« Un jour, un jour »
Il y a 50 ans: Expo 67
Il y a cinquante ans, lors du centième anniversaire du Canada, un événement spécial a eu lieu à compter du 27 avril 1967 : c’était l’ouverture de l’Expo 67 sous le thème de Terre des hommes. « Un jour, un jour...». Si vous vous en souvenez, c’était la chanson thème et on y disait aussi « Nous t’en ferons voir de grands espaces »…
Expo 67 allait marquer à jamais, au Québec et probablement partout au Canada, la façon de voir le monde actuel. Il y aurait ce contact avec les autres, de tout partout sur la planète, leur façon de voir le monde, leur façon de s’exprimer, leur façon de vivre, leur façon de manger, leur façon de chanter, leur façon de danser, leur façon d’écrire…
Montréal ne serait plus jamais la même. Un maire avait été visionnaire et il le serait encore avec les Jeux olympiques en 1976. Ce maire, c’est Jean Drapeau. On peut lui attribuer bien des défauts mais sans lui, et avec évidemment une équipe autour de lui, ce monde ne serait jamais venu ici. Le visage de Montréal sera transformé à jamais. Pour y arriver, il faudra construire, pour ne pas dire creuser, le métro et avec la terre excavée construire une île, l’île Notre-Dame pour y recevoir, avec l’île Ste-Hélène, cet événement mondial.
Bien des gens sont venus des différentes provinces pour visiter Expo 67, dont des francophones de la Saskatchewan. Toute une épopée pour venir vivre ce phénomène. Encore aujourd’hui, des Fransaskois se remémorent leur aventure.
Hors de Montréal, l’Expo 67 était dans l’actualité mais n’occupait certainement pas l’espace médiatique qu'il occupait dans la métropole. Je viens de la ville de Québec et encore à cette époque, se rendre à Montréal, c’était quelque chose. Le réseau routier n’était pas aussi développé qu’aujourd’hui et on était toujours dans l’élan de la Révolution tranquille. C’était aussi le début de la télé en couleur et le passage du bateau à l’avion pour les voyages internationaux.
C’était à la fois mystérieux et tentant. Je demeurais dans ce qui était alors la banlieue de Québec, aujourd’hui un quartier de la même ville. Et nous étions encore régis par l’église catholique. Notre curé, un francophone avec des racines américaines, voulait que la jeunesse puisse profiter d’Expo 67. Comme il disposait d’une certaine richesse, il avait offert des bourses pour permettre aux jeunes intéressés d'aller y passer une fin de semaine.
J’ai donc demandé et obtenu une des bourses. J’ai pris l’autobus en mai, la grande fin de semaine de la fête de la Reine, avec quelques amis qui l’avaient obtenue également et nous sommes allés à Montréal, demeurant dans de la parenté. Il y avait toutes sortes de pavillons, plus beaux les uns que les autres, certains très exotiques, des files de monde attendant. Nous arrivions pour l’ouverture et nous quittions à la fermeture.
Je ne pense pas que j’oublierai jamais Expo 67. J’y ai probablement acquis un goût du voyage et aussi un goût de la découverte du monde. Mais aussi une idée, un peu floue à l’époque, du développement. Presque une vingtaine d’années plus tard, j’arpenterai avec mon épouse et mes enfants cette fois-ci Expo 86 à Vancouver qui elle aussi, à sa façon, sera une ouverture sur le monde. Mais Expo 67 demeurera inoubliable.
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Michel Vézina
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