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Les jeunes dans la peau des politiciens

De retour en personne après la pandémie, la 27e édition du Parlement jeunesse fransaskois (PJF) s’est déroulée du 9 au 11 décembre au Palais législatif de Regina et a accueilli une quarantaine de participants de partout en province.

L’endroit a quelque chose de magique et de majestueux. Planté au beau milieu du parc Wascana, au cœur de la capitale saskatchewanaise, toisant le lac et sa verdure environnante, le Palais législatif peut paraître intimidant de par sa stature et son statut.

Pas question pour les 38 jeunes âgés de 13 à 18 ans de se sentir intimidés. Bien au contraire, les lieux, laissés vides par la fin des travaux parlementaires, ont été le théâtre de trois jours de débats animés en français.

Le PJF est un moment phare du calendrier de l’Association jeunesse fransaskoise (AJF). Deux des participantes au volet média de l’événement confient leur émerveillement : « C’est la première fois que je viens au Palais législatif et je trouve ça tellement beau ! », s’exclame Ophélia Bourdages, venue de Moose Jaw.

Cette incursion dans la vie politique de la province est une occasion unique, souligne Alexandre Dunn, coordonnateur de projets à l’AJF : « [Le PJF] donne aux jeunes une meilleure idée de notre système démocratique. Ce n’est pas tout le monde qui a la chance de vivre ce genre d’expériences. »

Des carrières en herbe

Alexandre Dunn se réjouit de la possibilité donnée aux participants de constater que « les rôles et responsabilités d’un politicien sont très variés ». « C’est peut-être quelque chose qui pourrait les intéresser plus tard », ajoute-t-il.

Avec trois volets distincts qui permettent aux jeunes parlementaires de choisir leur rôle en tant que politiciens, pages ou encore responsables des médias, les occasions n’ont pas manqué de se former bien au-delà des débats.

Pour Lilianne Clark, de Saskatoon, qui faisait partie de l’équipe des médias, l’expérience aura permis d’en apprendre davantage sur les médias sociaux, mais aussi sur le côté théâtral des échanges à l’Assemblée des députés.

« Je me suis intéressée aux scandales dans la Chambre comme les émotions, la passion et les opinions des députés », raconte-t-elle. Quant à sa consœur Ophélia, ce sont les entrevues et la rédaction d’articles qui ont stimulé ses ambitions professionnelles.

Changer le monde, un débat à la fois

Aussi bien à l’écrit qu’à l’oral, les politiciens en herbe s’expriment en français, ce qui, en soi, représente un défi. « Le PJF permet aux jeunes de bâtir leur confiance et de pratiquer le français dans un environnement où ils ne sont pas jugés », rappelle Alexandre Dunn.

Aux yeux de la cheffe de l’opposition, Mariam Abdelmalek, de Regina, une carrière en politique n’est pas la seule option envisagée, même si elle compte plusieurs participations au PJF et à d’autres parlements jeunesse ailleurs au pays. La jeune femme souligne l’importance d’aiguiser son esprit critique pour devenir une citoyenne plus engagée dans la vie démocratique.

« Je crois que c’est important pour les jeunes de discuter de politique et des problèmes de société, comme ça on sera mieux équipés. On ne peut pas changer les choses en restant chez soi sans savoir ce qu’il se passe, il faut s’impliquer », dit-elle avec conviction.

Les débats en chambre ont d’ailleurs réservé une large place aux enjeux de société pour lesquels les jeunes n’ont pas été avares d’arguments.

« Tous les ans, les mêmes grands thèmes reviennent, souligne Alexandre Dunn, comme l’environnement, la société ou encore les inégalités. Cependant, chaque jeune a une façon unique de débattre des projets de loi », précise-t-il.

Cette année, la question des sans-abri et celle des dépendances aux drogues ont mobilisé beaucoup d’énergie et suscité bien des discussions. Même si les échanges ont parfois été houleux et polarisés, Mariam Abdelmalek rappelle qu’il est important de garder son sang-froid pour parvenir à des résolutions fondées sur la raison.

« Comme cheffe de l’opposition, j’aime rester raisonnable. Si le cabinet apporte de bons points, je vais les appuyer. Par contre, il faut aussi défendre nos valeurs en tant que société et individu », conclut la jeune femme.

Si cette édition du PJF a été un franc succès pour le coordonnateur de l’AFJ, elle aura aussi été une année de reconstruction : « Mon souhait pour la prochaine édition est de continuer à rebâtir le cabinet pour assurer la continuité que nous avions avant et qui s’est relâchée à cause de la pandémie », reconnaît ce dernier.

Alexandre Dunn et son équipe comptent faire salle comble et permettre à plus de jeunes de participer au PJF. « Où que se trouvent les jeunes, nous nous assurerons d’aller les chercher ! », promet-il. Avis aux intéressés.

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