enfants? 

15 mai 2014/Auteur: Mychèle Fortin/Nombre de vues (33841)/Commentaires (0)/
L’école Beau Soleil se distingue au festival théâtral de l’Association Jeunesse Fransaskoise

L’école Beau Soleil se distingue au festival théâtral de l’Association Jeunesse Fransaskoise

Le 30 avril et 1er mai dernier, des élèves de l’école Beau Soleil de Gravelbourg ont participé au festival théâtral de l’Association Jeunesse Fransaskoise (AJF) à Saskatoon. Cet évènement annuel, organisé en collaboration avec La Troupe du Jour (LTDJ), a plongé les participants dans le monde du théâtre en leur permettant de suivre des ateliers donnés par des spécialistes de tous les horizons, comme l’expression corporelle, l’improvisation et le jeu lors de la première journée du festival.  

15 mai 2014/Auteur: Étienne Gravel/Nombre de vues (29416)/Commentaires (0)/
Destination Provence

Destination Provence

Immersion et dégustation pour dix étudiantes de l’Université de Regina

C’est en Provence, une région du sud-est de la France, que se rendront dix étudiantes et deux accompagnatrices du département de français de l’Université de Regina, du 13 au 29 mai prochains.

15 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (22195)/Commentaires (0)/
Science et culture à l’école de Zénon Park

Science et culture à l’école de Zénon Park

Deux journées bien remplies!

Le lundi 14 avril, les élèves de l’école Notre-Dame-des-Vertus ont présenté un magnifique projet collectif. Les élèves de la maternelle à la 3e année racontent et chantent « La soupe aux pierres ». Un joli conte qui parle de débrouillardise et de partage. 

15 mai 2014/Auteur: Amy-Valérie Olivier – CÉF/Nombre de vues (24464)/Commentaires (0)/
Mathieu Racine : du restaurant à la garderie

Mathieu Racine : du restaurant à la garderie

Dossier petite enfance - Mai 2014

Originaire de l’Outaouais, Mathieu est un Chef cuisinier, un vrai! Pendant dix ans, il a touché à plusieurs cuisines, en commençant par la cuisine française pour laquelle il a une prédilection. À la Gard’Amis depuis mars 2013, il veille au bien-être des estomacs des petits et des grands.

15 mai 2014/Auteur: Mychèle Fortin/Nombre de vues (32545)/Commentaires (0)/
Foire du patrimoine régionale de Regina

Foire du patrimoine régionale de Regina

Des jeunes de 18 écoles étalent leur savoir

La Foire régionale du patrimoine s’est tenue à l’Université des Premières Nations, le jeudi 1er mai. Cet évènement réunissait les 103 projets des 125 élèves (4e à 9e année) de 18 écoles des 6 commissions scolaires suivantes : le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), Prairie Valley, Regina Catholic, Regina public, South East Cornerstone et Holy Family.

8 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (49596)/Commentaires (0)/

Une table ronde sur la petite enfance

Un service essentiel mais comment le financer?

Les programmes de la prématernelle sont aussi essentiels à la réussite des élèves qu’à la vitalité des communautés francophones en contexte minoritaire. Le défi, c’est comment en assurer leur financement à court, à moyen et à long terme. Ce sont les constats et les questionnements qui sont ressortis lors d’une table ronde sur la petite enfance, organisée par le Conseil scolaire fransaskois (CSF).

8 mai 2014/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (30835)/Commentaires (0)/
RSS
Première2728293031323436

 - dimanche 17 novembre 2024