Skip Navigation
Nouveau système d'abonnement Fonds l'Eau vive banniere
Lucien Chaput (Francopresse)
/ Catégories: Éducation

Méga-procès pour les écoles francophones en Colombie-Britannique

« Si on construit, les gens viennent »

C’est le Champ de rêve, version francophone hors Québec. Depuis 1982, un scénario semblable s’est déroulé dans plus de 130 collectivités francophones et acadiennes. Bâtissez l’école, disaient les parents, et vous verrez, les inscriptions y seront et les jeunes y resteront.

Voilà une des constatations de la sociolinguiste Angéline Martel dans un rapport qui sera soumis lorsque le procès, mené par le Conseil scolaire francophone (CSF) et la Fédération des parents francophones de la Colombie-Britannique (FPFCB), se poursuivra au cours des prochaines semaines.

Les avocats de la province utilisent une « approche de la terre brûlée », pour reprendre la formule de Me Mark Power, l’avocat des demandeurs. Ils avaient contesté l’expertise d’Angéline Martel, soutenant qu’elle n’avait pas l’indépendance nécessaire pour se présenter comme témoin experte. Ils lui reprochent, entre autres, son rôle de demandeur dans le cas Mahé, qui avait eu gain de cause à la Cour suprême du Canada en 1990.

La juge Loryl Russell de la Cour suprême de la Colombie-Britannique, qui préside ce méga-procès sur l’avenir scolaire des francophones de la Colombie-Britannique, a non seulement admis le rapport, mais elle a reconnu l’expertise de l’auteure. Dans son jugement rendu le 15 mai, la juge bilingue a écrit : « Le rapport Martel est généralement pertinent et nécessaire et Angéline Martel est qualifiée dans les domaines suggérés par le CSF. » [Traduction libre]

« En déclarant le rapport d’Angéline Martel admissible et digne de contre-interrogatoire, la juge a rendu une décision favorable au cas des parents, explique Mark Power. Le rapport Martel est très important. C’est la première étude pancanadienne de l’impact de la construction de nouveaux établissements sur les communautés francophones. »

La professeure titulaire de sociolinguistique à la TÉLUQ a étudié la situation de 132 nouvelles écoles francophones construites à travers le Canada depuis 1982, année de l’adoption de la Charte canadienne des droits et libertés. Une quarantaine de ces écoles sont dans des communautés similaires à celles de la Colombie-Britannique.

Le but de l’étude est de montrer l’impact qu’aurait la construction des nouvelles écoles réclamées par les francophones. Il semble n’y avoir aucun doute : les inscriptions augmentent en flèche durant les années qui suivent la construction. De plus, les effets sont très bénéfiques pour la vitalité de la communauté francophone.

« La conclusion est imparable, soutient Mark Power. Si on construit, les gens viennent. Le rapport d’Angéline Martel répond à l’affirmation de la province que même si des écoles étaient établies, les élèves francophones n’y viendraient pas. » Le rapport Martel n’est qu’une pièce d’un grand casse-tête en voie d’être assemblé de la situation scolaire des francophones de la province.

Parmi les autres témoins qui ont comparu pour les demandeurs, notons, fin janvier, le chercheur Rodrigue Landry, spécialiste de l’éducation en milieu minoritaire. Selon l’avocat des demandeurs, « Rodrigue Landry répondait à l’affirmation indéfendable de la province qu’il n’y avait pas les nombres pour justifier ce que les parents francophones demandent ».

Le témoignage de Martine Galibois-Bars, membre du Conseil d’administration du CSF de 1996 à 2005, est venu établir l’historique de la situation. Précision de Mark Power : « La province dit : ‘si vous aviez dit qu’il y avait tant de problèmes, on aurait fait quelque chose’. Une personne comme Martine peut fournir la preuve que le gouvernement en avait été informé. »

Le témoignage de Guy Bonnefoy, secrétaire-trésorier du CSF de 2004 à 2009, apporte une autre preuve. Selon la province, les administrateurs francophones ne connaissaient pas le fonctionnement du système scolaire. À quoi le CSF a répondu qu’il était allé recruter ce haut cadre d’expérience d’une commission scolaire anglophone de la province.

« Pendant cinq ans, Guy Bonnefoy s’est heurté à un mur de briques », rappelle Mark Power. « Il y a même laissé sa santé, pour arriver à la conclusion que ce n’était pas possible. Il n’arrivait pas à obtenir du  ministère ce que le CSF avait besoin.

« On est très content du déroulement, la preuve dépasse nos attentes, assure Mark Power. Mais ce qui est encore plus encourageant et valorisant, c’est que les effectifs au CSF continuent de croître. Il compte présentement 5 250 élèves, il y a déjà eu une augmentation depuis septembre. D’ici quelques années, le CSF serait l’une des plus grandes commissions scolaires de la province. »

Le procès, connu sous le nom Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique v. British Columbia (Education), a un but précis : obliger le gouvernement d’apporter des modifications au système de financement pour que le programme éducatif offert dans les écoles francophones soit véritablement équivalent à celui offert dans les écoles anglophones.

Le procès qui a débuté le 3 décembre 2013 entre dans son sixième mois. La présentation de la preuve des parents se poursuivra jusqu’à la fin juin, alors qu’il fera relâche pendant l’été. La province présentera son cas vers la fin septembre.

Article précédent Les élèves de Debden voyagent à la Ville de Québec
Prochain article Un débat mal engagé et un mauvais choix pour le Canada
Imprimer
18775

Lucien Chaput (Francopresse)Lucien Chaput (Francopresse)

Autres messages par Lucien Chaput (Francopresse)
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Mot du directeur général du CEF

Mot du directeur général du CEF

Mot du directeur général du CEF.

5 juillet 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (6674)/Commentaires (0)/
École St-Isidore

École St-Isidore

École St-Isidore

3 juillet 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (6485)/Commentaires (0)/
École Notre-Dame-des-Vertus

École Notre-Dame-des-Vertus

Bravo aux élèves de NDV pour les belles chansons à la fête de la Saint-Jean-Baptiste à Zénon Park. 

3 juillet 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (6687)/Commentaires (0)/
École Père-Mercure

École Père-Mercure

Nos élèves et la communauté se sont rassemblés pour souligner la fin de l'année avec un dîner BBQ et une après-midi de jeux. Merci à tous les parents et membres du personnel qui ont aidé à l'organisation !

3 juillet 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (6264)/Commentaires (0)/
École de Bellegarde

École de Bellegarde

Le mois de juin a été rempli d’activités !

3 juillet 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (4882)/Commentaires (0)/
Dans nos écoles 25 mai au 7 juin 2023

Dans nos écoles 25 mai au 7 juin 2023

Dans nos écoles 25 mai au 7 juin 2023.

6 juin 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (5150)/Commentaires (0)/
Dans nos écoles 11 au 24 mai 2023

Dans nos écoles 11 au 24 mai 2023

Dans nos écoles 11 au 24 mai 2023.

23 mai 2023/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (4191)/Commentaires (0)/
Le postsecondaire en français grand perdant du Plan d’action pour les langues officielles

Le postsecondaire en français grand perdant du Plan d’action pour les langues officielles

Ottawa investit 4,1 milliards de dollars dans le Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028. Si de nouveaux investissements sont prévus notamment en immigration, en immersion et en petite enfance, le gouvernement libéral a brisé sa promesse électorale de financer le postsecondaire en français de manière permanente à raison de 80 millions de dollars par an.

16 mai 2023/Auteur: Inès Lombardo — Francopresse /Nombre de vues (5771)/Commentaires (0)/
Voyages du CÉF à l’international : « un énorme retour sur investissement »

Voyages du CÉF à l’international : « un énorme retour sur investissement »

Fin avril, une délégation du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) s’est rendue au Burundi et au Niger sous la houlette de son directeur général Ronald Ajavon en vue d’établir des partenariats avec les autorités locales. Certaines personnes de la communauté ont critiqué les dépenses encourues, estimant que le CÉF devrait se focaliser sur d’autres priorités plus locales. Monsieur Ajavon clarifie sa démarche.

12 mai 2023/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (7493)/Commentaires (0)/
Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF.

11 mai 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (4202)/Commentaires (0)/
ÉCOLE DE BELLEGARDE

ÉCOLE DE BELLEGARDE

ÉCOLE DE BELLEGARDE.

27 avril 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (4470)/Commentaires (0)/
Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF.

27 avril 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (3858)/Commentaires (0)/
Gard’Amis, une garderie en pleine croissance

Gard’Amis, une garderie en pleine croissance

Le Centre éducatif Gard’Amis, à Regina, dessert la petite enfance depuis 1987. Première garderie francophone de la province, cette coopérative à but non lucratif a même commencé à acquérir des propriétés en 2017 pour répondre aux besoins toujours croissants des familles fransaskoises.

27 avril 2023/Auteur: Sarah Vennes-Ouellet – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (6575)/Commentaires (0)/
Des Fransaskois étudieront les relations publiques à La Cité à Toronto

Des Fransaskois étudieront les relations publiques à La Cité à Toronto

Après une entente signée le 5 avril, des étudiants du Collège Mathieu auront accès dès septembre prochain au programme de Relations publiques de deux ans du Collège La Cité à Toronto.

18 avril 2023/Auteur: François Bergeron (L’Express)/Nombre de vues (6337)/Commentaires (0)/
L’enseignement de demain sera-t-il « dialogique » ?

L’enseignement de demain sera-t-il « dialogique » ?

Précurseur et prêcheur de l’approche dialogique en enseignement depuis 36 ans, le professeur Norman Cornett était l’invité d’honneur d’une discussion à la Cité francophone de l’Université de Regina les 28 et 29 mars. L’événement, ouvert au public, a soulevé des échanges de fond entre les membres du personnel enseignant et les étudiants.

15 avril 2023/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (6294)/Commentaires (0)/
RSS
135678910Dernière

 - dimanche 22 décembre 2024