Skip Navigation
Bon 36366
Deux Fransaskois réagissent à la disparition de Ian Tyson
Jean-Philippe Deneault
/ Catégories: Arts et culture, Musique

Deux Fransaskois réagissent à la disparition de Ian Tyson

La légende canadienne de musique country western Ian Tyson s’est éteinte le 29 décembre 2022. L’auteure et dramaturge Martine Noël-Maw et le comédien Bruce McKay, tous deux familiers de l’œuvre du musicien albertain, font part de leurs réactions.

C’est grâce à l’une des grandes chansons de Ian Tyson portant sur l’écrivain américain d’origine québécoise Will James (1892-1942) que les deux Fransaskois se sont familiarisés avec son œuvre.

« Ian Tyson était très populaire, lance Martine Noël-Maw, actuelle directrice des Éditions de la nouvelle plume. Même l’écrivain Stephen King a souligné son décès sur son compte Twitter », indique-t-elle.

L’âme du Far West

La dramaturge d’origine québécoise et établie à Regina est l’auteure de la pièce bilingue Will & Ernest. Parue fin 2020, l’œuvre retrace les derniers mois de Will James, né Ernest Dufault au Québec, devenu véritable cowboy américain et romancier connu au Canada anglais et aux États-Unis.

Image
Ian Tyson (1933-2022) Crédit : dmjarvey / License Creative Commons

C’est en travaillant sur sa pièce et au cours de ses recherches que la femme de lettres a pris connaissance de la chanson Will James de Ian Tyson.

« J’ai découvert la chanson vers 2013-2014 grâce au documentaire de Jacques Godbout, Alias Will James. J’avais été frappée par les paroles : “If whiskey was his mistress/Then his true love was the west.” Ça décrit bien le personnage. »

« Tyson écrit aussi dans cette chanson : “Like coyote always looking back/He left no tracks behind.” Je me demande si Tyson connaissait la véritable identité de James quand il a écrit cette chanson », poursuit Martine Noël-Maw.

Une origine méconnue

L’identité québécoise de l’écrivain américain Will James a été révélée au grand public par son biographe Anthony Amaral en 1993. La chanson de Ian Tyson apparaît trois ans plus tard sur l’album All the Good ‘Uns (1996), un disque s’écoulant à plus d’un demi-million d’exemplaires.

L’auteur-compositeur était reconnu comme véritable historien de la musique de l’Old West. Il est donc fort probable qu’il ait été au courant de la réelle identité franco-canadienne du célèbre romancier et artiste illustrateur, peintre de la vie des cowboys dans le Far West américain.

Le comédien Bruce McKay, actuel directeur artistique de la Troupe du Jour à Saskatoon, se souvient du travail de préparation pour son interprétation du cowboy dans la production fransaskoise de la pièce de Martine Noël-Maw en 2020 et l’influence de la chanson de Ian Tyson.

« Quand on travaillait sur Will & Ernest, on a fait des recherches sur tout ce qu’on pouvait trouver sur Will James. C’était déjà génial qu’il y ait une chanson sur James et, en plus, c’était une sorte de lettre d’amour... La chanson parle de ses livres, et surtout de ses beaux dessins. Elle fait aussi référence à son alcoolisme, qui l’a tué à la fin. Tyson était un vrai fan, et en savait un peu plus sur James, ce qui était très cool », relate le comédien.

L’imaginaire de l’Ouest

Ian Tyson était connu d’un océan à l’autre et Bruce McKay, ayant grandi au Nouveau-Brunswick, se souvient de ses nombreux passages à la télévision et à la radio du temps de sa jeunesse.

Image
Martine Noël-Maw, en 2015, au musée de Washoe dans le Nevada au moment où elle entamait ses recherches sur Will James. Crédit : Courtoisie

« Ian Tyson passait souvent à la télévision, il a eu sa propre émission pendant un moment avec sa partenaire Sylvia, ils étaient très connus. Et, bien sûr, sa chanson Four Strong Winds est très célèbre et passe encore à la radio aujourd’hui. C’est une icône, une sorte d’hymne canadien qui a été repris par de nombreux chanteurs, y compris une interprétation très populaire de Neil Young. C’est une mélodie magnifique », explique l’homme de théâtre.

Cette chanson rendant hommage à Will James n’est pas la seule. « Pendant l’écriture de ma pièce, j’ai aussi écouté la chanson de Nelson Mainville interprétée par Luce Dufault, qui est la petite-nièce d’Ernest Dufault [Will James] », précise Martine Noël-Maw.

Le chansonnier albertain était visiblement très attaché à ce personnage francophone à double identité et brûlant la chandelle par les deux bouts. Car Will James était le vrai cowboy représentatif de l’imaginaire Western, ce même imaginaire fertile en images fortes et personnelles qui permettait de s’évader et qui faisait chanter Johnny Hallyday jusque par-delà l’Atlantique : “On a tous quelque chose en nous de Tennessee/Cette volonté de prolonger la nuit/Ce désir fou de vivre une autre vie.”

Image
Bruce McKay a interprété le personnage de Will James dans la pièce Will & Ernest de Martine Noël-Maw en 2020 avec la Troupe du Jour de Saskatoon. Crédits : Émilie Lebel / Courtoisie de la Troupe du Jour

Au-delà des nombreux prix dont il fut le lauréat et des mélodies immortelles qu’il laissera derrière lui, Ian Tyson a embrassé une longue carrière sur scène s’échelonnant sur plus de cinq décennies. Il organisait son calendrier chargé de tournées autour d’un travail acharné accompli depuis son ranch de l’Alberta, niché dans les Rocheuses canadiennes.

Le dernier tour de piste de Ian Tyson, dont la première partie fut assurée par le jeune Saskatchewanais Colter Wall, aura été à la lumière des personnages qu’ils décrivaient tous deux dans leurs chansons : des cowboys attachés à une vie rustique, authentique et durable.

Imprimer
2537

Jean-Philippe DeneaultJean-Philippe Deneault

Autres messages par Jean-Philippe Deneault
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Omnium de volleyball

Omnium de volleyball

Un projet de l'AJF et du CÉF

C’est sous le signe de la fraternité que s’est déroulé l’Omnium fransaskois de volleyball au centre Henk Ruys à Saskatoon les 8 et 9 octobre derniers.  Quelque 483 élèves des écoles du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) des quatre coins de la province se sont amusés en y participant.  

16 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (34568)/Commentaires (0)/
Le Lien: Un centre de ressources francophones provincial

Le Lien: Un centre de ressources francophones provincial

Une mine de ressources à une distance de clic

Créé en 1986, le Lien est un centre de ressources culturelles et pédagogiques en français. Il dessert les francophones et francophiles de la Saskatchewan et de l’Ouest canadien. Seul centre francophone de prestation de services, le Lien met gratuitement à la disposition de ses usagers 42 000 titres soit 70 000 ressources sous forme de livres, de films (DVD, VHS), de CDs et propose l’accès à du matériel audiovisuel.

15 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (26329)/Commentaires (0)/
Nicole Lemire:  De Nipawin à Edmonton, en passant par Prince Albert

Nicole Lemire: De Nipawin à Edmonton, en passant par Prince Albert

Chaque année, des milliers d’étudiants en 12e année sont confrontés à la même question : qu’est-ce qu’ils feront après l’obtention de leur diplôme : amorcer des études collégiales ou universitaires, aller directement sur le marché du travail ou prendre une pause d’études?

 

9 octobre 2014/Auteur: Étienne Alary/Nombre de vues (27398)/Commentaires (0)/

Nicole Dupuis, enseignante en école d’immersion à Estevan

Ceux qui choisissent le métier d’enseignant doivent être prêts à aimer leurs élèves, être capables de collaborer avec leurs collègues et prêts à appuyer les parents.

9 octobre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (31192)/Commentaires (0)/
Yves St-Maurice réélu à la présidence de l’ACELF

Yves St-Maurice réélu à la présidence de l’ACELF

Lors de l’assemblée annuelle tenue à Halifax, le 27 septembre dernier, les membres de l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF) ont réélu M. Yves St-Maurice à la présidence de l’association pour un quatrième mandat consécutif. 

9 octobre 2014/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (30151)/Commentaires (0)/
Français pour l’avenir:  Plus de 200 000 $ de bourses à gagner!

Français pour l’avenir: Plus de 200 000 $ de bourses à gagner!

10e édition du Concours national de rédaction

Le français pour l’avenir lance la 10e édition du Concours national de rédaction pour les élèves de la 10e à la 12e année.

2014-12-19 23:00 - 23:30/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (12977)/Commentaires (0)/
Institut français: Des initiatives pour favoriser la réussite des étudiants

Institut français: Des initiatives pour favoriser la réussite des étudiants

Services de mentorats et tutorats

Depuis le début de l’année universitaire, l’Institut français, sous la supervision de Ariadna Sachdeva, Conseillère et coordonnatrice des programmes crédités et des services aux étudiants, a mis en place un programme de mentorat.

9 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25825)/Commentaires (0)/
Hausse des inscriptions dans les écoles francophones de l'Ontario et de l'Ouest

Hausse des inscriptions dans les écoles francophones de l'Ontario et de l'Ouest

Les écoles fransaskoises connaissent la deuxième plus forte hausse au pays

La tendance nationale des inscriptions dans les écoles francophones est positive. Mais pas dans toutes les provinces, où se profilent d’importants défis pour l’avenir. Le 24e Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) fera le point. 

3 octobre 2014/Auteur: Lucien Chaput (Francopresse)/Nombre de vues (23253)/Commentaires (0)/
Programmation du Collège Mathieu 2014-15

Programmation du Collège Mathieu 2014-15

L'institution fransaskoise s’affirme comme l’un des acteurs majeurs du post-secondaire francophone en Saskatchewan.

Petit à petit, à force de travail et au fil du temps, le Collège Mathieu, sous la direction générale de Francis Kasongo, s’affirme de plus en plus comme l’un des acteurs majeurs, avec l’Institut français, du dossier du post-secondaire francophone en Saskatchewan.

2 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (26386)/Commentaires (0)/
Les choses bougent à l’Institut français

Les choses bougent à l’Institut français

 Deux mois et demi après sa prise de fonction à la direction de l’Institut français, Sophie Bouffard peut déjà se prévaloir d’un bilan honorable.

2 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27410)/Commentaires (0)/
Êtes-vous business?

Êtes-vous business?

Le sujet de cette première formation d'une série de quatre, animée par le conseiller en développement économique Ildephonse Bigirimana, était l’acquisition d’une franchise. 

2 octobre 2014/Auteur: Marie-Pier Boilard/Nombre de vues (38796)/Commentaires (0)/
Le CÉF et l’Eau Vive font équipe pour soutenir les initiatives des conseils écoles

Le CÉF et l’Eau Vive font équipe pour soutenir les initiatives des conseils écoles

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) et la Coopérative des publications fransaskoises (CPF) lancent une campagne d’aide au financement de projets scolaires par vente d’abonnements au journal l’Eau Vive

2 octobre 2014/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26029)/Commentaires (0)/
L’université francophone ontarienne pour 2025?

L’université francophone ontarienne pour 2025?

Gouverne ontarienne, mission canadienne

Le Sommet provincial des États généraux sur le postsecondaire en Ontario français, du 3 au 5 octobre à Toronto, promet de franchir une étape clé dans la création d’une université franco-ontarienne. Un projet qui dépasserait les frontières provinciales.

28 septembre 2014/Auteur: Louis-Marie Achille (Francopresse)/Nombre de vues (22801)/Commentaires (0)/

Rencontre avec Miles Muri, directeur des écoles Sans-Frontière et Père Mercure

M. Miles Muri travaille pour le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). Il a été directeur de l’École secondaire Collège Mathieu à Gravelbourg puis directeur du Centre d’éducation virtuelle et d’innovation (CÉVI) pendant un an avant de devenir directeur des écoles Père Mercure et Sans-Frontières.

18 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (24144)/Commentaires (0)/
Pour une solution à long terme

Pour une solution à long terme

Le CSF et le jugement de la Cour du banc de la reine

Le 19 août dernier, le juge Brian A. Barrington-Foote de la Cour du Banc de la Reine a ordonné au gouvernement de la Saskatchewan de payer la somme de 500 000 $ au Conseil scolaire fransaskois (CSF) qui réclamait 5,2 M $.

18 septembre 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (25197)/Commentaires (0)/
RSS
Première2223242527293031Dernière

 - jeudi 23 mai 2024