Skip Navigation
Lucas Pilleri (Francopresse)
/ Catégories: 2018, Éducation, Francophonie

L’enseignement peut-il sauver le français en Louisiane ?

Le choix de Théo
Le choix de Théo, documentaire coproduit par le professeur Thomas Cauvin et réalisé par Mi KL Espinasse, met en lumière le renouveau du français en Louisiane grâce au succès de l’immersion.

Théo, c’est ce Louisianais qui a décidé, à l’âge de 14 ans, d’apprendre le français. Après des études et plusieurs séjours linguistiques en France et au Canada, il est devenu lui-même professeur en immersion. « Théo est symbolique, car il résume bien le combat de ces jeunes en Louisiane qui veulent préserver la langue », indique Thomas Cauvin, professeur d’histoire à l’Université d’État du Colorado, anciennement à l’Université de Louisiane à Lafayette.

Le film de 51 minutes se penche sur le phénomène de l’immersion française en Louisiane qui, depuis quelques décennies, redonne des couleurs au fait français dans la région. Pour Thomas Cauvin et Mi KL Espinasse, réalisateur et ancien enseignant en immersion française en Louisiane, l’objectif était de « montrer l’envers du décor ». En se basant sur les témoignages de nombreux acteurs du secteur francophone, tels que des enseignants, des élèves d’immersion, des hommes et femmes politiques, des historiens, d’anciens présidents du Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL) et des sénateurs, les deux passionnés ont voulu mettre en avant « tous ces acteurs anonymes comme Théo » qui permettent au français de briller.

S’appuyer sur l’histoire

Si la Louisiane s’en sort aussi bien, c’est aussi grâce à sa riche histoire francophone. C’est par l’activisme de ses défenseurs que l’État a su renouer avec ses racines francophones multiples. « Les Cajuns (ou Cadiens) ont fait un travail important, souligne le professeur d’histoire. Le sud-ouest de la Louisiane est devenu un pays acadien dès le milieu du 18e siècle. Il y a eu aussi beaucoup de Créoles et de Caribéens francophones, et des Français sont arrivés au 17e siècle. Même certaines tribus autochtones parlent français. Il y a une grande pluralité ».

La Louisiane est l’une des rares régions en Amérique où le français est une langue d’héritage. « Ça fait partie de la culture locale, il y a une histoire familiale, on trouve souvent des grands-parents qui parlent encore français. Et on peut relier la langue à la musique, à la nourriture et à l’histoire », observe Thomas Cauvin. Théo reprend donc le flambeau. En tant que l’un des seuls Louisianais à enseigner dans les programmes d’immersion de sa région natale, il est emblématique de ce renouveau et milite pour donner plus de poids à ses compatriotes dans l’enseignement en français.

La francophonie internationale à la rescousse

Mais, malgré les efforts de certains habitants comme Théo, la Louisiane a dû se tourner vers l’extérieur pour pallier le manque de ressources. Le film dévoile la réalité du terrain dans cet État du sud des États-Unis « où les Louisianais francophones ont réussi à sauver le français grâce aux communautés internationales », d’après le professeur et producteur. En effet, les programmes d’immersion locaux n’ont eu de choix que de recruter à l’international et ainsi « la plupart des professeurs d’immersion ne sont pas Américains, mais Africains, Français, Belges ou Canadiens. » C’est grâce à cette ouverture de la Louisiane à la francophonie internationale que le français a pu se stabiliser dans la région. L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit aussi de préserver l’héritage ancestral des Cajuns, Créoles et Français.

Partager pour faire avancer

En étant diffusé dans plus de 40 salles de cinéma aux États-Unis et au Canada, le documentaire suscite l’intérêt et engage le débat. « Au Canada, on voit souvent des comparaisons entre la Louisiane et les provinces canadiennes, alors qu’aux États-Unis on pose plutôt des questions sur le système éducatif et les moyens alloués », rapporte Thomas Cauvin.

Au Canada, les Alliances françaises d’Ottawa, Winnipeg, Victoria, Calgary et Vancouver ont projeté le film. Du côté des États-Unis, il a été diffusé dans les Alliances de La Nouvelle-Orléans, Lafayette, Denver et Worcester, ainsi que dans des chambres de commerce et des écoles françaises en Nouvelle-Angleterre, et chez plusieurs associations de professeurs de français et de parents d’élèves.

En comparant la francophonie louisianaise à la francophonie canadienne, « on arrive à mieux cerner les enjeux, les défis et les solutions ». Pour le producteur, le film permet ainsi de « relier les communautés francophones d’Amérique du Nord qui sont souvent isolées », tout en faisant la promotion de l’immersion. « On espère contribuer à la création d’un réseau d’échange », complète le passionné.

Le documentaire est mis gratuitement à la disposition des écoles, conseils scolaires, bibliothèques et autres associations intéressées. 

Bande annonce du film Le choix de Théo (Theo's Choice)

Article précédent Appui des députés communautaires aux revendications scolaires fransaskoises
Prochain article Un immeuble historique pour le Collège Mathieu
Imprimer
34566

Lucas Pilleri (Francopresse)Francopresse

Autres messages par Lucas Pilleri (Francopresse)
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
École de Bellegarde

École de Bellegarde

Le mois de juin a été rempli d’activités !

3 juillet 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (4274)/Commentaires (0)/
Dans nos écoles 25 mai au 7 juin 2023

Dans nos écoles 25 mai au 7 juin 2023

Dans nos écoles 25 mai au 7 juin 2023.

6 juin 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (4230)/Commentaires (0)/
Dans nos écoles 11 au 24 mai 2023

Dans nos écoles 11 au 24 mai 2023

Dans nos écoles 11 au 24 mai 2023.

23 mai 2023/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (3823)/Commentaires (0)/
Le postsecondaire en français grand perdant du Plan d’action pour les langues officielles

Le postsecondaire en français grand perdant du Plan d’action pour les langues officielles

Ottawa investit 4,1 milliards de dollars dans le Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028. Si de nouveaux investissements sont prévus notamment en immigration, en immersion et en petite enfance, le gouvernement libéral a brisé sa promesse électorale de financer le postsecondaire en français de manière permanente à raison de 80 millions de dollars par an.

16 mai 2023/Auteur: Inès Lombardo — Francopresse /Nombre de vues (4885)/Commentaires (0)/
Voyages du CÉF à l’international : « un énorme retour sur investissement »

Voyages du CÉF à l’international : « un énorme retour sur investissement »

Fin avril, une délégation du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) s’est rendue au Burundi et au Niger sous la houlette de son directeur général Ronald Ajavon en vue d’établir des partenariats avec les autorités locales. Certaines personnes de la communauté ont critiqué les dépenses encourues, estimant que le CÉF devrait se focaliser sur d’autres priorités plus locales. Monsieur Ajavon clarifie sa démarche.

12 mai 2023/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (6764)/Commentaires (0)/
Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF.

11 mai 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (3644)/Commentaires (0)/
ÉCOLE DE BELLEGARDE

ÉCOLE DE BELLEGARDE

ÉCOLE DE BELLEGARDE.

27 avril 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (3930)/Commentaires (0)/
Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF.

27 avril 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (3605)/Commentaires (0)/
Gard’Amis, une garderie en pleine croissance

Gard’Amis, une garderie en pleine croissance

Le Centre éducatif Gard’Amis, à Regina, dessert la petite enfance depuis 1987. Première garderie francophone de la province, cette coopérative à but non lucratif a même commencé à acquérir des propriétés en 2017 pour répondre aux besoins toujours croissants des familles fransaskoises.

27 avril 2023/Auteur: Sarah Vennes-Ouellet – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (5614)/Commentaires (0)/
Des Fransaskois étudieront les relations publiques à La Cité à Toronto

Des Fransaskois étudieront les relations publiques à La Cité à Toronto

Après une entente signée le 5 avril, des étudiants du Collège Mathieu auront accès dès septembre prochain au programme de Relations publiques de deux ans du Collège La Cité à Toronto.

18 avril 2023/Auteur: François Bergeron (L’Express)/Nombre de vues (5372)/Commentaires (0)/
L’enseignement de demain sera-t-il « dialogique » ?

L’enseignement de demain sera-t-il « dialogique » ?

Précurseur et prêcheur de l’approche dialogique en enseignement depuis 36 ans, le professeur Norman Cornett était l’invité d’honneur d’une discussion à la Cité francophone de l’Université de Regina les 28 et 29 mars. L’événement, ouvert au public, a soulevé des échanges de fond entre les membres du personnel enseignant et les étudiants.

15 avril 2023/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (5163)/Commentaires (0)/
Les enseignants renouent contact à Saskatoon

Les enseignants renouent contact à Saskatoon

Les enseignants fransaskois ont pu enfin se retrouver lors du premier congrès organisé en personne depuis le début de la pandémie les 30 et 31 mars à Saskatoon. Organisatrices de la rencontre, l’Association locale des enseignantes et des enseignants fransaskois (ALEF) et l’Association professionnelle des enseignants fransaskois (APEF) avaient logiquement choisi pour thème Des retrouvailles pour se ressourcer.

14 avril 2023/Auteur: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4192)/Commentaires (0)/
Le gouvernement donne son aval pour deux nouvelles écoles

Le gouvernement donne son aval pour deux nouvelles écoles

Bonne nouvelle pour les Fransaskois : deux nouvelles écoles se retrouvent dans le budget provincial 2023-2024 présenté le 22 mars. Si l’annonce des établissements, prévus pour Prince Albert et Saskatoon, enchante les communautés locales, la vigilance reste de mise.

4 avril 2023/Auteur: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (5170)/Commentaires (0)/
Faire reconnaître l’apprentissage non formel et informel du français

Faire reconnaître l’apprentissage non formel et informel du français

En dehors du cursus scolaire, les situations d’apprentissage sont infinies. C’est le message que veut faire passer le Réseau pour le développement de l’alphabétisme et des compétences (RESDAC). Une considération que l’organisme veut faire inscrire dans la modernisation de la Loi sur les langues officielles.

3 avril 2023/Auteur: Anne-Hélène Mai – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (5735)/Commentaires (0)/
Trois minutes pour convaincre

Trois minutes pour convaincre

Le 13 mars, l'Association francophone pour le savoir (ACFAS) a convié en ligne le public à la finale fransaskoise du concours Ma thèse en 180 secondes. La relève universitaire d’expression française de la province a ainsi présenté ses projets de recherche en un format accessible, ludique et dynamique.

23 mars 2023/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (5586)/Commentaires (0)/
RSS
135678910Dernière

 - mardi 5 novembre 2024