Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
Ericka Muzzo – Francopresse 
/ Catégories: Éducation

École en pandémie : manque de ressources pour aider les élèves

enfants
Crédit: Kelly Sikkema - Unsplash

FRANCOPRESSE – Au cours de la dernière année, les enseignants ont constaté que tous les élèves n’étaient pas égaux devant les défis imposés par la pandémie. Le système de support à domicile variant énormément d’un enfant à l’autre, les conseils scolaires ont été forcés de repenser leur manière de soutenir les élèves. Une situation qui a mis en lumière les défis socioémotionnels des élèves, mais aussi des adultes.  

Sylvie Tremblay

Sylvie Tremblay est directrice de l’éducation et secrétaire-trésorière au Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO). 

Photo: Capture d'écran francopresse

«L’une des analogies qu’on a beaucoup utilisées dans notre équipe depuis le mois de mars, c’est de dire qu’on est en train de construire l’avion et il est déjà dans les airs en train de voler», relate Sylvie Tremblay, directrice de l’éducation et secrétaire-trésorière au Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO).

Cette dernière s’exprimait à l’occasion d’une table ronde organisée récemment par la Chaire de recherche en éducation du Collège des chaires sur le monde francophone et le Laboratoire de recherche interdisciplinaire sur les droits de l’enfant (LRIDE). 

«Il a fallu accepter que ce qu’on faisait ne serait pas parfait, mais que ce serait en plus très incomplet. Et ça a été difficile parce que […] on ne veut jamais échapper un enfant ou un ado, on veut toujours être derrière eux. C’est ce qui donne le plus grand sens à notre travail comme pédagogue», enchaine Sylvie Tremblay. 

Un point de vue partagé par Mélanie Landry, enseignante au secondaire et chargée d’un poste additionnel de responsabilité au District scolaire francophone Sud (DSFS) du Nouveau-Brunswick : «On se sent encore comme [en avion] et ça fait déjà un semestre qui vient de s’écouler!» 

Manque de ressources en santé mentale

Mélanie Landry

Mélanie Landry, enseignante au secondaire et chargée d’un poste additionnel de responsabilité au District scolaire francophone Sud (DSFS) du Nouveau-Brunswick.

Photo: Capture écran francopresse

L’école à laquelle travaille Mélanie Landry est située en milieu rural, où «beaucoup de jeunes sont à risque» au niveau de la santé mentale, remarque-t-elle. «On avait beaucoup d’élèves qui étaient anxieux, puis on en a de plus en plus, donc c’est un peu plus difficile d’aller les chercher et de leur parler régulièrement», déplore l’enseignante. 

D’autant plus que dans une petite communauté comme la sienne, l’école peut être «une porte de sortie» pour les jeunes puisque les enseignants doivent parfois porter le chapeau de «psychologue sans formation, juste pour jaser et les écouter». Un rôle plus difficile à remplir lorsque les élèves sont à domicile un jour sur deux.  

Au CEPEO, les services en santé mentale ont été réimaginés au début de la pandémie afin qu’ils soient accessibles tout l’été aux élèves et aux parents qui pouvaient en avoir besoin. 

Mais «s’il y a une chose qu’on apprend de notre expérience, c’est qu’il manque des ressources en santé mentale, des ressources humaines, des personnes pour accompagner les enfants et les ados dans une démarche pour développer leurs compétences socioémotionnnelles», note Sylvie Tremblay. 

Au Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières (CSCDGR), en Ontario, la directrice de l’éducation, Sylvie Petroski, abonde dans le même sens : «[C’est] une raison supplémentaire de vouloir prendre soin de notre personnel, car nos élèves ressentent tout ce qui se passe et si le personnel n’est pas bien, ça aura un impact sur les élèves».

Repenser le cheminement socioémotionnel à l’école

Sylvie Tremblay note que son passage de trois ans à l’Université d’Ottawa à titre de directrice du Service d’appui au succès scolaire (SASS) l’a «amenée à voir à quel point, de la petite enfance à la 12e année, on avait besoin de repenser comment on travaillait pour développer les compétences socioémotionnelles de nos élèves».

Cela permettrait de s’assurer qu’une fois rendus adultes, ils soient en mesure de faire face aux difficultés tout en demeurant «dans un état de bienêtre minimal». 

«Je demeure convaincue plus que jamais qu’on a besoin de faire ce travail-là parce que nos enfants et nos ados sont résilients, ils ont une capacité à faire face à l’adversité. Mais quelque chose se passe au courant de leur jeune vie qui fait en sorte qu’on perd en résilience et ça m’interpelle énormément», constate Sylvie Tremblay. 

Au Nouveau-Brunswick, l’enseignante Mélanie Landry indique avoir «pris le temps de jaser» avec les élèves lors de la rentrée scolaire. «On ne s’est pas mis la tête dans la matière dès le début, on s’est donné le temps de bien prendre le pouls de nos élèves, de s’assurer qu’ils étaient bien, que la rentrée se déroulait bien, et de voir s’ils avaient besoin de parler de ce qu’ils avaient vécu», explique-t-elle. 

Elle ajoute le faire encore aujourd’hui, même si le rythme est rapide pour couvrir toute la matière. «On prend quand même le temps de s’arrêter et de les écouter, de jaser avec eux. Je pense qu’il y en a qui en ont besoin.»

Constater et accompagner 

Sylvie Petroski

Sylvie Petroski, directrice de l’éducation au Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières (CSCDGR), en Ontario.

Photo: Capture d'écran francopresse

 Bien que la pandémie ne semble pas s’essouffler, Sylvie Petroski du CSCDGR se veut optimiste pour les mois à venir : «Si on regarde où on était au mois de mars et où on est maintenant, on a réussi à réinventer le système d’éducation! C’est incroyable, tout ce qui a été accompli en peu de temps.»

Les impacts de la crise risquent toutefois de se faire sentir au cours des prochaines années, note Sylvie Tremblay du CEPEO : «L’an prochain, ça va être une grosse année dans les écoles partout sur la planète pour prendre la pleine mesure de l’impact de cette pandémie sur l’apprentissage des élèves.»

Ce sera notamment le cas pour les élèves ayant des troubles d’apprentissage ou des besoins particuliers.  «Les retards accumulés pourraient se faire sentir pour la suite de leur cheminement scolaire», observe la directrice de l’éducation.  

Dans un sondage réalisé en juin par la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF/FCE), plus de 70 % des répondants ont d’ailleurs indiqué avoir «des inquiétudes ou des questions au sujet de l’incidence que le monde après la COVID-19 aura sur [leur] milieu d’enseignement et d’apprentissage». 

« Il va falloir que toutes les équipes consacrent des efforts [à identifier] ce qui devra être ajusté dans les programmes et services et dans la pédagogie, pour être capables d’aller chercher ces enfants et ces ados et les accompagner vers la prochaine étape. » 

Article précédent Louis Prince, jeune champion du français et du bilinguisme
Prochain article La notation humanitaire, un « soulagement » pour la population étudiante
Imprimer
12537

Ericka Muzzo – Francopresse Francopresse

Autres messages par Ericka Muzzo – Francopresse 
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Mai, le mois de l’éducation à la petite enfance en Saskatchewan

Mai, le mois de l’éducation à la petite enfance en Saskatchewan

Le gouvernement de la Saskatchewan a proclamé mai le mois de l’éducation à la petite enfance dans la province et le 15 mai la Journée d’appréciation des éducatrices et éducateurs.
7 mai 2015/Auteur: Collège Mathieu/Nombre de vues (25118)/Commentaires (0)/
La Fondation fransaskoise, ça sert à ça!

La Fondation fransaskoise, ça sert à ça!

Témoignage de deux boursiers

Deux bénéficiaires des bourses d’études 2014 de la Fondation fransaskoise nous expliquent comment celles-ci les ont aidés à amorcer leur année scolaire un peu plus sereinement.
6 mai 2015/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (27554)/Commentaires (0)/
Activités de la Journée de la terre à l'École Ducharme

Activités de la Journée de la terre à l'École Ducharme

Le 22 avril dernier, les élèves de l’École Ducharme à Gravelbourg ont participé à deux activités pour souligner la Journée de la terre.

30 avril 2015/Auteur: École Ducharme/Nombre de vues (29432)/Commentaires (0)/

Des parents inquiets se rencontrent à huis clos

Un manque de services et de ressources dans les écoles fransaskoises est pointé du doigt

Des parents d'élèves inscrits dans le système scolaire fransaskois se sont réunis le samedi 25 avril dernier pour témoigner de leurs inquiétudes face aux nombreuses coupures de services aux élèves des écoles fransaskoises.

30 avril 2015/Auteur: Francis Gourde (EV)/Nombre de vues (23197)/Commentaires (0)/
La Cour suprême donne raison aux parents francophones de Colombie-Britannique

La Cour suprême donne raison aux parents francophones de Colombie-Britannique

 La Cour suprême a confirmé le 24 avril le droit des francophones à des établissements équivalents à ceux de la majorité, ce que cinq provinces et territoires refusent d’accorder.

26 avril 2015/Auteur: Anonym/Nombre de vues (31284)/Commentaires (0)/

Tisser des liens entre immersion et écoles fransaskoises

Il serait dans l’intérêt de la communauté fransaskoise d’établir des ponts entre les écoles fransaskoises et d’immersion et de resserrer les liens de collaboration dans l’organisation d’activités. 

16 avril 2015/Auteur: Jean-Pierre Picard (EV)/Nombre de vues (30551)/Commentaires (0)/
Un évêque vient parler d’agriculture à des élèves d’Edmonton

Un évêque vient parler d’agriculture à des élèves d’Edmonton

« On peut être heureux sans accumuler toujours plus »

EDMONTON - Le vendredi 13 mars, l’évêque belge Eugenio Rixen a rencontré des élèves de l’école J.H. Picard à Edmonton pour leur parler de ses 35 ans passés au Brésil auprès des petits agriculteurs. 

16 avril 2015/Auteur: Arthur Bayon (Le Franco)/Nombre de vues (22685)/Commentaires (0)/
Préposé(e) aux soins de santé : une carrière prometteuse

Préposé(e) aux soins de santé : une carrière prometteuse

On rapporte de plus de en plus de cas dans la province de personnes âgées et malades, vivant dans des résidences, qui ne reçoivent pas les soins nécessaires de manière adéquate,  suite à une carence de personnel qualifié. 

9 avril 2015/Auteur: Collège Mathieu/Nombre de vues (28258)/Commentaires (0)/
Collèges et universités francophones s’unissent

Collèges et universités francophones s’unissent

Désirant se doter d’une voix plus forte, les institutions d’enseignement postsecondaire de la francophonie canadienne ont décidé d’unir leurs forces, créant du même coup l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC).

9 avril 2015/Auteur: Danny Joncas (Francopresse)/Nombre de vues (29655)/Commentaires (0)/

L’immersion a la cote malgré ses lacunes

Dépassé, élitiste et source de division, le système d’immersion française en place dans les écoles canadiennes? C’est du moins ce qui ressort d’un récent article de la revue MacLean’s, l’une des principales publications du pays.

9 avril 2015/Auteur: Danny Joncas (Francopresse)/Nombre de vues (25566)/Commentaires (0)/
Foire Locale du Patrimoine 2015

Foire Locale du Patrimoine 2015

Le lundi 30 mars dernier avait lieu, dans le gymnase du Pavillon secondaire des Quatre-Vents è Regina, la traditionnelle foire locale du Patrimoine. Il y avait environ 43 beaux projets illustrant notre patrimoine canadien, saskatchewannais et surtout,  fransaskois.

 

8 avril 2015/Auteur: Claude Martel (EV)/Nombre de vues (31498)/Commentaires (0)/
Le Conseil scolaire Centre-Nord récupère l’école de Lloydminster

Le Conseil scolaire Centre-Nord récupère l’école de Lloydminster

Le CÉF transfèrera l'école le 2 juillet 2015

Le Conseil des écoles fransaskoises (CEF) a décidé de transférer l’école Sans-Frontières de Lloydminster au Conseil scolaire Centre-Nord le 2 juillet prochain. Lors de la rencontre organisée en novembre dernier, le CEF avait évoqué des problèmes financiers liés à la contribution moindre de l’Alberta pour chacun de ‘‘ses’’ élèves (par rapport à la Saskatchewan). Or plus de trois quarts des enfants de cette école viennent de l’Alberta

2 avril 2015/Auteur: Arthur Bayon (Le Franco)/Nombre de vues (21957)/Commentaires (0)/
Un CÉFOU amusant, instructif et dynamique

Un CÉFOU amusant, instructif et dynamique

Plus de 200 jeunes des écoles fransaskoises se sont rencontrés à Regina

Le CÉFOU, organisé par le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), a  permis de rassembler plus de 200 élèves de la 9e à la 12e année des écoles fransaskoises des quatre coins de la province. 

Visitez la galerie photo et vidéo du CÉFOU

2 avril 2015/Auteur: Jean-Pierre Picard (EV)/Nombre de vues (27058)/Commentaires (0)/
Forum local du Français pour l’Avenir à Saskatoon

Forum local du Français pour l’Avenir à Saskatoon

De la réflexion et de l’action!

Plus de 200 jeunes élèves des écoles secondaires d’immersion de Saskatoon se sont réunis le vendredi 27 mars pour discuter du bilinguisme et de l’avenir du français dans notre province.

 

2 avril 2015/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (29816)/Commentaires (0)/
Premier concours d’affiches scientifiques organisé par l’Institut français et l’ACFAS-SK

Premier concours d’affiches scientifiques organisé par l’Institut français et l’ACFAS-SK

REGINA - Premier concours d’affiches scientifiques organisé par le Centre canadien de recherche sur les francophonies en milieu minoritaire (CRFM) de l’Institut français à l’Université de Regina et l’Association francophone pour le savoir de la Saskatchewan (ACFAS-SK)

2 avril 2015/Auteur: CRFM (Institut français)/Nombre de vues (26531)/Commentaires (0)/
RSS
Première1718192022242526Dernière

 - vendredi 10 mai 2024