Skip Navigation
Festival fransaskois 2024

Moins de blé dans les champs, hausse des prix dans l’assiette

Image
Crédit : Yves Bernardi – Pixabay

FRANCOPRESSE – Avec la sècheresse et la vague de chaleur sans précédent qui ont touché l’Ouest canadien, les récoltes de blé s’annoncent mauvaises. Les spécialistes du secteur redoutent une augmentation des prix et des difficultés d’approvisionnement. 

Les moissons ne sont pas encore terminées au Canada, les moissonneuses-batteuses sont encore dans le feu de l’action, mais les chiffres ne s’annoncent pas bons. D’après les prévisions du département de l’Agriculture des États-Unis, la production de blé canadien devrait cette année être de 26,5 % inférieure à la moyenne des quatre dernières années. 

Autrement dit, elle pourrait passer d’environ 35 millions de tonnes en 2020 à 24 millions de tonnes cette année, soit une baisse de 32 %. 

La production de blé dur, dont le Canada est le premier fournisseur mondial et qui entre dans la fabrication des pâtes, devrait, elle, diminuer de 11 %.

Un ensemble de conditions météorologiques défavorables est en cause. Le dôme de chaleur qui a affecté le pays et la forte sècheresse qui a provoqué des incendies dans l’Ouest canadien ont eu raison d’une grande partie des récoltes de 2021. 

La crise n’épargne pas Martin Prince, agriculteur installé dans le nord-ouest de la Saskatchewan, à Delmas. Ses pertes de rendement s’élèvent à 50 % pour le blé d’hiver, récolté en aout. 

Pour son blé de printemps, quil espère moissonner la première semaine de septembre, lexploitant table sur 75 % en moins.

Inquiétudes sur la qualité 

Image
Jean-Philippe Gervais est vice-président et économiste agricole en chef chez Financement agricole Canada.
Crédit : Courtoisie

«Une large majorité des producteurs de céréales du Manitoba, de la Saskatchewan, d’Alberta et de Colombie-Britannique sont affectés par des chutes de rendements. Une petite minorité s’en sort», confirme Jean-Philippe Gervais, vice-président et économiste agricole en chef de Financement agricole Canada (FAC). 

Il note qu’«il faut remonter à 2012 pour retrouver daussi mauvaises conditions climatiques». 

La baisse de production du blé s’explique aussi par une surface plantée moindre : 23,4 millions d’acres, soit un recul de 6,5 % par rapport à l’année précédente.

Linquiétude est dautant plus grande quau-delà du volume, il y a des préoccupations sur la qualité. Un risque d’échaudage est notamment évoqué. 

Ce phénomène peut se produire en cas de fortes chaleurs pendant les dernières semaines précédant la moisson. Il y a un accident dans la croissance du grain, et ce dernier se remplit moins. 

«La météo a perturbé la texture et le degré d’humidité des grains. Il pourrait aussi y avoir une diminution importante de la quantité de protéines», détaille Jean-Philippe Gervais. 

Un avis que ne partage pas Daniel Ramage, directeur de l’accès aux marchés et de la politique commerciale chez Cereals Canada, un organisme à but non lucratif qui représente les organisations agricoles et les industriels du secteur : «Il est encore trop tôt pour se prononcer, mais en principe, les années chaudes favorisent une bonne qualité et un niveau de protéines plus élevé.»

Transport perturbé par les mégafeux 

Image
Daniel Ramage est directeur de l’accès aux marchés et de la politique commerciale chez Cereals Canada.
Crédit : Courtoisie

Les mauvaises récoltes font craindre aux spécialistes des difficultés d’approvisionnement et une flambée des couts. «Les prix atteignent des sommets», assure Daniel Ramage.

Sur le marché mondial, Jean-Philippe Gervais constate déjà une hausse de 33 % des prix par rapport à 2020 et de 50 % par rapport à 2019. Il note qu’en Saskatchewan, le blé se vend à 365 $ la tonne, soit une augmentation de 65 % comparé à l’an dernier. 

Le cout du blé dur a quant à lui déjà bondi de 30 % depuis juillet. 

Les yeux de l’économiste agricole se tournent également de l’autre côté de l’Atlantique : «Il y a une déception quant au niveau de récolte du blé d’hiver en Russie et, en Europe occidentale, les récentes fortes pluies laissent craindre des qualités très hétérogènes», rapporte-t-il. 

Dans ce contexte, Jean-Philippe Gervais s’attend à ce que les prix continuent à grimper. «Seule bonne nouvelle : ces cours élevés compenseront dans une certaine mesure les pertes de rendement des agriculteurs si elles ne sont pas trop importantes», ajoute-t-il. 

En parallèle, la demande mondiale est toujours forte. Que ce soit en Chine, en Afrique, au Maghreb ou en Égypte, le rythme des importations ne faiblit pas. «Ce mouvement accélère la pression sur les prix», observe Jean-Philippe Gervais. 

Surtout que les mégafeux en Colombie-Britannique ont endommagé les lignes de chemin de fer du Canadien National et du Canadien Pacifique, qui servent notamment au transport de céréales. «Elles sont de nouveau opérationnelles, mais elles fonctionnent à capacité réduite, ce qui risque de ralentir le rythme de nos exportations», explique-t-il. 

Pas de risque de pénurie au pays

Martin Prince
Martin Prince est producteur de grandes cultures à Delmas, dans le nord-ouest de la Saskatchewan.
Crédit : PhotoBliss

En temps normal, le Canada exporte 75 % de sa production. Mais avec la baisse du volume de grains disponibles, «les acheteurs locaux vont avoir la priorité et on ne pourra pas satisfaire tous les approvisionnements mondiaux», prévient Jean-Philippe Gervais. Cette situation se conjuguant avec des réserves mondiales basses, «il n’est pas possible de puiser dans ces stocks pour alimenter la demande», poursuit l’économiste agricole. 

Les deux experts ne redoutent pas pour autant une pénurie sur le marché intérieur : «Même avec des récoltes plus faibles, il y aura assez de blé pour répondre à la consommation intérieure, denviron 8 millions de tonnes par an», affirme Daniel Ramage.

En Saskatchewan, Martin Prince a vendu seulement 10 % de son blé d’hiver, en vertu d’un contrat conclu avant les premières fauches. Pour transformer le reste du fruit de son labeur en espèces sonnantes et trébuchantes, l’exploitant préfère attendre l’hiver ou le printemps prochain, car il estime que les prix vont continuer d’augmenter dans les mois à venir. 

D’ici là, il suit les cours des bourses de céréales aux États-Unis. «C’est mon travail de gestionnaire de choisir le tempo de mes ventes afin de minimiser les risques», partage-t-il, confiant. 

L’envolée des cours ne fait pas que des heureux. Elle risque de se répercuter sur toute la chaine de production et de distribution, jusqu’aux consommateurs qui achètent des pâtes, du gruau ou du pain. Les prix de vente pourraient ainsi subir une certaine inflation.

Selon Jean-Philippe Gervais, il s’agirait d’une hausse «de quelques centimes», qui ne devrait pas grever significativement le pouvoir dachat. Le blé ne représente, selon lui, que «des miettes» dans le pain qu’on achète.

Imprimer
5640

Marine Ernoult – FrancopresseFrancopresse

Autres messages par Marine Ernoult – Francopresse
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
La cloche va sonner

La cloche va sonner

C’est l’heure du retour en classe pour des centaines de jeunes Fransaskois. Et cette nouvelle rentrée scolaire apporte encore une fois son lot de débats sur l’éducation francophone dans la province.

27 août 2015/Auteur: Sébastien Németh/Nombre de vues (22029)/Commentaires (0)/
La rentrée au CÉF: « Malgré les défis, nos services se bonifient »

La rentrée au CÉF: « Malgré les défis, nos services se bonifient »

Rencontre avec Donald Michaud, directeur de l'éducation par intérim

REGINA - Ce 1er septembre, c’est jour de rentrée scolaire pour des centaines de jeunes Fransaskois. Le Conseil des écoles fransaskoises (CEF) va gérer 14 établissements à travers la province. Comme chaque année, les défis sont nombreux. A l’orée de cette journée cruciale, entretien avec Donald Michaud, directeur de l’éducation du CEF.
27 août 2015/Auteur: Sébastien Németh/Nombre de vues (22644)/Commentaires (0)/
Transport scolaire : l’inquiétude des parents

Transport scolaire : l’inquiétude des parents

REGINA - Depuis le 17 août, le Conseil des écoles fransaskoises a commencé la diffusion d’un communiqué  annonçant des réductions du transport des élèves de Regina et Saskatoon inscrits dans ses écoles. Une mesure qui inquiète certaines familles.

27 août 2015/Auteur: Émilie Dessureault-Paquette et Sébastien Németh (EV)/Nombre de vues (22267)/Commentaires (0)/
Des parents provoquent une Assemblée générale extraordinaire

Des parents provoquent une Assemblée générale extraordinaire

Le Conseil scolaire fransaskois doit convoquer ce mercredi 26 août, une Assemblée générale exceptionnelle (AGE), au Pavillon secondaire des Quatre vents, à Régina.

24 août 2015/Auteur: Anonym/Nombre de vues (22242)/Commentaires (0)/
Frédérique Baudemont à la tête de l'Association des parents fransaskois

Frédérique Baudemont à la tête de l'Association des parents fransaskois

Arrivant de Patrimoine Canadien, Frédérique Baudemont remplacera Danielle Raymond à la direction de l’Association des parents fransaskois (APF), à partir du 1er septembre.

20 août 2015/Auteur: Sébastien Németh (EV)/Nombre de vues (28752)/Commentaires (0)/
Treaty4Project : The Next Generation Project / La prochaine génération

Treaty4Project : The Next Generation Project / La prochaine génération

Des élèves produisent une œuvre artistique à partir d’un enjeu social

« Nous espérons que ce projet permettra aux élèves d’imaginer un monde meilleur et de créer un impact dans la province où ils désirent vivre. » -- le comité Treaty4Project

16 juillet 2015/Auteur: Leia Laing et Naomi Fortier-Fréçon (EV)/Nombre de vues (47340)/Commentaires (0)/
Progression de l’immersion française malgré les obstacles

Progression de l’immersion française malgré les obstacles

« L’immersion francophone est l’une des expériences éducatives les mieux réussies de l’histoire du Canada ». - Graham Fraser, commissaire aux langues officielles

En cinq ans, la médiane des inscrits à l’école d’immersion dans les provinces est passée de 8,4 à 9,9 %. Malgré la résistance des divisions scolaires et le manque de places disponibles.

15 juillet 2015/Auteur: Anonym/Nombre de vues (31886)/Commentaires (0)/
L’École canadienne-française honore ses finissants

L’École canadienne-française honore ses finissants

Remise des diplômes 2015

SASKATOON - Le samedi 27 juin c’était la cérémonie de remise des diplômes pour l’année 2014-2015 aux 22 finissants et finissantes de l’École canadienne-française (ECF) du Pavillon Gustave Dubois.

9 juillet 2015/Auteur: Martin Kakra-Kouame (EV)/Nombre de vues (41380)/Commentaires (0)/
Joshua Fizel : premier finissant de l'école Père Mercure

Joshua Fizel : premier finissant de l'école Père Mercure

Notre futur proche et notre futur lointain

La petite école Père Mercure, aux arômes d'esprit de famille et de partage, Josh l’a arpentée, fréquentée pendant treize années, de la pré-maternelle à la douzième.

9 juillet 2015/Auteur: Céline Grenier (EV)/Nombre de vues (37100)/Commentaires (0)/
Le Grand cabaret à Mgr de Laval

Le Grand cabaret à Mgr de Laval

Le plaisir et le dépassement de soi

REGINA - Le 24 juin dernier avait lieu le Grand Cabaret de l'école Monseigneur de Laval pavillon élémentaire. C'est plus de 80 élèves, sept enseignants et les artistes de Cirque Nova Circus qui se sont investis dans la 3e édition de ce projet ArtsSmart financé par le Saskatchewan Arts Board.

3 juillet 2015/Auteur: Vanessa Fortin (EV)/Nombre de vues (30965)/Commentaires (0)/

Cercle université-communauté: réflexion autour de la petite enfance fransaskoise

Le 17 juin 2015 se tenait à l’Université de Regina, en collaboration avec l’Association des parents fransaskois, le Cercle université-communauté sur le développement des services fransaskois à la petite enfance.

26 juin 2015/Auteur: Sandra Hassan Farah (EV)/Nombre de vues (22861)/Commentaires (0)/

André Denis est réélu à la présidence du CSF

Le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a réélu par acclamation André Denis à la présidence du CSF et Denis Marchildon à la Vice-présidence, dans le cadre de la séance d’organisation du 24 juin 2015.

 

25 juin 2015/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (30922)/Commentaires (0)/
L’admission des non ayants-droit dans les écoles francophones

L’admission des non ayants-droit dans les écoles francophones

Suivant la récente décision de la Cour suprême du Canada sur l’école franco-yukonaise, le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique a suspendu l’admission de non ayants droit. Craint-on un effet domino ?

18 juin 2015/Auteur: Anonym/Nombre de vues (30320)/Commentaires (0)/
Match de basket anciens vs nouveaux élèves de l’ÉCF

Match de basket anciens vs nouveaux élèves de l’ÉCF

Une activité intégrante organisée par l’AJF

SASKATOON - Un choc des titans a eu lieu au Pavillon Gustave Dubois le mardi 9 juin : un match de basket-ball opposant les élèves actuels et les anciens élèves de l’École canadienne-française (ÉCF). 

18 juin 2015/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (33463)/Commentaires (0)/
Rencontre avec Miles Muri, directeur de deux écoles du CEF

Rencontre avec Miles Muri, directeur de deux écoles du CEF

“Je n‘ai pas de contrôle sur les affaires politiques, alors concentrons-nous sur ce qui est important pour vos enfants!” - Miles Muri

NORTH BATTLEFORD - Miles Muri a accepté de relever le défi d’assurer la direction de deux petites écoles du nord de la province, distantes d’une centaine de kilomètres : l’école Père Mercure de North Battleford et l’école Sans frontière de Lloydminster. 
18 juin 2015/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (25350)/Commentaires (0)/
RSS
Première1516171820222324Dernière

 - mercredi 26 juin 2024