Skip Navigation
Bon 36366
Adrien Cantin

La représentativité des organismes porte-parole

Gilles Paquet, professeur émérite à l’École de gestion Telfer et chercheur principal au Centre d’études en gouvernance de l’Université d’Ottawa

Gilles Paquet, professeur émérite à l’École de gestion Telfer et chercheur principal au Centre d’études en gouvernance de l’Université d’Ottawa

« Quand un groupe veut et se dit activement défenseur des droits ou des besoins d’une communauté, il faut absolument qu’il ait un point d’ancrage dans cette communauté. Autrement, sa légitimité ou sa crédibilité est nulle. »
Photo courtoisie
À l’arrivée de l’automne la plupart des organismes qui s’affichent comme porte-parole des communautés francophones en milieu minoritaire au Canada tiennent leur assemblée générale annuelle (AGA).

C’est le moment, clament-ils, de renouveler et renforcer le lien qui doit les unir avec les francophones de ces communautés qu’ils veulent et disent représenter, leur « base », de faire le point et le plein et de parfois redéfinir leurs mandats.

Mais qu’en est-il vraiment ? Cette espèce de symbiose entre les organismes porte-parole et leur communauté s’exprime de façon très différente d’une communauté à une autre.

Représentativité variable

La Fédération franco-yukonnaise, par exemple, qui sert un peu plus de 1630 francophones tenait son AGA le 27 septembre avec une quarantaine de participants.

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), sur le territoire de laquelle se trouvent plus de 560 000 francophones de langue maternelle, a accueilli un peu plus de 200 participants représentant des organismes et institutions à sa rencontre annuelle.

La Fédération acadienne de Nouvelle-Écosse (FANE) propose un modèle semblable à celui de l’AFO : tous les francophones de la province peuvent s’inscrire à l’AGA. Environ 80 participants, incluant deux délégués éligibles de chacun de 28 organismes membres y participent.

La Société franco-manitobaine (SFM), pour sa part, n’a aucun membre associatif : chaque Franco-Manitobain, explique son président – directeur général Daniel Boucher, a droit de cité à l’AGA s’il acquitte les droits d’adhésion de 10 $. De 150 à 200 personnes se présentent chaque année à l’AGA, sans compter les centaines de personnes qui ont été consultées dans le cadre des États généraux, en 2015.  

En Saskatchewan, environ 130 personnes ont assisté au Rendez-vous fransaskois de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) au mois de novembre. Le modèle de gouvernance de l’ACF est particulier en ce sens que les élus représentent une région et sont élus au suffrage universel dans des élections qui se tiennent dans chaque communauté de la province avant la tenue du Rendez-vous. L'ACF n'a pas de liste de membres.

Malgré la violente crise qui vient de l’agiter et la publication d’un récent sondage de l’Institut de recherche sur les minorités linguistiques au sujet des recommandations du Comité de gouvernance de l’organisme, la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) attendait une centaine de participants à son AGA.

Non-pertinence et inutilité ?

Ces nombres et ces pratiques font rouler des yeux Gilles Paquet, professeur émérite à l’École de gestion Telfer et chercheur principal au Centre d’études en gouvernance de l’Université d’Ottawa. Il soutient que plusieurs organismes ont, au fil des décennies, graduellement sombré dans la non-pertinence et l’inutilité.

« C’est un problème […] à propos duquel ces groupes-là ont été relativement insouciants, au point de trahir une certaine irresponsabilité. Quand un groupe veut et se dit activement défenseur des droits ou des besoins d’une communauté, il faut absolument qu’il ait un point d’ancrage dans cette communauté. Autrement, sa légitimité ou sa crédibilité est nulle ».

« Si on était sérieux (dans ces organismes de représentation), dit Gilles Paquet, on aurait activement fait la mobilisation du groupe, on aurait des cartes de membre, on aurait des listes de membres, on aurait des gens que l’on tient très informés de ce qu’on dit et auxquels on réfère » . Il est notamment dérangé par le fait que l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) compte 169 membres associatifs, 15 membres institutionnels et 141 membres individuels.

Autre son de cloche

Le président de l’AFO, Denis Vaillancourt, qui termine un deuxième et dernier mandat à la barre de l’organisme, ne souscrit pas aux conclusions de l’universitaire; il insiste qu’il est possible de bien représenter la majorité des membres d’une communauté malgré une structure axée sur un regroupement d’organismes, comme c’est le cas dans certaines provinces, en déployant assidûment des outils de consultation efficaces.

« C’est de là que prenons notre légitimité, martèle-t-il. Ce ne sont pas des organismes qui ont répondu au vaste sondage de l’été dernier, mais des individus ; 2500 ont été appelés, 2022 ont répondu. Ce n’est pas rien, ça. »

Or, croit Gilles Paquet, la faiblesse relative de la participation populaire aux instances annuelles de certains organismes indique que les choses ne tournent pas rond.

Imprimer
22438

Adrien CantinAdrien Cantin

Autres messages par Adrien Cantin
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Émile Fortier: Comme une grande famille!

Émile Fortier: Comme une grande famille!

Un fransaskois au Campus St-Jean d'Edmonton

EDMONTON - Avec ses 750 étudiants, le Campus Saint-Jean est considéré comme un petit établissement au sein de l’Université de l’Alberta qui accueille chaque année près de 30 000 étudiants.

22 octobre 2014/Auteur: Étienne Alary/Nombre de vues (29683)/Commentaires (0)/
Capacité d’apprentissage: Six lieux, 3 groupes et un couffin

Capacité d’apprentissage: Six lieux, 3 groupes et un couffin

Des chercheurs ont suivi pendant quatre ans des jeunes enfants en milieu minoritaire pour mesurer l’impact d’un programme enrichi créé en Saskatchewan. Le résultat est « significatif » et pertinent.

22 octobre 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (25439)/Commentaires (0)/

Des facteurs socioéconomiques et culturels influent sur la performance au chapitre de l'éducation et des compétences

Il faut mieux comprendre les défis particuliers auxquels sont confrontés les autochtones.

Selon un nouveau rapport du Conference Board du Canada sur l'éducation et les compétences dans les territoires produit dans le cadre de l'analyse Les performances du Canada, les résultats des territoires au chapitre de l'éducation et des compétences sont inférieurs à ceux des provinces en raison d'écarts notables entre les niveaux de scolarité des populations autochtones et non autochtones.

16 octobre 2014/Auteur: Conference Board of Canada/Nombre de vues (21404)/Commentaires (0)/
Omnium de volleyball

Omnium de volleyball

Un projet de l'AJF et du CÉF

C’est sous le signe de la fraternité que s’est déroulé l’Omnium fransaskois de volleyball au centre Henk Ruys à Saskatoon les 8 et 9 octobre derniers.  Quelque 483 élèves des écoles du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) des quatre coins de la province se sont amusés en y participant.  

16 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (34634)/Commentaires (0)/
Le Lien: Un centre de ressources francophones provincial

Le Lien: Un centre de ressources francophones provincial

Une mine de ressources à une distance de clic

Créé en 1986, le Lien est un centre de ressources culturelles et pédagogiques en français. Il dessert les francophones et francophiles de la Saskatchewan et de l’Ouest canadien. Seul centre francophone de prestation de services, le Lien met gratuitement à la disposition de ses usagers 42 000 titres soit 70 000 ressources sous forme de livres, de films (DVD, VHS), de CDs et propose l’accès à du matériel audiovisuel.

15 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (26390)/Commentaires (0)/
Nicole Lemire:  De Nipawin à Edmonton, en passant par Prince Albert

Nicole Lemire: De Nipawin à Edmonton, en passant par Prince Albert

Chaque année, des milliers d’étudiants en 12e année sont confrontés à la même question : qu’est-ce qu’ils feront après l’obtention de leur diplôme : amorcer des études collégiales ou universitaires, aller directement sur le marché du travail ou prendre une pause d’études?

 

9 octobre 2014/Auteur: Étienne Alary/Nombre de vues (27471)/Commentaires (0)/

Nicole Dupuis, enseignante en école d’immersion à Estevan

Ceux qui choisissent le métier d’enseignant doivent être prêts à aimer leurs élèves, être capables de collaborer avec leurs collègues et prêts à appuyer les parents.

9 octobre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (31259)/Commentaires (0)/
Yves St-Maurice réélu à la présidence de l’ACELF

Yves St-Maurice réélu à la présidence de l’ACELF

Lors de l’assemblée annuelle tenue à Halifax, le 27 septembre dernier, les membres de l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF) ont réélu M. Yves St-Maurice à la présidence de l’association pour un quatrième mandat consécutif. 

9 octobre 2014/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (30212)/Commentaires (0)/
Français pour l’avenir:  Plus de 200 000 $ de bourses à gagner!

Français pour l’avenir: Plus de 200 000 $ de bourses à gagner!

10e édition du Concours national de rédaction

Le français pour l’avenir lance la 10e édition du Concours national de rédaction pour les élèves de la 10e à la 12e année.

2014-12-19 23:00 - 23:30/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (12989)/Commentaires (0)/
Institut français: Des initiatives pour favoriser la réussite des étudiants

Institut français: Des initiatives pour favoriser la réussite des étudiants

Services de mentorats et tutorats

Depuis le début de l’année universitaire, l’Institut français, sous la supervision de Ariadna Sachdeva, Conseillère et coordonnatrice des programmes crédités et des services aux étudiants, a mis en place un programme de mentorat.

9 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25910)/Commentaires (0)/
Hausse des inscriptions dans les écoles francophones de l'Ontario et de l'Ouest

Hausse des inscriptions dans les écoles francophones de l'Ontario et de l'Ouest

Les écoles fransaskoises connaissent la deuxième plus forte hausse au pays

La tendance nationale des inscriptions dans les écoles francophones est positive. Mais pas dans toutes les provinces, où se profilent d’importants défis pour l’avenir. Le 24e Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) fera le point. 

3 octobre 2014/Auteur: Lucien Chaput (Francopresse)/Nombre de vues (23330)/Commentaires (0)/
Programmation du Collège Mathieu 2014-15

Programmation du Collège Mathieu 2014-15

L'institution fransaskoise s’affirme comme l’un des acteurs majeurs du post-secondaire francophone en Saskatchewan.

Petit à petit, à force de travail et au fil du temps, le Collège Mathieu, sous la direction générale de Francis Kasongo, s’affirme de plus en plus comme l’un des acteurs majeurs, avec l’Institut français, du dossier du post-secondaire francophone en Saskatchewan.

2 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (26453)/Commentaires (0)/
Les choses bougent à l’Institut français

Les choses bougent à l’Institut français

 Deux mois et demi après sa prise de fonction à la direction de l’Institut français, Sophie Bouffard peut déjà se prévaloir d’un bilan honorable.

2 octobre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27490)/Commentaires (0)/
Êtes-vous business?

Êtes-vous business?

Le sujet de cette première formation d'une série de quatre, animée par le conseiller en développement économique Ildephonse Bigirimana, était l’acquisition d’une franchise. 

2 octobre 2014/Auteur: Marie-Pier Boilard/Nombre de vues (38944)/Commentaires (0)/
Le CÉF et l’Eau Vive font équipe pour soutenir les initiatives des conseils écoles

Le CÉF et l’Eau Vive font équipe pour soutenir les initiatives des conseils écoles

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) et la Coopérative des publications fransaskoises (CPF) lancent une campagne d’aide au financement de projets scolaires par vente d’abonnements au journal l’Eau Vive

2 octobre 2014/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26085)/Commentaires (0)/
RSS
Première2223242527293031Dernière

 - dimanche 2 juin 2024