Skip Navigation
Francopresse
/ Catégories: Politique

Un plus pour les francophones dans le Recensement 2021

Image
Davantage d’écoles et de services gouvernementaux fédéraux pour les minorités linguistiques :
voilà un rêve qui pourrait devenir réalité grâce aux données du Recensement de 2021, présentement en cours.
Crédit : Christin Hume – Unsplash

FRANCOPRESSE – Davantage d’écoles et de services gouvernementaux fédéraux pour les minorités linguistiques : voilà un rêve qui pourrait devenir réalité grâce aux données du Recensement de 2021, présentement en cours. D’une part, le formulaire comprend de nouvelles questions pour mieux identifier les ayants droit; d’autre part, une nouvelle directive permettra à Statistique Canada de mieux calculer le nombre de Canadiens qui pourraient souhaiter avoir des services en français. 

Marc Poirier – Francopresse

Dès la fin du processus du recensement, Statistique Canada pourra appliquer une nouvelle méthode de calcul de la population «susceptible à demander des services au sein ses minorités linguistiques». 

Ces données importantes serviront d’indicateur au gouvernement fédéral pour déterminer l’offre de services aux minorités linguistiques dans leur langue.

Le français langue seconde pris en compte

Le nouveau calcul comprendra aussi des données sur la «première langue officielle parlée». Lors du Recensement de 2016, 1 094 000 personnes étaient désignées comme ayant le français comme première langue officielle parlée. 

Pour en arriver à ce nombre, Statistique Canada s’est basé sur les réponses à trois questions du recensement : la connaissance des langues officielles, la langue maternelle et la langue parlée à la maison. 

Auparavant, pour la question de la langue parlée à la maison, seule la langue «la plus souvent» parlée entrait dans le calcul. Cette année, le Secrétariat du Conseil du trésor a adopté un nouveau règlement qui indique que les gens qui ne parlent pas le français le plus souvent à la maison, mais qui le parlent «régulièrement», seront pris en compte.

Jean-Pierre Corbeil
Jean-Pierre Corbeil, directeur adjoint, Diversité et statistique socioculturelle, à Statistique Canada.
Crédit : Courtoisie

«Ça permet de prendre en compte, par exemple, les personnes qui sont allées dans un programme d’immersion en français, mais qui parlent l’anglais de façon majoritaire à la maison», explique Jean-Pierre Corbeil, directeur adjoint, Diversité et statistique socioculturelle, à Statistique Canada. 

«Le français est quand même parlé de façon régulière, mais comme langue secondaire», illustre-t-il.

Le nombre de personnes désignées par le terme «première langue officielle parlée», selon la méthode habituelle, sera encore présenté dans les tableaux tirés du recensement. La nouvelle méthode de calcul permettra cependant de présenter la population «susceptible de demander des services» en français à l’extérieur du Québec et en anglais au Québec.

Des hausses d’environ 50 %

Alain Dupuis
Alain Dupuis, directeur général de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada.
Crédit : Courtoisie

Selon Alain Dupuis, directeur général de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), ce changement reflètera mieux la réalité linguistique des francophones. 

«On le sait, un francophone n’est pas moins francophone parce qu’il a un conjoint ou une conjointe de langue anglaise ou parce qu’il parle anglais, peut-être majoritairement à la maison. Peut-être qu’il parle français avec ses enfants, qu’il travaille dans un milieu francophone ou qu’il vit une partie de sa vie en français, et que quand il est devant son gouvernement, il veut ses services quand même dans cette langue-là!»

Des changements d’apparence subtile, mais la différence dans les résultats sera notable d’après les estimations de Statistique Canada.  

Pour effectuer ces calculs, Statistique Canada a appliqué la nouvelle méthode aux résultats du Recensement de 2016. Avec l’ancienne méthode, le gouvernement fédéral s’est basé sur les résultats de 1 094 000 personnes ayant le français pour langue officielle pour déterminer la demande potentielle de services en français. 

Avec le nouveau calcul, le résultat serait de 1,4 million de personnes, soit 300 000 «demandeurs potentiels» de services en français de plus. 

La province qui gagnera le plus de cette nouvelle méthode de calcul sera Terre-Neuve-et-Labrador, d’après les estimations. En appliquant la nouvelle méthode de calcul aux données de 2016, le nombre de «demandeurs potentiels» a plus que doublé dans la province. 

Les simulations indiquent que la plupart des provinces et territoires pourraient enregistrer des hausses d’autour de 50 %. 

Image
Davantage d’écoles et de services gouvernementaux fédéraux pour les minorités linguistiques : voilà un rêve qui pourrait devenir réalité grâce aux données du Recensement de 2021, présentement en cours.
Crédit : Ericka Muzzo – Francopresse

Alain Dupuis est heureux de cette avancée, mais souhaiterait que les calculs aillent encore plus loin en comptant tous ceux qui affirment avoir une «connaissance» du français. 

«On aurait souhaité peut-être une définition encore plus large pour désigner des bureaux bilingues du gouvernement fédéral. Nous, on préfère évidemment la connaissance des langues comme facteur, mais le nouveau règlement est quand même un pas très positif qui va permettre à plus de bureaux bilingues de maintenir des services en français. Je pense que le gouvernement actuel a fait un bon travail pour s’assurer qu’on ne recule pas, mais qu’on avance», souligne le directeur général de la FCFA.

La question des ayants droit

En termes simples, un ayant droit est un citoyen canadien qui a le droit de faire instruire ses enfants dans la langue de la minorité dans des établissements provinciaux. 

Selon l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés, inscrite dans la Constitution, ces droits s’appliquent aux citoyens canadiens :

a) dont la première langue apprise et encore comprise est celle de la minorité francophone ou anglophone de la province où ils résident,

b) qui ont reçu leur instruction, au niveau primaire, en français ou en anglais au Canada et qui résident dans une province où la langue dans laquelle ils ont reçu cette instruction est celle de la minorité francophone ou anglophone de la province.

Le droit de faire instruire ses enfants en français s’applique aux niveaux primaire et secondaire. De plus, si un parent a un enfant qui a reçu son instruction en français ailleurs au Canada, le droit d’étudier en français s’applique à tous ses enfants.

Mais ce droit n’est pas absolu. Pour avoir accès à une école ou une classe de langue française, ou anglaise au Québec, le nombre d’ayants droit doit «le justifier». Or, c’est là où les nouvelles questions du recensement auront vraisemblablement un impact.

À lire aussi : Enfin un juste calcul des ayants droit à l’éducation en français

«C’est majeur! souligne Alain Dupuis. On entrevoit que ça va permettre de justifier qu’il y a plus de demandes et donc qu’il faut des infrastructures suffisamment grandes pour accueillir cette demande-là.»

Les autorités scolaires au sein des minorités francophones ont vécu ce problème à de multiples reprises : les gouvernements sous-estimaient le nombre d’élèves francophones potentiels et ont construit des écoles trop petites.

Par exemple, l’École des Grands-Vents, à Saint-Jean de Terre-Neuve, a été construite en 2004 pour recevoir 120 élèves. L’établissement a dépassé sa capacité quelques années plus tard pour atteindre plus de 180 élèves en 2017. 

Gaël Corbineau
Gaël Corbineau, directeur de la Fédération des francophones de Terre-Neuve-et du Labrador, espère que le recensement de 2021 permettra de régler la sous-estimation des francophones dans sa province.
Crédit : Archives Francopresse

Les élèves du secondaire de cette école ont alors dû déménager dans une école «temporaire» et ils y sont depuis. Pour l’École des Grands-Vents, le déménagement des élèves du secondaire n’a été une solution que de courte durée, puisque quatre ans plus tard, elle déborde à nouveau d’élèves.

«Il y a une sous-estimation des francophones dans la province, ce qui fait qu’on n’a jamais eu les infrastructures nécessaires. C’est un problème qui sera peut-être réglé dans [les résultats] du prochain recensement», espère le directeur Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador (FFTNL), Gaël Corbineau.

La participation de tous les Canadiens au recensement est obligatoire. Après une certaine période, Statistique Canada tentera de contacter ceux qui n’ont pas répondu. Une amende peut même être imposée à une personne qui refuse de remplir le questionnaire. 

Imprimer
8675

FrancopresseFrancopresse

Autres messages par Francopresse
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Conseils scolaires francophones: La démocratie scolaire en crise?

Conseils scolaires francophones: La démocratie scolaire en crise?

La participation électorale a chuté et des conseils scolaires en milieu minoritaire gouvernent sans l’intérêt du public. Un défi de légitimité s’annonce.

27 novembre 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (21621)/Commentaires (0)/
Rencontre entre le Collège Mathieu et le ministre Doherty

Rencontre entre le Collège Mathieu et le ministre Doherty

Le 6 novembre dernier, des représentants du Collège Mathieu se sont rendus à Regina où ils ont rencontré le Ministre de l’Enseignement supérieur, Kevin Doherty, à son bureau du Palais législatif. La délégation était composée du président Réal Forest, du vice président René Archambault ainsi que du directeur général Francis Kasongo.

27 novembre 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (27372)/Commentaires (0)/
Programmes d’échanges linguistiques : Let’s discover Canada!

Programmes d’échanges linguistiques : Let’s discover Canada!

Kelly Larkin Conway est la nouvelle agente de promotion des programmes de langues officielles proposés par le gouvernement de la Saskatchewan. Cette nouvelle recrue vient renforcer les rangs du personnel bilingue du gouvernement provincial. 

20 novembre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (26498)/Commentaires (0)/
Robert Craig, lauréat du prix Prix Alpha Sask

Robert Craig, lauréat du prix Prix Alpha Sask

Grâce à la communauté fransaskoise j’ai pu garder mon français

Cette année, le prix Alpha Sask récompensait un texte répondant à la thématique Pourquoi avez-vous décidé d’apprendre le français? C’est totalement par hasard que Robert Craig est tombé sur l’affiche du concours, pendant sa pause café. C’était le dernier jour pour envoyer les textes. Il a décidé de tenter sa chance. En effet, il avait bien des choses à dire sur son histoire d’amour avec le français.

20 novembre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (26360)/Commentaires (0)/
Parents et petits à Prince Albert

Parents et petits à Prince Albert

Des activités ludiques... en français!

Si vous vous promenez du côté de la bibliothèque John M. Cuelenaere à Prince Albert, le samedi matin vers 10 h, vous assisterez à  la venue d’une joyeuse troupe mêlant parents et enfants et ayant pour but la découverte du français de façon amusante.

20 novembre 2014/Auteur: Ahmed Hassan (EV)/Nombre de vues (30758)/Commentaires (0)/
École St-Isidore : de bonnes raisons pour se réjouir

École St-Isidore : de bonnes raisons pour se réjouir

Terry Gaudet nommé l’entraîneur de performance masculine de l’année par l’Association de Volleyball de la Saskatchewan.

À l’École St-Isidore, il y a cette année bien des raisons de se réjouir. On vient de mettre la dernière touche au plancher tout neuf du gymnase, un sol de sport Pulastic. Cette nouvelle acquisition arrive à point nommé. En effet, l’école et la communauté de Bellevue, en collaboration avec la communauté de Wakaw, seront les hôtes du tournoi de volleyball de la ligue provinciale masculine 3A de la Saskatchewan High School Athletics Association (SHSAA) 

20 novembre 2014/Auteur: Jennie Baudais (CÉF)/Nombre de vues (32948)/Commentaires (0)/
Les jeunes s’emparent du Parlement

Les jeunes s’emparent du Parlement

REGINA - Le Parlement franco-canadien du Nord et de l'Ouest (PFCNO) se déroule chaque année et rassemble les jeunes francophones des provinces du Nord et de l'Ouest du Canada. Cet évènement national donne la chance aux jeunes qui ont entre 16 et 25 ans de donner leur propre avis à propos des politiques adoptées par le Parlement officiel et, bien sûr, de se faire plein d’amis.

13 novembre 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (32218)/Commentaires (0)/
Pour une éducation fransaskoise de la pré-maternelle à l’université

Pour une éducation fransaskoise de la pré-maternelle à l’université

L'éducation au coeur des discussions au Rendez-vous fransaskois 2014

SASKATOON - Cette année, l’édition 2014 du Rendez-vous fransaskois se déroulait à Saskatoon sous le thème de l’éducation. En ouverture, samedi le 8 novembre, la présidente nouvellement réélue de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), Françoise Sigur-Cloutier, a rappelé l’importance de cette thématique. Ainsi, selon elle, ‘’toute la valeur de notre communauté dépend de cette cause’’

12 novembre 2014/Auteur: Arnaud Decroix/Nombre de vues (31330)/Commentaires (0)/

Postsecondaire : petit voyage dans le temps

Au Rendez-vous fransaskois, le kiosque de l’Eau vive permettait de faire un petit voyage dans le temps en se promenant dans les albums de l’hebdomadaire des 30 dernières années. Les gens s’amusaient à regarder les photos des membres de la communauté à une époque où les cheveux étaient plus foncés ou plus fournis.

12 novembre 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (25617)/Commentaires (0)/
Mais que font les professeurs quand ils ne sont pas en classe?

Mais que font les professeurs quand ils ne sont pas en classe?

Congrès annuel de l’Association des professeurs de français de la Saskatchewan (APFS)

Quand vous regardez le calendrier scolaire de votre enfant, vous voyez toutes ces journées mystérieuses : perfectionnement professionnel, session de planification, conventions... Et je suis sûre que vous vous demandez ce que ce font les enseignants au lieu d’être en classe avec votre enfant. 

6 novembre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (27478)/Commentaires (0)/
L’École Valois à l’heure de l’Halloween

L’École Valois à l’heure de l’Halloween

PRINCE ALBERT - Sous les yeux du Père Valois, le fondateur de la seule école francophone de Prince Albert, et avec l’accord de M. RIVARD, directeur des lieux, les chaises, les tables et les enfants studieux ont laissé place à des locataires d’un soir à savoir des fantômes, des animaux de la nuit, des toiles d’araignée et beaucoup d’autres personnages.

6 novembre 2014/Auteur: Ahmed Hassan Farah (EV)/Nombre de vues (28090)/Commentaires (0)/
« Ne pas perdre ma langue! »

« Ne pas perdre ma langue! »

Jamie Gignac de Vonda au Campus St-Jean

Il y a deux ans, la Fransaskoise Jamie Gignac, alors élève de 12e année à l’école Providence de Vonda, s’est retrouvée devant un dilemme : quoi faire au terme de ses études secondaires? « J’ai changé d’idée au moins cinq fois en cours d’année », avoue candidement la jeune femme. 
29 octobre 2014/Auteur: Étienne Alary/Nombre de vues (30734)/Commentaires (0)/
Mgr de Laval lutte contre la faim, avec enthousiasme

Mgr de Laval lutte contre la faim, avec enthousiasme

Certains auront du mal à y croire. « La faim existe au Canada »1, qui fait partie des 10 pays les plus riches de la planète. Les élèves de l'école Mgr de Laval de Regina ont décidé de faire quelque chose.

22 octobre 2014/Auteur: Luc Bengono/Nombre de vues (28332)/Commentaires (0)/
Congrès annuel du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC)

Congrès annuel du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC)

François Kasongo élu représentant de l'Ouest au conseil d'administration

Plus de 85 personnes, présidences des collèges, directions générales, directions des études et de la formation continue, ainsi que de nombreux partenaires, ont participé encore une fois au congrès annuel du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC) qui s’est tenu les 2 et 3 octobre derniers à Ottawa sous l’égide de La Cité. 

22 octobre 2014/Auteur: Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC)/Nombre de vues (28832)/Commentaires (0)/
Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones

Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones

La Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) représentant environ 150 000 élèves de langue française répartis dans plus de 640 écoles partout au pays tenait son congrès annuel sur le thème du démarchage, à Niagara Falls, du 16 au 18 octobre.

22 octobre 2014/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (29256)/Commentaires (0)/
RSS
Première2122232426282930Dernière

 - dimanche 16 juin 2024