Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
Jean-Philippe Deneault
/ Catégories: 2019, Société, Francophonie, Histoire

Entretien avec l'historien Yves Frenette

Sur les traces des francophones d’Amérique

Yves Frenette

Yves Frenette

Le professeur Yves Frenette debout devant la Cathédrale de Saint-Boniface.
Photos : Bureau de la recherche, Université de Saint-Boniface

C’est un vaste projet. Le professeur Yves Frenette de l’Université de Saint-Boniface à Winnipeg dirigera durant les sept prochaines années un projet de recherche d’envergure sur les mouvements migratoires des francophones de 1640 à 1940. Entretien avec un passionné d’histoire et de mobilité.

Une quarantaine de chercheurs participent à votre projet Trois siècles de migrations francophones en Amérique du Nord. Est-ce qu’il y a des Fransaskois au sein de votre équipe ?
Il y a un chercheur de l’Université de la Saskatchewan dans l’équipe, Robert Englebert, du Département d’histoire. C’est un spécialiste de l’Amérique du Nord préindustrielle (c’est-à-dire jusque vers 1850), particulièrement des premières communautés francophones dans les Grands Lacs et dans le pays des Illinois. Même s’il n’y a pas de recherche comme telle sur la Saskatchewan au sein du projet, celle-ci va figurer dans nos portraits de la francophonie nord-américaine à diverses époques.

Quelle place occupera la trentaine de familles originaires de Côtes-du-Nord en Bretagne qui fondèrent le village de St Brieux au début du 20e siècle?
Nous ne traiterons pas de ce mouvement migratoire comme tel. Nous en avons traité à plusieurs occasions dans le livre que mes collègues Paul-André Linteau et Françoise Le Jeune ont consacré à l’immigration française au Canada : Transposer la France (Montréal, Boréal, 2017). 

Il est question dans vos recherches de migrants originaires du Moyen-Orient. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Les migrants syriens qui sont venus en Amérique du Nord entre 1890 et 1940 provenaient des pays actuels de la Syrie et du Liban. Ils étaient chrétiens, ce qui a facilité leur intégration dans les sociétés francophones, bien qu’un certain nombre se soient cependant intégrés au monde anglophone.

Au 19e siècle, près d’un million de Canadiens français ont émigré aux États-Unis, notamment dans le Main. Est-ce que vos recherches couvriront leurs mouvements migratoires ?
Oui, plusieurs membres du projet, dont moi-même, effectuons des recherches sur les Canadiens français de la Nouvelle-Angleterre. En outre, l’Institut français du Assumption College, à Worcester au Massachusetts, est partenaire dans le projet.

Quelles étaient les conditions de vie pour ces migrants francophones nouvellement arrivés aux États-Unis ? Pour quelles raisons avaient-ils décidé de quitter le Canada ?
C’est compliqué à expliquer en quelques phrases. Mais en gros, ils quittaient le Québec et l’Acadie pour améliorer leur situation. Certains étaient pauvres, certains l’étaient moins, mais pensaient à l’avenir de leurs enfants. En Nouvelle-Angleterre, ils espéraient économiser de l’argent et revenir moins endettés ou plus prospères au Canada pour investir dans la ferme. Ceux qui partirent pour l’Ouest canadien ou américain partaient davantage avec l’idée de ne plus revenir. Les conditions variaient. Ceux qui travaillaient dans les manufactures de coton avaient de bas salaires, et les familles comptaient sur le travail des enfants pour survivre. Leurs logements étaient souvent insalubres et il y avait beaucoup de maladies infectieuses. La mortalité infantile était élevée. Mais il y avait une mobilité sociale : à chaque génération, la situation s’améliorait.

Qu’est-ce que les francophones, particulièrement de l’Ouest canadien, peuvent espérer de vos recherches ?
Plusieurs choses. Dans un premier temps, une cartographie fine des francophones de diverses origines dans l’Ouest. Dans un deuxième temps, pour le Manitoba et la Colombie-Britannique, des recherches poussées sur les migrations, les circulations culturelles et les récits de migration. Même si nos recherches s’arrêtent en 1940, une perspective sur la diversité et le vivre-ensemble contemporains au sein de la francophonie de l’Ouest. Presque dès leur naissance, les communautés francophones de l’Ouest étaient diversifiées : Français, Canadiens français du Québec et des États-Unis, Belges, Suisses, Syriens.

Pour nos plus jeunes lecteurs, pourquoi êtes-vous devenu historien et pourquoi avez-vous choisi d’orienter vos recherches sur les mouvements migratoires de la francophonie ?
C’est une longue histoire. Aussi loin que je me souvienne, je m’intéressais au passé, que cela ait été sous la forme des films de chevaliers, de cowboys ou d’autres films historiques. Aussi, mon grand-père et mon père parlaient souvent de leur jeunesse. À partir de l’âge de 10 ou 11 ans, je voulais devenir historien. Comme la majorité des Québécois et des autres Canadiens français, je croyais alors que les francophones nord-américains étaient foncièrement sédentaires. J’ai découvert la mobilité géographique des Canadiens français lorsque j’ai fait ma thèse de doctorat sur les Canadiens français de Lewiston, dans le Maine. C’était au début des années 1980. Depuis lors, j’ai élargi mes recherches et c’est devenu une passion.

Imprimer
22551

Jean-Philippe DeneaultJean-Philippe Deneault

Autres messages par Jean-Philippe Deneault
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x

L’Association des parents fransaskois et la petite enfance

Dossier petite enfance - Mai 2014

Pour l’Association des parents fransaskois (APF), la petite enfance (de la garderie à la prématernelle) est un dossier prioritaire, car il représente l’avenir de la communauté. Investir dans la petite enfance, c’est donc investir dans notre avenir. L’APF traite ce dossier avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

15 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (24961)/Commentaires (0)/

Les groupes de jeux :Pour favoriser le développement global de l’enfant

Dossier petite enfance - Mai 2014

L’Association des parents fransaskois (APF) chapeaute plusieurs structures, telles que les Centres d’appui à la famille et à l’enfance (CAFE) et les Centres de ressources à la petite enfance (CREPE). Elle travaille avec les garderies familiales avec ou sans permis et les prématernelles du CÉF. « Plus il y a d’organismes qui s’impliquent, chacun avec ses compétences, meilleur sera l’appui », affirme Hind Ramy. 

15 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (24272)/Commentaires (0)/
Le Collège Mathieu et la formation en petite enfance

Le Collège Mathieu et la formation en petite enfance

Dossier petite enfance - Mai 2014

Le Collège Mathieu, institution d’éducation postsecondaire en français en Saskatchewan, offre le programme d’Éducation à la petite enfance depuis une dizaine d’années. Les personnes qui ont complété ce programme, ainsi que la majorité des étudiants actuellement admis, travaillent déjà dans le secteur. La tendance des inscriptions est à la hausse d’une année à l’autre, et ceci est l’un des indicateurs d’un besoin réel sur le marché du travail de la province.

15 mai 2014/Auteur: Josiane Barebereho – Collège Mathieu/Nombre de vues (34552)/Commentaires (0)/

Éducatrice : Un métier à l’avenir prometteur

Dossier petite enfance - Mai 2014

Entretien avec Madame Brigitte Chassé, Agente à la petite enfance auprès du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) qui nous a partagé son opinion sur l’éducation de la petite enfance.

15 mai 2014/Auteur: Josiane Barebereho – Collège Mathieu/Nombre de vues (32516)/Commentaires (0)/
La Garderie : Là où tout commence

La Garderie : Là où tout commence

Dossier petite enfance - Mai 2014

C’est au bout de quatre ans de démarches auprès du gouvernement et grâce à l’appui de l’ensemble de la communauté fransaskoise que le centre éducatif a pu ouvrir ses portes en 1987. À l’été 1996, le Centre a emménagé dans ses nouveaux locaux au Centre scolaire communautaire de Regina.

15 mai 2014/Auteur: Mychèle Fortin/Nombre de vues (34794)/Commentaires (0)/

La petite enfance et l'avenir : Quand les chiffres parlent d'eux-mêmes

Dossier petite enfance - Mai 2014

« Donner un degré de priorité élevé au développement de la petite enfance. Il s’agit là de l’investissement le plus rentable que nous puissions faire pour assurer notre prospérité à long terme. » (rapport L’Ontario à l’ère de la créativité)

15 mai 2014/Auteur: Mychèle Fortin/Nombre de vues (24709)/Commentaires (0)/

Mais qu’est-ce qu’elles font toute la journée?

Dossier petite enfance - Mai 2014

La garderie, comme on dit... Que sait-on de ce lieu, de ce milieu dans lequel évoluent les tout-petits, de cette micro-société où ils passent souvent plus de temps que dans leur famille? Que sait-on du rôle et de la place qu’occupent les éducatrices dans la vie des enfants? 

15 mai 2014/Auteur: Mychèle Fortin/Nombre de vues (31318)/Commentaires (0)/
L’école Beau Soleil se distingue au festival théâtral de l’Association Jeunesse Fransaskoise

L’école Beau Soleil se distingue au festival théâtral de l’Association Jeunesse Fransaskoise

Le 30 avril et 1er mai dernier, des élèves de l’école Beau Soleil de Gravelbourg ont participé au festival théâtral de l’Association Jeunesse Fransaskoise (AJF) à Saskatoon. Cet évènement annuel, organisé en collaboration avec La Troupe du Jour (LTDJ), a plongé les participants dans le monde du théâtre en leur permettant de suivre des ateliers donnés par des spécialistes de tous les horizons, comme l’expression corporelle, l’improvisation et le jeu lors de la première journée du festival.  

15 mai 2014/Auteur: Étienne Gravel/Nombre de vues (27646)/Commentaires (0)/
Destination Provence

Destination Provence

Immersion et dégustation pour dix étudiantes de l’Université de Regina

C’est en Provence, une région du sud-est de la France, que se rendront dix étudiantes et deux accompagnatrices du département de français de l’Université de Regina, du 13 au 29 mai prochains.

15 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (20863)/Commentaires (0)/
Science et culture à l’école de Zénon Park

Science et culture à l’école de Zénon Park

Deux journées bien remplies!

Le lundi 14 avril, les élèves de l’école Notre-Dame-des-Vertus ont présenté un magnifique projet collectif. Les élèves de la maternelle à la 3e année racontent et chantent « La soupe aux pierres ». Un joli conte qui parle de débrouillardise et de partage. 

15 mai 2014/Auteur: Amy-Valérie Olivier – CÉF/Nombre de vues (23047)/Commentaires (0)/
Mathieu Racine : du restaurant à la garderie

Mathieu Racine : du restaurant à la garderie

Dossier petite enfance - Mai 2014

Originaire de l’Outaouais, Mathieu est un Chef cuisinier, un vrai! Pendant dix ans, il a touché à plusieurs cuisines, en commençant par la cuisine française pour laquelle il a une prédilection. À la Gard’Amis depuis mars 2013, il veille au bien-être des estomacs des petits et des grands.

15 mai 2014/Auteur: Mychèle Fortin/Nombre de vues (30407)/Commentaires (0)/
Foire du patrimoine régionale de Regina

Foire du patrimoine régionale de Regina

Des jeunes de 18 écoles étalent leur savoir

La Foire régionale du patrimoine s’est tenue à l’Université des Premières Nations, le jeudi 1er mai. Cet évènement réunissait les 103 projets des 125 élèves (4e à 9e année) de 18 écoles des 6 commissions scolaires suivantes : le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), Prairie Valley, Regina Catholic, Regina public, South East Cornerstone et Holy Family.

8 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (47252)/Commentaires (0)/

Une table ronde sur la petite enfance

Un service essentiel mais comment le financer?

Les programmes de la prématernelle sont aussi essentiels à la réussite des élèves qu’à la vitalité des communautés francophones en contexte minoritaire. Le défi, c’est comment en assurer leur financement à court, à moyen et à long terme. Ce sont les constats et les questionnements qui sont ressortis lors d’une table ronde sur la petite enfance, organisée par le Conseil scolaire fransaskois (CSF).

8 mai 2014/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (28753)/Commentaires (0)/
Cercle communauté-université

Cercle communauté-université

Conjuguer action et réflexion

Jeudi 1er mai de 9 h à 16 h s’est tenu un cercle université-communauté sur le thème du développement communautaire fransaskois à l’Institut français (IF) de l’Université de Regina.

8 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (30136)/Commentaires (0)/
Nouvelle directrice à l’Institut français

Nouvelle directrice à l’Institut français

À l’heure du postsecondaire francophone

Sophie Bouffard sera la nouvelle directrice de l’Institut français (IF) à partir du 1er juillet prochain. L’Institut était dirigé depuis septembre 2012 par madame Sheila Petty, suite au non renouvellement du contrat de l’ancien directeur, Peter Dorrington.

1 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25280)/Commentaires (0)/
RSS
Première2627282930313335

 - jeudi 2 mai 2024