Skip Navigation
Festival Cinergie 2024

Vaccin pour le COVID-19 : Deux francophones font partie des recherches à Saskatoon

Alain Fafard

Alain Fafard

Originaire de Sainte-Marthe, Saskatchewan, Alain Fafard est vétérinaire rattaché à la recherche à VIDO-InterVac.
Photo : Courtoisie
SASKATOON - La gestionnaire de projet Élodie Pastural et le vétérinaire Alain Fafard travaillent en équipe à l’institut de recherche VIDO-InterVac (Vaccine and Infectious Disease Organization – International Vaccine Centre).sur le campus de l’Université de la Saskatchewan. Leur objectif : développer le plus rapidement possible un vaccin contre la COVID-19. 

Tous deux, ils rêvent depuis leur enfance de faire œuvre utile et d’être au service de la santé autant humaine qu’animale. Pour Élodie Pastural, la crise actuelle rappelle bien d’autres pandémies de l’histoire. « Les humains ont toujours coexisté avec les bactéries et les virus. Par exemple, la peste avait décimé au Moyen-âge la moitié de la population mondiale. Mais cette menace constante, on l’a un peu oubliée en raison de la disponibilité de vaccins. Mais elle est toujours présente. »

Parmi les facteurs aggravants, l’immunologue et ingénieure de formation cite l’émergence de nouveaux pathogènes tels que le virus Zika ou Ebola, la mobilité accrue des voyageurs, ou encore l’urbanisation croissante favorisant la propagation des maladies. « C’est pourquoi on demande actuellement aux gens d’adopter des mesures de distanciation sociale », insiste la scientifique.

Alain Fafard se dit pour sa part impressionné par la réponse des Canadiens : « Je suis heureux de constater que le grand public prend des mesures préventives pour réduire le taux de transmission et éviter la panique. Afin de mettre les choses en perspective, il est important de se rendre compte que la grippe saisonnière a été aussi responsable de la mort de plusieurs milliers de Canadiens l’an dernier », rappelle-t-il.

Élodie Pastural

Élodie Pastural

Élodie Pastural est gestionnaire de projet et de la propriété intellectuelle à VIDO-InterVac.
Photo : Courtoisie
Motivés ou sous pression ? 

L’urgence sanitaire et le battage médiatique constituent à la fois un moteur et une pression pour les chercheurs : « C’est un moteur, car nous sommes prêts du point de vue des installations à faire ce genre de recherche de pointe. La pression vient du fait qu’on s’attend à ce qu’un vaccin soit disponible dans les jours et les mois qui viennent alors que le développement d’un vaccin est très réglementé et nécessite généralement plusieurs années. Dans le cas d’un vaccin contre la COVID-19, on est déjà en train de le tester sur des animaux [des furets] qui ont les mêmes symptômes que les êtres humains lorsqu’ils sont infectés », explique Élodie Pastural.

Le vétérinaire Alain Fafard précise que le développement d’un vaccin exige de choisir une espèce animale partageant le plus de ressemblance avec l’anatomie humaine. « Lors d’expériences sur le SRAS, il a été établi que les furets étaient un bon modèle, car ils ont un système respiratoire similaire à celui des humains et ils sont sensibles au même virus de la catégorie corona. »

Un effort collaboratif international

Le VIDO-InterVac a récemment reçu un financement de 23,3 millions de dollars de la part du gouvernement fédéral pour développer un vaccin contre la COVID-19. L’institut collabore étroitement avec des laboratoires et instituts aux quatre coins de la planète. « C’est une très bonne motivation d’être à l’avant-plan de la recherche. On reçoit de l’information toutes les heures. Par exemple, on a reçu hier [le 19 mars] une information sur les hamsters dorés qui seraient possiblement de meilleurs modèles que les furets », partage Alain Fafard avec enthousiasme.

Élodie Pastural est du même avis : « C’est vraiment un effort collaboratif international. Nous avons déjà beaucoup de demandes de collaboration en ce sens. Je suis très fière de faire partie de cet effort humanitaire mondial. »

Ingénieure, immunologue et gestionnaire

Élodie Pastural est arrivée au Canada en 2004. Originaire d’Auvergne, en France, elle a suivi une formation d’ingénieure à l’École polytechnique. Elle détient aussi un doctorat en immunologie de l’Université Pierre-et-Marie-Curie à Paris. Après avoir fondé sa famille, elle s’est inscrite au postdoctorat à l’Université Claude Bernard Lyon 1 où elle a travaillé en biochimie sur les mécanismes de développement du cancer.

« Depuis toute petite, je rêvais de sauver le monde ! Je voulais être médecin ou vétérinaire, mais comme j’étais bonne étudiante on m’a plutôt poussée à faire une école d’ingénieur. La recherche biomédicale s’est donc imposée, car elle me permettait d’utiliser mes compétences scientifiques et mon désir de contribuer à la santé humaine », explique-t-elle.

Une fois installée à Saskatoon, elle a étudié à l’Université de la Saskatchewan la leucémie myéloïde chronique, « un cancer qui prend naissance dans les cellules souches du sang », précise-t-elle. Après du travail de laboratoire jusqu’en 2011, elle a entrepris une carrière en gestion de projet, notamment pour une entreprise de vaccin pancanadienne. « J’ai participé à développer les premières phases de deux nouveaux vaccins dont un contre le streptocoque et l’autre étant un adjuvant généraliste pour stimuler une réponse immunitaire pour diverses infections dont la grippe saisonnière. »

VIDO-InterVac

VIDO-InterVac

Créé en 1975 à Saskatoon, le Veterinary Infectious Disease Organization est passé d’un petit organisme de recherche axé sur l’agriculture à un institut de recherche de classe mondiale dédié au développement de vaccins pour la protection des humains et la santé animale. Il a été renommé Vaccine and Infectious Disease Organization en 2003.
Médecin des animaux

Le vétérinaire Alain Fafard s’est joint à l’équipe de VIDO-InterVac en 2019 à titre de vétérinaire rattaché à la recherche. Pour lui, le bien-être des espèces animales et humaines est indissociable, un état d’esprit qui remonte à son enfance. « J’ai grandi dans le petit hameau de Sainte-Marthe, dans le sud-est de la Saskatchewan, juste à côté de chez mon oncle, le sculpteur Joe Fafard. Comme j’ai grandi sur une ferme, je suis toujours fasciné par les animaux et leurs comportements. La saison du vêlage m’était particulièrement fascinante et j’aimais intervenir comme je le pouvais. Les veaux, c’était une nouvelle vie, donc de participer et aider à la naissance d’un être nouveau m’attirait beaucoup », se rappelle-t-il.

Alain Fafard a suivi des études à l’école vétérinaire de l’Université de la Saskatchewan et a terminé sa formation en 2005. Il a travaillé comme vétérinaire dans différentes cliniques privées pendant 14 ans et a aussi fondé sa propre clinique ambulatoire traitant à la fois des grands animaux et des animaux domestiques pendant plus de 8 ans.

« Je ne travaille plus seul. Je fais maintenant partie d’une équipe chargée des tests sur les animaux, c’est très hands-on et on travaille avec plusieurs espèces, comme les vaches, chevaux, alpagas, moutons, bisons, wapitis, chevreuils, porcs et poulets, et des animaux de laboratoire comme les rats, souris, furets et hamsters dorés. »

Ensemble, et au sein d’une équipe de chercheurs dévoués, Élodie Pastural et Alain Fafard s’animent ainsi à sauver le monde, test après test.

Imprimer
25609

Jean-Philippe Deneault — Initiative de journalisme local – APF Jean-Philippe Deneault

Autres messages par Jean-Philippe Deneault — Initiative de journalisme local – APF
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Près de 16 000 ayants droit : un argument massue pour plus d’écoles fransaskoises

Près de 16 000 ayants droit : un argument massue pour plus d’écoles fransaskoises

En novembre dernier, Statistique Canada a révélé que près de 16 000 jeunes Saskatchewanais étaient admissibles à l’instruction en français en 2021. Pourtant, seulement 2 000 élèves fréquentent les écoles francophones de la province. Des personnalités de la communauté réagissent.

25 janvier 2023/Auteur: Anne-Hélène Mai – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4800)/Commentaires (0)/
Francis Kasongo, un pilier de l’éducation en français

Francis Kasongo, un pilier de l’éducation en français

Le 9 novembre, lors du congrès national du Réseau des cégeps et collèges francophones du Canada (RCCFC) à Montréal, le directeur général du Collège Mathieu Francis Kasongo a reçu le prix Pilier collégial francophone. Cette distinction vient ainsi souligner son travail pour le développement de l’éducation postsecondaire collégiale en français en Saskatchewan. Le fier récipiendaire revient sur son engagement.

25 novembre 2022/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (4766)/Commentaires (0)/
Des bibliothèques communautaires à Regina

Des bibliothèques communautaires à Regina

Dans le cadre de la rentrée des classes, l’Association communautaire fransaskoise de Regina (ACFR), en partenariat avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), a dévoilé trois bibliothèques communautaires extérieures. L’objectif : favoriser le partage de livres et encourager à la lecture en français.

18 octobre 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4969)/Commentaires (0)/
Le Conseil culturel fransaskois plus près des écoles

Le Conseil culturel fransaskois plus près des écoles

En cette période de rentrée, le Conseil culturel fransaskois (CCF) veut resserrer ses liens avec le secteur scolaire. 

29 septembre 2022/Auteur: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4519)/Commentaires (0)/
Collège Mathieu : une nouvelle Charte pour une nouvelle ère

Collège Mathieu : une nouvelle Charte pour une nouvelle ère

Une nouvelle époque s’ouvre pour le Collège Mathieu qui vient de renouveler sa charte le 17 août. Alors que l’Église catholique ne sera plus représentée dans le conseil d’administration de l’établissement, la nouvelle loi veut faire plus de place à la jeunesse et aux femmes, ainsi qu’à certaines compétences clés. 

1 septembre 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (3852)/Commentaires (0)/
Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois

Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois

Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse La ministre des Langues officielles et ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, Ginette Petitpas Taylor, était en visite le 29 juillet à Regina dans la cadre des consultations pancanadiennes sur les langues officielles entamées en mai dernier. Une visite durant laquelle une annonce de 7,1 millions de dollars a été faite au profit de la Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et du Collège Mathieu.

En évoquant le projet de Loi sur les langues officielles, toujours en cours d’adoption au Parlement, Ginette Petitpas Taylor souligne l’engagement du fédéral à s’assurer que, à l’échelle provinciale, les communautés de langues officielles en situation minoritaire « reçoivent les services et droits nécessaires pour continuer à vivre et à travailler dans leur langue maternelle ».  

12 août 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse /Nombre de vues (3319)/Commentaires (0)/
7,1 millions de dollars pour le postsecondaire fransaskois

7,1 millions de dollars pour le postsecondaire fransaskois

La Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et le Collège Mathieu viennent de bénéficier d’un budget de plus de 7,1 millions de dollars pour la construction, la rénovation et le développement d’espaces éducatifs postsecondaires, mais aussi pour accroître l’offre de programmes qui desservent les communautés de langue officielle en situation minoritaire.

29 juillet 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (3886)/Commentaires (0)/
Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir

Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir

Depuis le 8 juin, le Café le Réseau a ouvert ses portes au sein même de l’école Monseigneur de Laval. Se voulant un lieu de rencontre, l’établissement est une initiative 100 % étudiante qui fait la fierté des jeunes et de leurs enseignants, et le bonheur des clients.

2 juillet 2022/Auteur: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (2708)/Commentaires (0)/
Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joseph, dit Joe, Poirier a passé sa vie à défendre la cause fransaskoise. À 78 ans, il est récompensé pour ce dévouement en recevant, en avril dernier à Ottawa, la Médaille du souverain pour les bénévoles des mains de la gouverneure générale du Canada Mary Simon.

13 mai 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4812)/Commentaires (0)/
La francophonie entre privilèges et marginalisations

La francophonie entre privilèges et marginalisations

Les chercheurs et membres des communautés francophones de l’Ouest et du Canada se sont rassemblés de manière virtuelle dans le cadre du colloque du Centre d’études franco-canadiennes de l’Ouest, organisé par La Cité universitaire francophone de l’Université de Régina.

6 avril 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (4942)/Commentaires (0)/
L’enseignement en français au cœur des débats

L’enseignement en français au cœur des débats

Les collèges et universités francophones en milieu minoritaire font face à d’importants défis partout au Canada.

1 mars 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (6581)/Commentaires (0)/
Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les programmes d’immersion ont augmenté dans les vingt dernières années, mais moins de la moitié des élèves restent jusqu’à l’obtention de leur diplôme.

10 février 2022/Auteur: Ericka Muzzo – Francopresse /Nombre de vues (5462)/Commentaires (0)/
Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Dans l’Ouest canadien, la demande pour des programmes en français est plus élevée que l’offre des établissements postsecondaires. C'est ce qui ressort des États généraux sur le postsecondaire en contexte francophone minoritaire.

8 février 2022/Auteur: Marianne Dépelteau – Francopresse/Nombre de vues (6109)/Commentaires (0)/
La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

L’égalité est loin d’être atteinte entre les établissements postsecondaires francophones et ceux de la majorité anglophone. 

25 janvier 2022/Auteur: Francopresse/Nombre de vues (5905)/Commentaires (0)/
Revue de l'année 2021 - Éducation

Revue de l'année 2021 - Éducation

Survol de l'actualité fransaskoise durant l'année 2021 dans le domaine de l'éducation.

14 janvier 2022/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (6349)/Commentaires (0)/
RSS
135678910Dernière

 - dimanche 5 mai 2024