Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
La démocratie à l'ère des conspirations

La démocratie à l'ère des conspirations

L'Histoire dira peut-être, un jour, que le moment où Donald Trump a dénoncé le vote par courrier comme étant frauduleux marqua le début de l’effondrement de la démocratie américaine. J'exagère ? Je me trompe ? Je l'espère. En fait, je n'ai jamais autant souhaité me tromper de ma vie.

Lorsqu'on a demandé récemment au président américain si, advenant la victoire de Joe Biden aux présidentielles de novembre, il reconnaîtrait sa défaite, il a répondu qu'il faudrait voir, qu'une transition pacifique n'était pas garantie, qu'il avait prévenu que seules des élections truquées pourraient expliquer sa défaite. La situation est telle que le Pentagone a cru bon de rappeler, plutôt deux fois qu'une, que les forces armées ne se mêleraient pas de ça.

Dans une lettre adressée au Congrès en août, le général Mark Milley (Chairman of the Joint Chiefs of Staff) a précisé qu'en cas de différend concernant un aspect des élections, il incombait aux cours de justice américaines et au Congrès, et non pas aux forces armées, de résoudre le problème. Logique. Mais... Il y a un président et son procureur général, William Barr, qui se fichent éperdument des institutions, des lois, des principes de gouvernance démocratique. Il y a sa base, souvent armée, qui carbure aux théories conspirationnistes.

La marmite conspirationniste

« La théorie de la conspiration, a dit le philosophe autrichien Karl Popper (1902-1994), exprime ce point de vue selon lequel ce qui se produit dans la société, y compris ce que les gens, d’une manière générale, n’aiment pas, comme la guerre, le chômage, la misère, la pénurie, résulte des desseins de quelques individus ou de quelques groupes puissants. » 

La dernière en date, QAnon, est née aux États-Unis il y a quelques années et est en plein essor depuis la pandémie. Ses tenants affirment qu'un État profond (Deep State), dirigé par une clique élitiste composée de satanistes pédophiles, contrôle le gouvernement américain et le monde, et que Donald Trump a été choisi pour sauver la planète, ou du moins les É.-U., de ce fléau.

QAnon, c'est aussi une immense marmite dans laquelle mijotent plus ou moins toutes les théories complotistes : la pandémie est une machination, les médias sont menteurs, les vaccins causent l'autisme, les démocrates sont des communistes, la terre est plate, on n'est pas allé sur la lune, etc.  Tous les complotistes s'y retrouvent. 

Sur des forums anonymes, le mystérieux "Q" publie des messages cryptiques que ses partisans sont invités à décoder pour découvrir la “ vérité " que cachent les politiciens et les médias.  Des milliers d'adeptes de partout, y compris dans nos Prairies - comme en témoignent des messages étonnants publiés sur Facebook, discutent entre eux, créent des mots-clics sur les médias sociaux, tirent toutes sortes de conclusions sur n'importe quoi et partagent le fruit de leurs “ recherches ".

Trump a dit de QAnon qu'il connaissait peu le mouvement, mais que ses adeptes étaient de “ vrais patriotes " qui avaient le mérite de l'aimer. Lui et les membres de sa famille ont souvent retweeté des gazouillis de QAnon. 

Recette pour des lendemains sombres

Selon Gregory Stanton, président fondateur de Genocide Watch, la théorie de QAnon est un calque des Protocoles des sages de Sion, objet de propagande du début du 20e siècle dont Hitler et le Parti nazi ont fait leur pain et leur beurre. Il suffit de lire Fascism A Warning, de Madeleine Albright, pour comprendre que tous les ingrédients qui ont permis l'ascension du IIIe Reich, de Mussolini et autres dérives autoritaires se retrouvent dans QAnon et les discours de Trump : les élites sont pourries,  les institutions sont corrompues, les médias mentent, le peuple est victime d'immenses machinations. Seul un sauveur peut faire le ménage là-dedans.

On peut penser qu'à moins d'une victoire écrasante de Biden, Trump déclarera que les élections ont été truquées. Ce ne serait pas la première fois. En 2012, il a dit que la victoire d'Obama était due à des élections truquées. En 2016,  il a affirmé que s'il perdait, ce serait à cause d'élections truquées. Rebelote en 2020. Sauf que cette fois, il occupe le terrain et tout indique qu'il ne le cèdera pas.

Comme je disais, j'espère que je me trompe...

Imprimer
15758

Mychèle FortinMychèle Fortin

Autres messages par Mychèle Fortin
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Dans nos écoles 25 mai au 7 juin 2023

Dans nos écoles 25 mai au 7 juin 2023

Dans nos écoles 25 mai au 7 juin 2023.

6 juin 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (2640)/Commentaires (0)/
Dans nos écoles 11 au 24 mai 2023

Dans nos écoles 11 au 24 mai 2023

Dans nos écoles 11 au 24 mai 2023.

23 mai 2023/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (2218)/Commentaires (0)/
Le postsecondaire en français grand perdant du Plan d’action pour les langues officielles

Le postsecondaire en français grand perdant du Plan d’action pour les langues officielles

Ottawa investit 4,1 milliards de dollars dans le Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028. Si de nouveaux investissements sont prévus notamment en immigration, en immersion et en petite enfance, le gouvernement libéral a brisé sa promesse électorale de financer le postsecondaire en français de manière permanente à raison de 80 millions de dollars par an.

16 mai 2023/Auteur: Inès Lombardo — Francopresse /Nombre de vues (3088)/Commentaires (0)/
Voyages du CÉF à l’international : « un énorme retour sur investissement »

Voyages du CÉF à l’international : « un énorme retour sur investissement »

Fin avril, une délégation du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) s’est rendue au Burundi et au Niger sous la houlette de son directeur général Ronald Ajavon en vue d’établir des partenariats avec les autorités locales. Certaines personnes de la communauté ont critiqué les dépenses encourues, estimant que le CÉF devrait se focaliser sur d’autres priorités plus locales. Monsieur Ajavon clarifie sa démarche.

12 mai 2023/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (4514)/Commentaires (0)/
Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF.

11 mai 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (1948)/Commentaires (0)/
ÉCOLE DE BELLEGARDE

ÉCOLE DE BELLEGARDE

ÉCOLE DE BELLEGARDE.

27 avril 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (2058)/Commentaires (0)/
Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF.

27 avril 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (1606)/Commentaires (0)/
Gard’Amis, une garderie en pleine croissance

Gard’Amis, une garderie en pleine croissance

Le Centre éducatif Gard’Amis, à Regina, dessert la petite enfance depuis 1987. Première garderie francophone de la province, cette coopérative à but non lucratif a même commencé à acquérir des propriétés en 2017 pour répondre aux besoins toujours croissants des familles fransaskoises.

27 avril 2023/Auteur: Sarah Vennes-Ouellet – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (3842)/Commentaires (0)/
Des Fransaskois étudieront les relations publiques à La Cité à Toronto

Des Fransaskois étudieront les relations publiques à La Cité à Toronto

Après une entente signée le 5 avril, des étudiants du Collège Mathieu auront accès dès septembre prochain au programme de Relations publiques de deux ans du Collège La Cité à Toronto.

18 avril 2023/Auteur: François Bergeron (L’Express)/Nombre de vues (3306)/Commentaires (0)/
L’enseignement de demain sera-t-il « dialogique » ?

L’enseignement de demain sera-t-il « dialogique » ?

Précurseur et prêcheur de l’approche dialogique en enseignement depuis 36 ans, le professeur Norman Cornett était l’invité d’honneur d’une discussion à la Cité francophone de l’Université de Regina les 28 et 29 mars. L’événement, ouvert au public, a soulevé des échanges de fond entre les membres du personnel enseignant et les étudiants.

15 avril 2023/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (3300)/Commentaires (0)/
Les enseignants renouent contact à Saskatoon

Les enseignants renouent contact à Saskatoon

Les enseignants fransaskois ont pu enfin se retrouver lors du premier congrès organisé en personne depuis le début de la pandémie les 30 et 31 mars à Saskatoon. Organisatrices de la rencontre, l’Association locale des enseignantes et des enseignants fransaskois (ALEF) et l’Association professionnelle des enseignants fransaskois (APEF) avaient logiquement choisi pour thème Des retrouvailles pour se ressourcer.

14 avril 2023/Auteur: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (3168)/Commentaires (0)/
Le gouvernement donne son aval pour deux nouvelles écoles

Le gouvernement donne son aval pour deux nouvelles écoles

Bonne nouvelle pour les Fransaskois : deux nouvelles écoles se retrouvent dans le budget provincial 2023-2024 présenté le 22 mars. Si l’annonce des établissements, prévus pour Prince Albert et Saskatoon, enchante les communautés locales, la vigilance reste de mise.

4 avril 2023/Auteur: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (3641)/Commentaires (0)/
Faire reconnaître l’apprentissage non formel et informel du français

Faire reconnaître l’apprentissage non formel et informel du français

En dehors du cursus scolaire, les situations d’apprentissage sont infinies. C’est le message que veut faire passer le Réseau pour le développement de l’alphabétisme et des compétences (RESDAC). Une considération que l’organisme veut faire inscrire dans la modernisation de la Loi sur les langues officielles.

3 avril 2023/Auteur: Anne-Hélène Mai – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4166)/Commentaires (0)/
Trois minutes pour convaincre

Trois minutes pour convaincre

Le 13 mars, l'Association francophone pour le savoir (ACFAS) a convié en ligne le public à la finale fransaskoise du concours Ma thèse en 180 secondes. La relève universitaire d’expression française de la province a ainsi présenté ses projets de recherche en un format accessible, ludique et dynamique.

23 mars 2023/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (3994)/Commentaires (0)/
Une pionnière de l’enseignement des arts industriels récompensée

Une pionnière de l’enseignement des arts industriels récompensée

La Fransaskoise Julie Lemire s’est vu remettre, le 4 novembre 2022, le Saskatchewan Youth Apprenticeship (SYA) Champion Award, un prix qui souligne les réalisations d’enseignants du secteur des arts industriels de la province.

27 janvier 2023/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (4142)/Commentaires (0)/
RSS
245678910Dernière

 - jeudi 9 mai 2024