Skip Navigation

À moins de 8 % d’immigration, les Franco-Canadiens s’amoindriront

Image
(Photo : Capture d’écran – Francopresse)

Le premier évènement du Symposium était animé par Sébastien Pierroz et a réuni Corinne Prince, Alain Dupuis et Raymond Théberge.

FRANCOPRESSE – Pour maintenir le poids démographique actuel des francophones hors Québec d’ici 2036, il faudrait que la cible d’immigration francophone dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM) grimpe à 8 %, soit près du double de la cible actuelle de 4,4 % visée par IRCC et plus que quatre fois le pourcentage (1,95 %) de nouveaux résidents permanents francophones accueillis en 2021 dans les CLOSM.

C’est ce qu’a révélé la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada au cours du premier évènement du Symposium annuel sur l’immigration francophone, qui en est cette année à sa 15e édition.

En date du recensement de 2016, le poids démographique des francophones hors Québec était d’environ 3,8 %. Patrick Naud, vice-président de la FCFA, confiait cependant à Francopresse qu’il est probable que ce chiffre ait diminué dans le recensement de 2021, dont les données concernant les CLOSM doivent paraitre le 17 aout.

Image
La croissance de l’immigration francophone hors Québec passera en grande partie par l’Afrique, prévoient les panélistes.
(Source : OIF/Gallimard)

Pour que le poids démographique grimpe à 3,9 % d’ici 2036, il faudrait que la cible soit de 10 % d’immigration francophone hors Québec d’après les projections de la FCFA. Un rattrapage à 4,5 %, correspondant au poids démographique des francophones à l’extérieur du Québec en 1996, demanderait une cible de 16 %.

«Au cours des prochaines semaines, la FCFA rendra publique une demande officielle au nom des communautés francophones et acadienne pour [une] nouvelle cible et elle sera basée sur ces données et ces projections démographiques», a annoncé le directeur général de la FCFA, Alain Dupuis, durant sa présentation.

«Pour nous, il est clair que la prochaine cible doit tenir compte du besoin d’un rattrapage, donc une certaine mesure de réparation, et d’un objectif de croissance de nos communautés par la suite. J’aime toujours le rappeler, nous aussi nous aspirons un jour à avoir des communautés qui ne soient pas en déclin, mais en croissance et en revitalisation», souligne encore Alain Dupuis.

Quelques recommandations de la FCFA pour augmenter l’immigration francophone hors Québec :
-       Traiter en priorité les demandes francophones dans l’inventaire actuel
-       Rendre permanente la passerelle temporaire entre la résidence temporaire et la résidence permanente pour les candidate·e·w·e·s d’expression française
-       Créer des bassins/quotas francophones dans les différents programmes d’immigration existants
-       Créer un programme distinct pour l’immigration francophone, intégré au Plan annuel des niveaux [d’immigration]
-       Développer des mesures spécifiques pour chaque catégorie d’immigration (économique, familial et réfugiés)
-       Actualiser le Plan FPT (fédéral, provincial, territorial) en immigration francophone afin que les provinces et les territoires sélectionnent davantage de candidat·e·s francophones
-       Accroitre la promotion et le recrutement dans les pays d’Afrique et y augmenter la capacité de traitement des visas

 

«Il faut préparer le terrain pour ça»

Le commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge, a lui aussi réalisé une présentation à l’occasion du premier évènement du Symposium, qui avait pour thème «Échéance de la cible : bilan et pistes d’avenir».

Image
Entre 2015 et 2020, la non-atteinte de la cible de 4,4 % constitue un manque à gagner de 32 771 immigrants francophones dans les CLOSM. ­­­
(Source : FCFA et IRCC)

Il y a notamment défendu l’idée d’avoir un programme d’immigration distinct pour la francophonie canadienne : «Un défi, c’est qu’on a une multitude de programmes, donc comment est-ce qu’on peut faire en sorte qu’on puisse rassembler tout ça dans une stratégie globale? En bout de ligne, ce qui nous intéresse, c’est concrètement comment est-ce qu’on va assurer le poids démographique des communautés au sein de la société canadienne.»

Corinne Prince, sous-ministre adjointe à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), a pour sa part présenté le point de vue du ministère et a assuré que les idées soulevées au cours de l’évènement seraient partagées avec le ministre Sean Fraser.

«L’immigration francophone, pour nous, c’est vraiment un projet de société. Si on établit la prochaine cible — soit à 5 %, 6 % ou même 8 % —, il y a des répercussions […] il faut préparer le terrain pour ça», a-t-elle souligné en rappelant que le Plan des niveaux d’immigration 2022-2024 prévoit l’accueil d’en moyenne 443 233 nouveaux immigrants par année, soit environ 1 % de la population canadienne.

«5 %, 8 % de 450 000, c’est très élevé. Beaucoup plus élevé qu’auparavant, dans les années où on a eu une cible de 275 000 immigrants par année. Pour moi, ça veut dire que nous devrions tous — les provinces, les municipalités, la communauté francophone — il faut tous maintenant, aujourd’hui commencer la préparation pour ces grands chiffres», insiste Corinne Prince.

Vers des cibles provinciales?

Alain Dupuis indique également que «la prochaine cible, nous le souhaitons, sera une cible annuelle plutôt qu’échelonnée sur cinq ans et, bien sûr, elle devra être déclinée par région».

L’idée de cibles provinciales a d’ailleurs été évoquée par le commissaire aux langues officielles qui rappelle que «dans chaque province et territoire, les communautés sont distinctes et ont des besoins distincts». À l’heure actuelle, seuls le Nouveau-Brunswick, le Manitoba et l’Ontario ont des cibles provinciales.

Ainsi, Raymond Théberge estime que dans ses négociations avec les provinces et territoires, le gouvernement du Canada pourrait inclure certaines exigences en matière d’immigration francophone.

Une proposition qui rejoint Alain Dupuis : «Les provinces vont devoir en faire plus. Si elles n’ont pas de cibles, elles devront je l’espère s’en doter.»

Soulignant que les provinces et territoires sont de plus en plus impliqués dans le choix des immigrants qu’ils accueillent, le directeur de la FCFA estime que cela doit s’accompagner de conditions du fédéral : «Il y a une négociation à avoir où les provinces doivent assumer une obligation envers la vitalité et le maintien du poids démographique [de la francophonie].»

Ce à quoi Corinne Prince d’IRCC répond que l’immigration est un champ de compétence partagé et que «notre rôle au fédéral n’est pas de forcer les provinces et territoires à poser telle ou telle action en immigration, mais plutôt de leur donner toutes les occasions d’atteindre leurs objectifs, et nous favorisons la concertation plutôt que la confrontation».

«Mais je crois personnellement que nous pouvons leur donner des [incitatifs]», nuance la sous-ministre adjointe.

La pression se fait sentir

En somme, les trois présentateurs se disent ultimement optimistes par rapport à la croissance de l’immigration francophone, notamment en raison de la modernisation prochaine de la Loi sur les langues officielles.

«Je pense que certaines conditions sont en place maintenant pour favoriser une immigration francophone plus dynamique. […] Les astres s’alignent d’une certaine façon, mais on ne peut pas manquer cette occasion. Le fait qu’on ait [un déficit de] 75 000 immigrants francophones, on va ressentir ça pour les 10, 15, 20 prochaines années», insiste Raymond Théberge.

Corinne Prince fait de son côté ressortir que les partenariats entre IRCC, le Commissariat aux langues officielles (CLO), la FCFA et les communautés francophones «sont plus forts que jamais», que «le recouvrement économique postpandémie est très important» et que, comme le veut le dicton, «il ne faut jamais laisser gaspiller une bonne crise».

Enfin, Alain Dupuis souligne quant à lui qu’«il y a un mot qui me vient en tête : c’est fragilité. Je pense que collectivement, on n’a pas d’autre choix que de réussir la prochaine étape. Moi je sens une pression énorme au niveau de nos communautés pour qu’on réussisse cette fois-ci et qu’on se crée cet avenir meilleur, et je pense qu’on a des outils en place, mais il faut être ambitieux et aller chercher les moyens».

Imprimer
5044

Ericka Muzzo – FrancopresseFrancopresse

Autres messages par Ericka Muzzo – Francopresse
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Omnium de volleyball

Omnium de volleyball

Un projet de l'AJF et du CÉF

C’est sous le signe de la fraternité que s’est déroulé l’Omnium fransaskois de volleyball au centre Henk Ruys à Saskatoon les 8 et 9 octobre derniers.  Quelque 483 élèves des écoles du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) des quatre coins de la province se sont amusés en y participant.  

16 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (34523)/Commentaires (0)/
Le Lien: Un centre de ressources francophones provincial

Le Lien: Un centre de ressources francophones provincial

Une mine de ressources à une distance de clic

Créé en 1986, le Lien est un centre de ressources culturelles et pédagogiques en français. Il dessert les francophones et francophiles de la Saskatchewan et de l’Ouest canadien. Seul centre francophone de prestation de services, le Lien met gratuitement à la disposition de ses usagers 42 000 titres soit 70 000 ressources sous forme de livres, de films (DVD, VHS), de CDs et propose l’accès à du matériel audiovisuel.

15 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (26276)/Commentaires (0)/
Nicole Lemire:  De Nipawin à Edmonton, en passant par Prince Albert

Nicole Lemire: De Nipawin à Edmonton, en passant par Prince Albert

Chaque année, des milliers d’étudiants en 12e année sont confrontés à la même question : qu’est-ce qu’ils feront après l’obtention de leur diplôme : amorcer des études collégiales ou universitaires, aller directement sur le marché du travail ou prendre une pause d’études?

 

9 octobre 2014/Auteur: Étienne Alary/Nombre de vues (27356)/Commentaires (0)/

Nicole Dupuis, enseignante en école d’immersion à Estevan

Ceux qui choisissent le métier d’enseignant doivent être prêts à aimer leurs élèves, être capables de collaborer avec leurs collègues et prêts à appuyer les parents.

9 octobre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (31130)/Commentaires (0)/
Yves St-Maurice réélu à la présidence de l’ACELF

Yves St-Maurice réélu à la présidence de l’ACELF

Lors de l’assemblée annuelle tenue à Halifax, le 27 septembre dernier, les membres de l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF) ont réélu M. Yves St-Maurice à la présidence de l’association pour un quatrième mandat consécutif. 

9 octobre 2014/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (30097)/Commentaires (0)/
Français pour l’avenir:  Plus de 200 000 $ de bourses à gagner!

Français pour l’avenir: Plus de 200 000 $ de bourses à gagner!

10e édition du Concours national de rédaction

Le français pour l’avenir lance la 10e édition du Concours national de rédaction pour les élèves de la 10e à la 12e année.

2014-12-19 23:00 - 23:30/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (12958)/Commentaires (0)/
Institut français: Des initiatives pour favoriser la réussite des étudiants

Institut français: Des initiatives pour favoriser la réussite des étudiants

Services de mentorats et tutorats

Depuis le début de l’année universitaire, l’Institut français, sous la supervision de Ariadna Sachdeva, Conseillère et coordonnatrice des programmes crédités et des services aux étudiants, a mis en place un programme de mentorat.

9 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25783)/Commentaires (0)/
Hausse des inscriptions dans les écoles francophones de l'Ontario et de l'Ouest

Hausse des inscriptions dans les écoles francophones de l'Ontario et de l'Ouest

Les écoles fransaskoises connaissent la deuxième plus forte hausse au pays

La tendance nationale des inscriptions dans les écoles francophones est positive. Mais pas dans toutes les provinces, où se profilent d’importants défis pour l’avenir. Le 24e Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) fera le point. 

3 octobre 2014/Auteur: Lucien Chaput (Francopresse)/Nombre de vues (23211)/Commentaires (0)/
Programmation du Collège Mathieu 2014-15

Programmation du Collège Mathieu 2014-15

L'institution fransaskoise s’affirme comme l’un des acteurs majeurs du post-secondaire francophone en Saskatchewan.

Petit à petit, à force de travail et au fil du temps, le Collège Mathieu, sous la direction générale de Francis Kasongo, s’affirme de plus en plus comme l’un des acteurs majeurs, avec l’Institut français, du dossier du post-secondaire francophone en Saskatchewan.

2 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (26338)/Commentaires (0)/
Les choses bougent à l’Institut français

Les choses bougent à l’Institut français

 Deux mois et demi après sa prise de fonction à la direction de l’Institut français, Sophie Bouffard peut déjà se prévaloir d’un bilan honorable.

2 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27339)/Commentaires (0)/
Êtes-vous business?

Êtes-vous business?

Le sujet de cette première formation d'une série de quatre, animée par le conseiller en développement économique Ildephonse Bigirimana, était l’acquisition d’une franchise. 

2 octobre 2014/Auteur: Marie-Pier Boilard/Nombre de vues (38747)/Commentaires (0)/
Le CÉF et l’Eau Vive font équipe pour soutenir les initiatives des conseils écoles

Le CÉF et l’Eau Vive font équipe pour soutenir les initiatives des conseils écoles

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) et la Coopérative des publications fransaskoises (CPF) lancent une campagne d’aide au financement de projets scolaires par vente d’abonnements au journal l’Eau Vive

2 octobre 2014/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (25971)/Commentaires (0)/
L’université francophone ontarienne pour 2025?

L’université francophone ontarienne pour 2025?

Gouverne ontarienne, mission canadienne

Le Sommet provincial des États généraux sur le postsecondaire en Ontario français, du 3 au 5 octobre à Toronto, promet de franchir une étape clé dans la création d’une université franco-ontarienne. Un projet qui dépasserait les frontières provinciales.

28 septembre 2014/Auteur: Louis-Marie Achille (Francopresse)/Nombre de vues (22757)/Commentaires (0)/

Rencontre avec Miles Muri, directeur des écoles Sans-Frontière et Père Mercure

M. Miles Muri travaille pour le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). Il a été directeur de l’École secondaire Collège Mathieu à Gravelbourg puis directeur du Centre d’éducation virtuelle et d’innovation (CÉVI) pendant un an avant de devenir directeur des écoles Père Mercure et Sans-Frontières.

18 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (24116)/Commentaires (0)/
Pour une solution à long terme

Pour une solution à long terme

Le CSF et le jugement de la Cour du banc de la reine

Le 19 août dernier, le juge Brian A. Barrington-Foote de la Cour du Banc de la Reine a ordonné au gouvernement de la Saskatchewan de payer la somme de 500 000 $ au Conseil scolaire fransaskois (CSF) qui réclamait 5,2 M $.

18 septembre 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (25168)/Commentaires (0)/
RSS
Première2223242527293031Dernière

 - vendredi 17 mai 2024