Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
Dualité linguistique : Cinquante après, quel impact?
Lucas Pilleri

Dualité linguistique : Cinquante après, quel impact?

La Loi sur les langues officielles (LLO) a été adoptée en 1969, proclamant l’anglais et le français langues officielles du Canada. Entre autres, elle oblige le Parlement à utiliser les deux langues, permet l’usage du français dans la fonction publique dans certaines régions dites bilingues et instaure le Commissariat aux langues officielles. Un demi-siècle plus tard, des membres de la communauté réagissent à son impact dans la vie des Fransaskois.

À commencer par Roger Lepage, avocat membre de l’Association des juristes d’expression française de la Saskatchewan (AJEFS). « Ça a eu un effet symbolique, dit-il. Ça a tout d’un coup donné une forme de légitimité à l’existence de la minorité francophone. Jusque-là, on était un autre groupe multiculturel qui devait s’assimiler et s’intégrer dans la communauté anglophone. »

Avec l’adoption de la loi, la population canadienne se rend donc compte que le français n’est pas juste une langue parmi d’autres. « Avant ça, depuis 1918, le français était interdit à l’école », rappelle le juriste. Ce dernier observe que la LLO a ouvert la porte à la future Charte canadienne des droits et libertés de 1982, dont l’article 23 assure le droit à l’instruction en français. « C’était le début du processus. D’ailleurs, la Charte a plus ou moins constitutionnalisé une grande partie de la LLO. »

Les francophones reconnus

Pour Denis Simard, président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), la LLO a permis au pays « d’actualiser son bilinguisme ». « S’il y a eu des acquis aujourd’hui, c’est grâce à la Loi et à la Charte, souligne-t-il. Elles ont permis aux francophones de s’épanouir, même dans les situations les plus difficiles. »

Le porte-parole évoque les relations historiquement compliquées entre la fransaskoisie et le gouvernement. « On a toujours dû négocier avec notre majorité, soulève Denis Simard, se félicitant du chemin parcouru. Aujourd’hui, on s’affirme comme communauté, on s’affiche, on se fait entendre, on participe activement. La Loi a permis cette transformation-là. »

Même constat pour Julien Gaudet : la LLO a permis d’armer les communautés francophones. « Ça a créé un dialogue avec les anglophones, observe le directeur de l’Association jeunesse fransaskoise (AJF). Ça a créé une discussion, une ouverture vers notre réalité. » Le plus gros gagnant serait ici l’éducation.

Beau sur le papier, moins dans les faits

Toutefois, la LLO est souvent restée plus belle symboliquement que dans le quotidien. Quels changements a-t-elle engendrés en santé, par exemple ? « Pas grand-chose », répond Frédérique Baudemont, directrice du Réseau Santé en français de la Saskatchewan (RSFS). Ceci dit, la responsable concède que la loi a été un moyen de reconnaître la communauté et ses besoins particuliers, qu’il fallait au moins la consulter. « La loi nous permet d’établir des relations avec l’autorité provinciale de santé », illustre-t-elle.

Beaucoup reste malgré tout à faire pour que la loi se traduise efficacement dans la réalité. « Elle manque de dents et pourrait avoir un plus gros impact », estime Julien Gaudet. Problème numéro un : la loi ne prévoit aucune conséquence réelle lorsqu’elle est bafouée. Les plaintes déposées auprès du Commissariat aux langues officielles n’engendrent au mieux que des rapports ou des déclarations. « Il n’y a pas vraiment de plan d’action pour rectifier le tir de ceux qui ne l’ont pas respectée. »

La modernisation de la LLO apparaît ainsi comme une nécessité pour nombre de francophones. « Selon moi, le commissaire devrait être transformé en tribunal administratif où on peut déposer des plaintes de discrimination », avance Roger Lepage. En somme, passer de l’incitatif au répressif.

Cette sensibilisation à la réforme s’avère d’autant plus nécessaire que le sujet des langues officielles ne semble pas passionner les partis politiques. « Depuis au moins une décennie, le gouvernement ne veut plus en parler, déplore l’avocat. Même dans le débat des chefs, on dit que c’est de la vieille chicane. »

Si ouvrir la constitution peut parfois sembler hors d’atteinte, les francophones les plus engagés ne perdent pas espoir. « Il faut que la loi devienne une cause sociale », défend Julien Gaudet qui estime que les francophones ne sont toujours pas autant respectés que les anglophones. « Il faut continuer le combat pour les prochaines générations », ponctue, quant à lui, Denis Simard.

Imprimer
32961

Lucas PilleriLucas Pilleri

Autres messages par Lucas Pilleri
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Fête des finissants à l'école Valois

Fête des finissants à l'école Valois

Une soirée placée sous le signe de l'émotion

PRINCE ALBERT - Le 22 mai dernier, l’École Valois s’est parée de ses plus belles couleurs pour la fameuse fête des finissants.
28 mai 2015/Auteur: Sandra Hassan Farah (EV)/Nombre de vues (28788)/Commentaires (0)/
Collation des grades pour les finissantes du Collège Mathieu

Collation des grades pour les finissantes du Collège Mathieu

Le Collège Mathieu est heureux d’avoir tenu la collation des grades pour souligner les accomplissements et l’engagement réalisés par les finissantes de la cohorte 2015.

28 mai 2015/Auteur: Collège Mathieu/Nombre de vues (33205)/Commentaires (0)/
Charlotte Mabika, propriétaire d’une garderie en milieu familial à Saskatoon

Charlotte Mabika, propriétaire d’une garderie en milieu familial à Saskatoon

Mai est le mois de la petite enfance. Quand on pense aux garderies, c’est souvent les centres à la petite enfance qui nous viennent à l’esprit. Aujourd’hui nous allons découvrir une alternative à ces centres : les garderies en milieu familial.

28 mai 2015/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (43062)/Commentaires (0)/

Des parents veulent que leur association se prononce sur la situation des écoles fransaskoises

Le 12 mai dernier, un groupe de parents, dont je fais partie, a envoyé une lettre à la présidente de l'Association des parents fransaskois (APF). Dans cette lettre nous faisions part de nos préoccupations, notamment au sujet des coupures faites par le Conseil scolaire fransaskois (CSF) et des diminutions importantes des services.
28 mai 2015/Auteur: Jean-Marie Allard (Courrier du lecteur)/Nombre de vues (18374)/Commentaires (0)/

Mario Cyr reçoit le prix Edgar-Gallant 2015 pour l’éducation

Mario Cyr, ancien directeur général du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique, est le lauréat cette année du prix Edgar-Gallant pour sa contribution remarquable à l’essor de l’éducation en français en milieu minoritaire.

21 mai 2015/Auteur: Francopresse/Nombre de vues (18050)/Commentaires (0)/
Le Test d’Évaluation de Français (TEF) à l’Institut français de Regina

Le Test d’Évaluation de Français (TEF) à l’Institut français de Regina

Une participante raconte…

REGINA - L’Institut est devenu, il y a 3 mois, le premier établissement en Saskatchewan officiellement reconnu pour administrer le Test d’évaluation de français (TEF).

20 mai 2015/Auteur: Sandra Hassan Farah(EV)/Nombre de vues (33495)/Commentaires (0)/
Transport scolaire et élèves francophones

Transport scolaire et élèves francophones

Le transport homogène dans les conseils scolaires francophones est-il constitutionnel ?
20 mai 2015/Auteur: Anonym/Nombre de vues (31921)/Commentaires (0)/
Bilinguisme: les francophones et les anglophones invités à mieux se connaître

Bilinguisme: les francophones et les anglophones invités à mieux se connaître

Une belle initiative du club Rotary de Moncton

MONCTON - Dominic Cardy, chef du NPD au Nouveau Brunswick et Mathieu Wade, sociologue de l’Université de Moncton, ont partagé leurs points de vue sur la question sensible du bilinguisme lors d’un dialogue public au début du mois de mai au Collège Oulton de Moncton.

20 mai 2015/Auteur: Simon Delattre (Acadie Nouvelle)/Nombre de vues (26946)/Commentaires (0)/
Foire régionale du Patrimoine à Regina

Foire régionale du Patrimoine à Regina

« Est-ce que les juges sont passés vous voir » ?

10 élèves de l’école élémentaire et secondaire de Monseigneur de Laval ont participé à cette belle foire sur l’histoire
20 mai 2015/Auteur: Claude Martel (EV)/Nombre de vues (35312)/Commentaires (0)/
La Cour suprême et la Commission scolaire francophone du Yukon: la Cour d’appel a commis une erreur

La Cour suprême et la Commission scolaire francophone du Yukon: la Cour d’appel a commis une erreur

Retour à la case départ

La Cour suprême a rendu une décision unanime concernant le litige opposant la Commission scolaire francophone du Yukon au gouvernement territorial.
14 mai 2015/Auteur: Pierre-Luc Lafrance (L'Aurore boréale)/Nombre de vues (24049)/Commentaires (0)/
La cause des francophones du Yukon renvoyée à un tribunal inférieur

La cause des francophones du Yukon renvoyée à un tribunal inférieur

Retour à la case départ pour la Commission scolaire francophone du Yukon

Le combat linguistique que mène devant les tribunaux l'unique commission scolaire francophone du Yukon est loin d'être terminé.
14 mai 2015/Auteur: La Presse canadienne/Nombre de vues (22773)/Commentaires (0)/
Le grand Cabaret à Mgr de Laval : la leçon des « petits » aux « grands »

Le grand Cabaret à Mgr de Laval : la leçon des « petits » aux « grands »

Des moments d’émotion et une leçon d’humilité

REGINA - Organisé le vendredi 8 mai par les élèves de la 7e à la 9e du Pavillon secondaire de l’École Monseigneur de Laval, le spectacle La Grand Cabaret est une leçon de vie.

14 mai 2015/Auteur: Abdoulaye Yoh (EV)/Nombre de vues (28133)/Commentaires (0)/
Le CSF prolonge le mandat de Donald Michaud à la Direction de l’éducation du CÉF

Le CSF prolonge le mandat de Donald Michaud à la Direction de l’éducation du CÉF

“Les conditions gagnantes ne sont pas encore en place afin d'assurer le succès de l'entrée en fonction d'une nouvelle Direction de l'éducation” – André Denis

Le président du Conseil scolaire fransaskois (CSF), André Denis, a annoncé le prolongement du mandat de l'actuel Directeur de l'éducation du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), Donald Michaud, pour une durée d'un an. 

8 mai 2015/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (24885)/Commentaires (0)/

Le CSF prolonge le mandat de Donald Michaud à la Direction de l’éducation du CÉF

“Les conditions gagnantes ne sont pas encore en place afin d'assurer le succès de l'entrée en fonction d'une nouvelle Direction de l'éducation” – André Denis

Le président du Conseil scolaire fransaskois (CSF), André Denis, a annoncé le prolongement du mandat de l'actuel Directeur de l'éducation du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), Donald Michaud, pour une durée d'un an. 

8 mai 2015/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26790)/Commentaires (0)/
Laurier Gareau récompensé par le Saskatchewan Book Awards

Laurier Gareau récompensé par le Saskatchewan Book Awards

« Nos écoles devraient faire plus de place à la littérature fransaskoise » - Laurier Gareau

Monsieur Gareau aimerait voir la littérature fransaskoise intégrée dans les programmes d’enseignement du français dans les écoles fransaksoises.

7 mai 2015/Auteur: Jean-Pierre Picard (EV)/Nombre de vues (27170)/Commentaires (0)/
RSS
Première1617181921232425Dernière

 - dimanche 12 mai 2024