Skip Navigation
Bon 36366
Quand le télétravail devient la norme dans les organismes francophones
Camille Langlade – Francopresse
/ Catégories: Société

Quand le télétravail devient la norme dans les organismes francophones

FRANCOPRESSE – Depuis la pandémie, le télétravail s’est largement développé, notamment au sein des organismes francophones. Certaines équipes travaillent même entièrement à distance, depuis une autre province. Une situation qui comporte ses avantages, mais aussi ses défis.

​Sur le site Internet du Comité FrancoQueer de l’Ouest, section «Contact», la transparence est de mise : «L’équipe du Comité FrancoQueer de l’Ouest œuvre en télétravail.»

Si le siège de l’organisme se situe à Edmonton, un seul membre de son personnel y demeure. «On loue un espace dans les bureaux de la Cité francophone à prix modique», explique Martin Bouchard, qui travaille à la direction générale depuis chez lui, à Victoria, en Colombie-Britannique.

«La pandémie a mis tout le monde au même niveau sur les technologies comme Zoom, Teams, etc. Dix minutes Zoom ça fait autant l’affaire qu’une rencontre en personne d’une heure. On sauve du temps, tout est plus rapide. Ce n’est vraiment pas un problème», estime-t-il.

Selon lui, «les partenaires sont habitués. Même les bailleurs de fonds font leur rencontre sur Zoom. Tout le monde y trouve son compte».

Gain de temps et d’argent

Pour Martin Bouchard, l’avantage du travail à distance reste avant tout financier : «On peut mettre des sous ailleurs que dans un loyer.» À noter que lorsqu’il a postulé pour travailler au sein du Comité FrancoQueer de l’Ouest, en 2021, l’offre permettait déjà le télétravail.

«C’est vraiment un outil de recrutement de dire “OK, on ne peut pas te proposer un salaire aussi élevé, mais par contre, on te propose de travailler chez toi et d’être flexible sur les horaires”, remarque Thomas Kriner, directeur général de l’Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM). C’est devenu un argument de négociation dans les contrats.»

Les bureaux physiques de l’APCM se trouvent toujours à Ottawa, mais son équipe travaille également à distance. Une situation plus subie que voulue ; l’association a récemment dû revoir son mode de fonctionnement.

«Les choses ont changé de façon plutôt rapide, avoue Thomas Kriner. Jusqu’à octobre dernier, sur cinq employés, trois allaient encore au bureau. C’est vraiment nouveau où on est dans une dynamique où la majorité des employés sont au Québec et plus en Ontario.»

Pénurie de main-d’œuvre

«Ce n’est pas une situation que je préconise forcément», nuance le directeur, qui confie avoir notamment des difficultés à recruter des employés francophones en milieu minoritaire qualifiés et intéressés par l’industrie musicale. «On les trouve plus facilement au Québec ou en France qu’en Ontario ou dans d’autres territoires.»

Le recrutement dépend aussi du bassin d’emplois et des besoins de l’organisme. «Si je cherche un profil administratif, j’ai plus de chance de le trouver à Ottawa. Mais pour quelqu’un d’hyper connecté à la musique, il y a plus de chance à Québec, qui est le berceau de l’industrie musicale en français», constate Thomas Kriner.

Le directeur rappelle toutefois que le télétravail a toujours été accepté au sein de l’organisme. «Ça fait presque dix ans que je suis à l’APCM et j’ai toujours personnellement gardé mon domicile à Montréal.»

Au début, il travaillait quatre jours par semaine à Ottawa et une journée depuis chez lui. Puis, pour des raisons personnelles, il s’est davantage relocalisé à Montréal.

Pour le reste de son équipe, il a dû faire du cas par cas et s’adapter au marché de l’emploi actuel. «C’est vraiment un problème soit de rétention de personnel, qui fait des choix de vie […] ou d’embauche. Quand on met une offre d’emploi, c’est majoritairement des CV du Québec qui nous arrivent.»

Cohésion d’équipe

Si le travail à distance convient tout à fait à Martin Bouchard, il comporte quand même certains défis, notamment sur le plan de «l’esprit d’équipe».

«Le travail en présentiel crée des situations où les employés deviennent peut-être plus amis, où les situations amicales peuvent se développer. Donc, nous, on trouve important de faire des retraites d’équipe.»

«Intégrer une équipe, ça veut dire aussi connaitre les gens avec qui on travaille et là, on se rend compte des limites du télétravail, qui a tendance à axer le travail sur la tâche», décrit Lucie Enel, doctorante en communication à l’Université du Québec à Montréal.

Selon elle, le format même des réunions à distance et autres visioconférences avec ordre du jour se prête moins aux conversations spontanées.

De l’importance de l’informel

«Le télétravail coupe l’individu de la présence des autres au travail et de tous ces petits moments informels de l’avant et après la réunion où la parole circule, [des moments] qui permettent de favoriser le sentiment d’appartenance à l’entreprise», poursuit Lucie Enel.

Elle précise que «pour que cet informel réussisse à survivre, il faut qu’il se soit déjà construit en présentiel».

Les rencontres hebdomadaires permettent de garder ce lien social, témoigne Martin Bouchard. «On prend le temps quand même de parler d’autres choses que de travail. On fait des check-in, on parle un peu de nos vies personnelles.»

«Des employés qui ne se voient pas souvent, qui se connaissent peu, forcément ça ne crée pas une énorme cohésion d’équipe. On compense, on organise beaucoup d’évènements, on se voit une fois par mois minimum à travers des évènements. Mais la cohésion d’équipe est plus forte quand on est tous au bureau», admet de son côté Thomas Kriner, lucide.

Qu’en est-il des liens avec la communauté?

Néanmoins, le télétravail transporte aussi avec lui encore quelques idées reçues. «Ça a été souvent tabou. Je ne le disais pas trop au départ que je vivais à Montréal», confie Thomas Kriner.

Il croit que «ça peut, pour certains membres, porter à confusion et de se dire “ah ben lui il habite au Québec, il est Français d’origine, qu’est-ce qu’il y connait de notre réalité de francophones en situation minoritaire?”. Sauf que ça fait 15 ans que je travaille dans la francophonie minoritaire, et les enjeux, je les connais.»

Martin Bouchard tient à garder des liens physiques avec la communauté franco-albertaine. «C’est important d’assurer une présence sur place pour rencontrer les partenaires. Je me rends à Edmonton quand même assez souvent à la Cité francophone.

«À Victoria, je travaille aussi dans la communauté francophone, explique-t-il. J’ai un petit bureau, un espace dans lequel je peux aller pour rencontrer les autres membres de la communauté.»

Le réseautage reste en outre essentiel. «Je manque un peu d’Ottawa pour tout ce qui est politique […] être présent sur des évènements un peu mondains, où les politiques et les bailleurs de fonds sont là», concède Thomas Kriner.

Mais le directeur de l’APCM se veut pragmatique : «J’ai plus une stratégie d’industrie musicale que communautaire ; essayer d’être plus connecté à l’industrie musicale, un peu moins à la communauté malheureusement. […] Je trouve plus mon compte en étant à Montréal qu’en étant à Ottawa ou à Sudbury.»

Imprimer
2194

Camille Langlade – FrancopresseMarie-Lou Bernatchez

Autres messages par Camille Langlade – Francopresse
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Conseils scolaires francophones: La démocratie scolaire en crise?

Conseils scolaires francophones: La démocratie scolaire en crise?

La participation électorale a chuté et des conseils scolaires en milieu minoritaire gouvernent sans l’intérêt du public. Un défi de légitimité s’annonce.

27 novembre 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (21530)/Commentaires (0)/
Rencontre entre le Collège Mathieu et le ministre Doherty

Rencontre entre le Collège Mathieu et le ministre Doherty

Le 6 novembre dernier, des représentants du Collège Mathieu se sont rendus à Regina où ils ont rencontré le Ministre de l’Enseignement supérieur, Kevin Doherty, à son bureau du Palais législatif. La délégation était composée du président Réal Forest, du vice président René Archambault ainsi que du directeur général Francis Kasongo.

27 novembre 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (27225)/Commentaires (0)/
Programmes d’échanges linguistiques : Let’s discover Canada!

Programmes d’échanges linguistiques : Let’s discover Canada!

Kelly Larkin Conway est la nouvelle agente de promotion des programmes de langues officielles proposés par le gouvernement de la Saskatchewan. Cette nouvelle recrue vient renforcer les rangs du personnel bilingue du gouvernement provincial. 

20 novembre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (26407)/Commentaires (0)/
Robert Craig, lauréat du prix Prix Alpha Sask

Robert Craig, lauréat du prix Prix Alpha Sask

Grâce à la communauté fransaskoise j’ai pu garder mon français

Cette année, le prix Alpha Sask récompensait un texte répondant à la thématique Pourquoi avez-vous décidé d’apprendre le français? C’est totalement par hasard que Robert Craig est tombé sur l’affiche du concours, pendant sa pause café. C’était le dernier jour pour envoyer les textes. Il a décidé de tenter sa chance. En effet, il avait bien des choses à dire sur son histoire d’amour avec le français.

20 novembre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (26256)/Commentaires (0)/
Parents et petits à Prince Albert

Parents et petits à Prince Albert

Des activités ludiques... en français!

Si vous vous promenez du côté de la bibliothèque John M. Cuelenaere à Prince Albert, le samedi matin vers 10 h, vous assisterez à  la venue d’une joyeuse troupe mêlant parents et enfants et ayant pour but la découverte du français de façon amusante.

20 novembre 2014/Auteur: Ahmed Hassan (EV)/Nombre de vues (30643)/Commentaires (0)/
École St-Isidore : de bonnes raisons pour se réjouir

École St-Isidore : de bonnes raisons pour se réjouir

Terry Gaudet nommé l’entraîneur de performance masculine de l’année par l’Association de Volleyball de la Saskatchewan.

À l’École St-Isidore, il y a cette année bien des raisons de se réjouir. On vient de mettre la dernière touche au plancher tout neuf du gymnase, un sol de sport Pulastic. Cette nouvelle acquisition arrive à point nommé. En effet, l’école et la communauté de Bellevue, en collaboration avec la communauté de Wakaw, seront les hôtes du tournoi de volleyball de la ligue provinciale masculine 3A de la Saskatchewan High School Athletics Association (SHSAA) 

20 novembre 2014/Auteur: Jennie Baudais (CÉF)/Nombre de vues (32717)/Commentaires (0)/
Les jeunes s’emparent du Parlement

Les jeunes s’emparent du Parlement

REGINA - Le Parlement franco-canadien du Nord et de l'Ouest (PFCNO) se déroule chaque année et rassemble les jeunes francophones des provinces du Nord et de l'Ouest du Canada. Cet évènement national donne la chance aux jeunes qui ont entre 16 et 25 ans de donner leur propre avis à propos des politiques adoptées par le Parlement officiel et, bien sûr, de se faire plein d’amis.

13 novembre 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (31764)/Commentaires (0)/
Pour une éducation fransaskoise de la pré-maternelle à l’université

Pour une éducation fransaskoise de la pré-maternelle à l’université

L'éducation au coeur des discussions au Rendez-vous fransaskois 2014

SASKATOON - Cette année, l’édition 2014 du Rendez-vous fransaskois se déroulait à Saskatoon sous le thème de l’éducation. En ouverture, samedi le 8 novembre, la présidente nouvellement réélue de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), Françoise Sigur-Cloutier, a rappelé l’importance de cette thématique. Ainsi, selon elle, ‘’toute la valeur de notre communauté dépend de cette cause’’

12 novembre 2014/Auteur: Arnaud Decroix/Nombre de vues (31238)/Commentaires (0)/

Postsecondaire : petit voyage dans le temps

Au Rendez-vous fransaskois, le kiosque de l’Eau vive permettait de faire un petit voyage dans le temps en se promenant dans les albums de l’hebdomadaire des 30 dernières années. Les gens s’amusaient à regarder les photos des membres de la communauté à une époque où les cheveux étaient plus foncés ou plus fournis.

12 novembre 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (25525)/Commentaires (0)/
Mais que font les professeurs quand ils ne sont pas en classe?

Mais que font les professeurs quand ils ne sont pas en classe?

Congrès annuel de l’Association des professeurs de français de la Saskatchewan (APFS)

Quand vous regardez le calendrier scolaire de votre enfant, vous voyez toutes ces journées mystérieuses : perfectionnement professionnel, session de planification, conventions... Et je suis sûre que vous vous demandez ce que ce font les enseignants au lieu d’être en classe avec votre enfant. 

6 novembre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (27374)/Commentaires (0)/
L’École Valois à l’heure de l’Halloween

L’École Valois à l’heure de l’Halloween

PRINCE ALBERT - Sous les yeux du Père Valois, le fondateur de la seule école francophone de Prince Albert, et avec l’accord de M. RIVARD, directeur des lieux, les chaises, les tables et les enfants studieux ont laissé place à des locataires d’un soir à savoir des fantômes, des animaux de la nuit, des toiles d’araignée et beaucoup d’autres personnages.

6 novembre 2014/Auteur: Ahmed Hassan Farah (EV)/Nombre de vues (27982)/Commentaires (0)/
« Ne pas perdre ma langue! »

« Ne pas perdre ma langue! »

Jamie Gignac de Vonda au Campus St-Jean

Il y a deux ans, la Fransaskoise Jamie Gignac, alors élève de 12e année à l’école Providence de Vonda, s’est retrouvée devant un dilemme : quoi faire au terme de ses études secondaires? « J’ai changé d’idée au moins cinq fois en cours d’année », avoue candidement la jeune femme. 
29 octobre 2014/Auteur: Étienne Alary/Nombre de vues (30581)/Commentaires (0)/
Mgr de Laval lutte contre la faim, avec enthousiasme

Mgr de Laval lutte contre la faim, avec enthousiasme

Certains auront du mal à y croire. « La faim existe au Canada »1, qui fait partie des 10 pays les plus riches de la planète. Les élèves de l'école Mgr de Laval de Regina ont décidé de faire quelque chose.

22 octobre 2014/Auteur: Luc Bengono/Nombre de vues (28279)/Commentaires (0)/
Congrès annuel du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC)

Congrès annuel du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC)

François Kasongo élu représentant de l'Ouest au conseil d'administration

Plus de 85 personnes, présidences des collèges, directions générales, directions des études et de la formation continue, ainsi que de nombreux partenaires, ont participé encore une fois au congrès annuel du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC) qui s’est tenu les 2 et 3 octobre derniers à Ottawa sous l’égide de La Cité. 

22 octobre 2014/Auteur: Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC)/Nombre de vues (28713)/Commentaires (0)/
Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones

Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones

La Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) représentant environ 150 000 élèves de langue française répartis dans plus de 640 écoles partout au pays tenait son congrès annuel sur le thème du démarchage, à Niagara Falls, du 16 au 18 octobre.

22 octobre 2014/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (29097)/Commentaires (0)/
RSS
Première2122232426282930Dernière

 - mercredi 29 mai 2024