Skip Navigation
Réjean Paulin

Publicité fédérale Les journaux minoritaires pas plus avancés

Image
Le gouvernement fédéral vient de lancer sa nouvelle politique de communication avec le public. Cette mise à jour est importante pour le journal que vous tenez entre vos mains, puisque la publicité gouvernementale est une de ses sources de revenus.

Soulignons tout d’abord la triple victoire que représente la publication d’un journal francophone en milieu anglophone.

D’abord, il s’agit d’une victoire contre l’oubli. Produire un journal dans sa communauté, c’est montrer que l’on existe. Ensuite, c’est une victoire contre l’indifférence. Questionner son monde n’est possible que si la lassitude n’a pas étouffé la volonté de faire évoluer sa société. Enfin, c’est une victoire contre le manque d’argent. Tout journal a besoin de recettes publicitaires. Or, l’assiette est souvent trop petite en milieu minoritaire pour apporter profits et rentabilité.

Aucun journal francophone dans le Canada que l’on dit anglais ne roule sur l’or. C’est souvent le dévouement inconditionnel des artisans qui compense la faiblesse du marché publicitaire. Les choses n’ont jamais été faciles, mais auparavant, la publicité gouvernementale compensait quelque peu le manque à gagner. Puis le virage numérique est arrivé… On délaisse les journaux, on ouvre son propre réseau, bref on s’éloigne des espaces publicitaires traditionnels.

J’ai assisté à la conférence de presse du président du Conseil du Trésor, Scott Brison, pour voir ce que la nouvelle Politique sur les communications et l’image de marque prévoyait à cet égard.

On y apprend que l’état sera beaucoup plus rigoureux quant au contenu de sa publicité. Bonne initiative si l’on empêche ainsi que l’argent des contribuables serve la propagande partisane. Mais, on y apprend aussi que la bête noire des médias communautaire risque de grossir. Le virage numérique, déjà bel et bien enclenché, va s’accentuer parce qu’il permet de mieux communiquer avec les Canadiens en plus de réduire les coûts.

Dans la documentation remise aux journalistes, on pouvait lire qu’afin « de mieux interagir avec les Canadiens, les ministères utiliseront les outils que les Canadiens utilisent, par exemple les médias sociaux et le Web, comme principaux moyens de communication. »

Rien de concret

On y comptait plus de quarante pages de textes. Pas une seule ligne ne portait expressément sur l’achat de publicité auprès des médias communautaires. On y parlait vaguement d’équilibrer l’utilisation du numérique avec les « méthodes traditionnelles », sans plus.

La presse francophone de son côté veut du concret. Elle souhaite que le papier garde sa place et que le fédéral continue d’y acheter de l’espace pour faire connaître ses programmes et politiques.

Cette question était à l’ordre du jour à Ottawa l’hiver dernier. Le Comité permanent du Patrimoine canadien de la Chambre des communes y a consacré quelques semaines. Les éditeurs ont pu exposer leur situation. Ils sont obligés de supprimer des pages pour éviter pertes et déficits tandis que leur personnel doit mettre les bouchées doubles.

Pas de réponse

Cela dit, on voit bien que le problème n’est pas encore sur le radar du Conseil du Trésor. Quand on demande à Scott Brison de se prononcer, il nous aiguille vers la ministre Judy Foote de Services publics et Approvisionnement.

Cette réponse étonne quelque peu, car c’est le Comité des communes d’un autre ministère, celui du Patrimoine canadien, qui a reçu en audience les représentants de la presse communautaire. Il me semble que la ministre Mélanie Joly serait elle aussi désignée pour répondre.

Tout ça donne l’impression que l’on n’a pas beaucoup discuté de l’inquiétude qui ronge la presse francophone, ni au cabinet, ni parmi les fonctionnaires chargés du dossier. Préciser les choses aurait été possible puisque la nouvelle politique porte non seulement sur le contenu de la publicité fédérale, mais aussi sur les moyens de diffusion.

Les rapports entre la presse communautaire et les communications de l’état semblent, hélas, n’avoir été qu’une ombre diffuse dans une grande réforme. La ministre Joly va-t-elle un jour allumer les projecteurs?

Imprimer
16577

Réjean PaulinRéjean Paulin

Autres messages par Réjean Paulin
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Dans nos écoles 25 mai au 7 juin 2023

Dans nos écoles 25 mai au 7 juin 2023

Dans nos écoles 25 mai au 7 juin 2023.

6 juin 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (2753)/Commentaires (0)/
Dans nos écoles 11 au 24 mai 2023

Dans nos écoles 11 au 24 mai 2023

Dans nos écoles 11 au 24 mai 2023.

23 mai 2023/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (2296)/Commentaires (0)/
Le postsecondaire en français grand perdant du Plan d’action pour les langues officielles

Le postsecondaire en français grand perdant du Plan d’action pour les langues officielles

Ottawa investit 4,1 milliards de dollars dans le Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028. Si de nouveaux investissements sont prévus notamment en immigration, en immersion et en petite enfance, le gouvernement libéral a brisé sa promesse électorale de financer le postsecondaire en français de manière permanente à raison de 80 millions de dollars par an.

16 mai 2023/Auteur: Inès Lombardo — Francopresse /Nombre de vues (3214)/Commentaires (0)/
Voyages du CÉF à l’international : « un énorme retour sur investissement »

Voyages du CÉF à l’international : « un énorme retour sur investissement »

Fin avril, une délégation du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) s’est rendue au Burundi et au Niger sous la houlette de son directeur général Ronald Ajavon en vue d’établir des partenariats avec les autorités locales. Certaines personnes de la communauté ont critiqué les dépenses encourues, estimant que le CÉF devrait se focaliser sur d’autres priorités plus locales. Monsieur Ajavon clarifie sa démarche.

12 mai 2023/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (4690)/Commentaires (0)/
Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF.

11 mai 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (2058)/Commentaires (0)/
ÉCOLE DE BELLEGARDE

ÉCOLE DE BELLEGARDE

ÉCOLE DE BELLEGARDE.

27 avril 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (2172)/Commentaires (0)/
Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF

Message du directeur général du CÉF.

27 avril 2023/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (1732)/Commentaires (0)/
Gard’Amis, une garderie en pleine croissance

Gard’Amis, une garderie en pleine croissance

Le Centre éducatif Gard’Amis, à Regina, dessert la petite enfance depuis 1987. Première garderie francophone de la province, cette coopérative à but non lucratif a même commencé à acquérir des propriétés en 2017 pour répondre aux besoins toujours croissants des familles fransaskoises.

27 avril 2023/Auteur: Sarah Vennes-Ouellet – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (3959)/Commentaires (0)/
Des Fransaskois étudieront les relations publiques à La Cité à Toronto

Des Fransaskois étudieront les relations publiques à La Cité à Toronto

Après une entente signée le 5 avril, des étudiants du Collège Mathieu auront accès dès septembre prochain au programme de Relations publiques de deux ans du Collège La Cité à Toronto.

18 avril 2023/Auteur: François Bergeron (L’Express)/Nombre de vues (3419)/Commentaires (0)/
L’enseignement de demain sera-t-il « dialogique » ?

L’enseignement de demain sera-t-il « dialogique » ?

Précurseur et prêcheur de l’approche dialogique en enseignement depuis 36 ans, le professeur Norman Cornett était l’invité d’honneur d’une discussion à la Cité francophone de l’Université de Regina les 28 et 29 mars. L’événement, ouvert au public, a soulevé des échanges de fond entre les membres du personnel enseignant et les étudiants.

15 avril 2023/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (3390)/Commentaires (0)/
Les enseignants renouent contact à Saskatoon

Les enseignants renouent contact à Saskatoon

Les enseignants fransaskois ont pu enfin se retrouver lors du premier congrès organisé en personne depuis le début de la pandémie les 30 et 31 mars à Saskatoon. Organisatrices de la rencontre, l’Association locale des enseignantes et des enseignants fransaskois (ALEF) et l’Association professionnelle des enseignants fransaskois (APEF) avaient logiquement choisi pour thème Des retrouvailles pour se ressourcer.

14 avril 2023/Auteur: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (3270)/Commentaires (0)/
Le gouvernement donne son aval pour deux nouvelles écoles

Le gouvernement donne son aval pour deux nouvelles écoles

Bonne nouvelle pour les Fransaskois : deux nouvelles écoles se retrouvent dans le budget provincial 2023-2024 présenté le 22 mars. Si l’annonce des établissements, prévus pour Prince Albert et Saskatoon, enchante les communautés locales, la vigilance reste de mise.

4 avril 2023/Auteur: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (3784)/Commentaires (0)/
Faire reconnaître l’apprentissage non formel et informel du français

Faire reconnaître l’apprentissage non formel et informel du français

En dehors du cursus scolaire, les situations d’apprentissage sont infinies. C’est le message que veut faire passer le Réseau pour le développement de l’alphabétisme et des compétences (RESDAC). Une considération que l’organisme veut faire inscrire dans la modernisation de la Loi sur les langues officielles.

3 avril 2023/Auteur: Anne-Hélène Mai – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4338)/Commentaires (0)/
Trois minutes pour convaincre

Trois minutes pour convaincre

Le 13 mars, l'Association francophone pour le savoir (ACFAS) a convié en ligne le public à la finale fransaskoise du concours Ma thèse en 180 secondes. La relève universitaire d’expression française de la province a ainsi présenté ses projets de recherche en un format accessible, ludique et dynamique.

23 mars 2023/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (4095)/Commentaires (0)/
Une pionnière de l’enseignement des arts industriels récompensée

Une pionnière de l’enseignement des arts industriels récompensée

La Fransaskoise Julie Lemire s’est vu remettre, le 4 novembre 2022, le Saskatchewan Youth Apprenticeship (SYA) Champion Award, un prix qui souligne les réalisations d’enseignants du secteur des arts industriels de la province.

27 janvier 2023/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (4214)/Commentaires (0)/
RSS
245678910Dernière

 - lundi 20 mai 2024