Rentrée scolaire : des parents se confient
Une rentrée sous le signe de la fébrilité et de la solidarité
À l’image de l’année 2020 marquée par la pandémie de COVID-19, la rentrée des classes aura des allures de retour à une certaine normalité, à quelques détails près. Car à quelques semaines du jour J, beaucoup d’interrogations subsistent. Tantôt confiants, tantôt inquiets, plusieurs parents fransaskois se sont confiés à l’Eau vive.
Se serrer les coudes
La famille Parker, Regina
David Parker
Père de deux enfants - Regina
Comment vous sentez-vous par rapport à la rentrée scolaire 2020 ?
C’est un nouveau monde pour tout le monde. En général, je me sens assez confiant car le nombre d’infections est relativement bas par rapport à d’autres régions. J’ai aussi une grande confiance en notre système scolaire et en nos éducateurs, je sais que la santé et le bien-être de nos enfants sont au cœur de leurs priorités.
Êtes-vous préoccupé ?
J’aimerais beaucoup que le CÉF (NDLR: Conseil des écoles fransaskoises) mette en place un plan précis qui contiendrait différentes hypothèses pour qu’on ne soit pas pris par surprise. Si un enfant débarque de l’autobus avec de la fièvre, qu’est-ce qu’on fait ? On appelle les parents, et après on impose une quarantaine ? Il faut que ce genre de procédures soient écrites quelque part de façon claire et qu’elles soient communiquées.
Que pensez-vous du report de la rentrée au 8 septembre ?
Je préfère retarder la rentrée pour qu’on soit mieux préparés. J’espère que le CÉF en profitera pour élaborer un plan détaillé et qu’il appuiera le personnel éducatif pour qu’il ait tous les outils et les ressources en main pour s’occuper de l’éducation de nos enfants. Les enseignants sont notre première ligne de défense et c’est très important de bien les soutenir.
Entre tiraillement et soulagement
Clément et Ophélie Stroh, Regina
Marie-Ève Stroh,
Mère de trois enfants - Regina
Comment entrevoyez-vous la rentrée ?
Il y a beaucoup de facteurs à considérer ! Je suis moi-même atteinte d’une maladie qui pourrait affecter mon système immunitaire et je suis donc plus à risque. Malgré cela, j’apprécie beaucoup les mesures du CÉF et les enfants veulent revoir leurs amis ! Il s’agira pour nous de nous ajuster à tous les imprévus et de gérer le stress au mieux.
Responsabiliser les enfants
Sophia Caporicci
Mère d’un enfant - Regina
Comment allez-vous préparer votre fille pour la rentrée ?
Je veux vraiment mettre l’accent sur la sensibilisation et la conscientiser pour qu’elle puisse prendre les bonnes décisions. Elle devra être indépendante et prendre ses responsabilités comme dire aux autres de s’éloigner, de ne pas toucher à ses choses ou d’éviter les câlins. Il faut équiper les enfants et leur donner les outils dont ils ont besoin pour se protéger et protéger les autres, c’est la clé.
L’avantage du rural
La famille Ferrée Stang, Major
Aimée Ferrée-Stang
Mère de deux enfants
Comment votre famille se prépare-t-elle à la rentrée scolaire ?
Notre plus gros atout est de vivre en milieu rural. On connaît bien les familles qui fréquentent l’école. Dans l’autobus que mes enfants prennent, sur les cinq familles, trois des enfants sont les cousins de mes enfants, la distanciation physique sera donc très facile. Avant, on se disait que l’autobus était trop grand, mais maintenant on est très contents !
Êtes-vous satisfaite des mesures mises en place par votre école pour prévenir la propagation du virus ?
C’est une toute petite école et je sens que le personnel est là pour nous accompagner. Nous sommes pas mal chanceux, je crois. Il y a aussi un certain niveau de confort dans les régions rurales qu’il n’y a peut-être pas autant dans les plus grands centres. Tout le monde se connaît et cela me rassure beaucoup.
Perte de contrôle
Marieta Miedema et sa famille, North Battleford
Marieta Miedema
Mère de deux enfants - North Battleford
Qu’est-ce qui vous préoccupe le plus à la veille de cette rentrée scolaire ?
Nous allons connaître une augmentation exponentielle au niveau des contacts physiques que, jusqu’à maintenant, nous pouvions contrôler. Ça, c’est difficile à accepter en tant que parent et c’est inquiétant.
Qu’est-ce qui pourrait atténuer vos préoccupations vis-à-vis de la rentrée ?
Ce que je souhaite le plus, c’est que les enseignants aient toutes les ressources à leur disposition pour pouvoir se concentrer sur l’éducation de nos enfants, dans une atmosphère propice à l’enseignement. Il faut être solidaire!
Une deuxième vague d’inquiétude
La famille Niyongere de Saskatoon
Sylvie Niyongere
Mère de trois enfants - Saskatoon
Qu’est-ce qui vous préoccupe le plus en cette rentrée scolaire ?
Je ne crois pas que les mesures mises en place par les écoles sont réalistes. Je ne vois pas comment on peut s’attendre à ce que les enfants se responsabilisent et respectent les règles qui sont très strictes. Je préfèrerais largement la première proposition qui suggérait des demi-journées pour réduire le nombre d’enfants sur place.
Pensez-vous qu’il sera possible de rattraper le retard académique accumulé l’an dernier ?
Non seulement le retard va être difficile à rattraper, mais je ne crois pas que les résultats de cette année seront meilleurs. Je pense qu’il y aura beaucoup de stress, tant du côté des élèves que des enseignants et qu’il sera difficile de se concentrer. Je reconnais aussi que les enfants ont besoin de sortir de la maison et de socialiser.
Pour plus d’équité
Jérôme Melançon
Père de deux enfants - Regina
Dans quel état d’esprit abordez-vous la rentrée ?
Ce sera une rentrée très différente pour nous. Nos deux enfants vont suivre le programme scolaire à distance offert par le Sun West Distance Learning Centre. Nous avons pris cette décision au printemps dernier car un de nos enfants est immunocompromis et aucune directive n’avait été émise de la part de la province ou du CÉF à cet effet.
Avez-vous eu des indications depuis par rapport aux accommodements proposés par le CÉF?
Dans la dernière mise à jour envoyée le 11 août dernier, la politique stipulait que les personnes immunodéficientes ne sont pas autorisées à fréquenter les écoles du CÉF. Finalement, notre choix n’en est pas un, car nos enfants ne pourraient pas rentrer à l’école de toute façon et, à ce que nous sachions, il n’y a pas de plan précis pour l’offre d’une éducation à distance. Nous avons envoyé une lettre aux dirigeants et élus du CÉF pour obtenir des précisions, mais à ce jour nous n’avons pas encore eu de réponse.
Une programmation alternative serait-elle bénéfique pour vous ?
Nous avons choisi un programme spécialisé dans l’éducation en ligne, ce sont des experts en la matière et ils vont nous appuyer dans l’apprentissage de nos enfants. Je ne peux pas dire que, dans l’état actuel des choses, nous aurions le même service avec le CÉF.
Votre situation est particulière, pourquoi souhaitez-vous en parler ?
L’accès à l’éducation est un droit fondamental, particulièrement en milieu minoritaire. Ce ne sont pas tous les parents qui peuvent assumer l’enseignement de leurs enfants, tant sur le plan des finances que de l’investissement en temps que cela requiert. C’est pour cette raison que je souhaite en parler ouvertement, pour lancer le débat et trouver des solutions acceptables.
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