Skip Navigation

Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joseph, dit Joe, Poirier a passé sa vie à défendre la cause fransaskoise. À 78 ans, il est récompensé pour ce dévouement en recevant, en avril dernier à Ottawa, la Médaille du souverain pour les bénévoles des mains de la gouverneure générale du Canada Mary Simon.

C’est en famille, avec sa femme, son fils le plus âgé et sa belle-fille que Joseph Poirier a reçu cet honneur lors d’une cérémonie à Rideau Hall le 21 avril.  

« C’était un beau séjour, on en a profité pour aller voir de la famille, ma famille est très fière que j’aie reçu cet honneur, commente-t-il. Ça a été toute une surprise. Je pensais que c’était pour souligner mon implication comme conseiller scolaire, mais quand j’ai reçu cette médaille, ça m’a comme réveillé, je suis content de tout ce que j’ai accompli. » 

Depuis quarante-cinq ans, le Fransaskois s’implique au niveau du conseil scolaire de l’école de Bellegarde en plus d’avoir donné beaucoup de son temps aux différentes associations et causes fransaskoises.

Image
Le conseiller d'école Joseph Poirier lauréat de la Médaille du souverain pour les bénévoles. Crédit: Gouverneur général du Canada

Être francophone, un combat de tous les jours

Joseph Poirier a notamment été président de l’Association canadienne-française de Bellegarde, village situé au sud-est de la province, à quelques kilomètres de la frontière avec le Manitoba. Il y est resté pendant 20 ans après avoir aidé à remettre sur pied l’organisme en 1987.

On a dû faire beaucoup de sacrifices en tant que francophones

L’homme, fier de sa langue première, concède qu’être francophone en milieu minoritaire est parfois ardu et que ce n’est pas par hasard si, à près de 80 ans, il parle encore couramment la langue de Molière.

« Ça a été très difficile, on a dû faire beaucoup de sacrifices en tant que francophones », souligne-t-il. Il évoque ici le gouvernement saskatchewanais de James Thomas Milton Anderson qui, en 1930-1931, a aboli le droit à l’enseignement de la première année en français et a interdit les symboles religieux dans les écoles publiques.

Joseph Poirier se souvient ainsi de ses premières années sur les bancs d’école, alors que l’enseignement du français et de la religion catholique était prohibé, deux pans essentiels de son identité. 

« On continuait quand même et on apprenait le français une demi-heure après les heures de classes régulières. Il y avait toujours un élève mandaté pour aller enlever le crucifix sur le mur si un inspecteur des écoles arrivait. Et les enseignantes cachaient leur crucifix dans leur robe », se remémore-t-il.

Joseph Poirier le dit : c’est grâce à l’école de Bellegarde, qui comptait jusqu’à 270 élèves à une époque, ainsi qu’à la religion catholique si le français a su tenir le coup dans cette région de la province.  « C’est un cadeau du ciel que je parle encore le français aujourd’hui », s’exclame-t-il.

C’est un cadeau du ciel que je parle encore le français aujourd’hui

Joseph Poirier le dit : c’est grâce à l’école de Bellegarde, qui comptait jusqu’à 270 élèves à une époque, ainsi qu’à la religion catholique si le français a su tenir le coup dans cette région de la province.  « C’est un cadeau du ciel que je parle encore le français aujourd’hui », s’exclame-t-il.

Une perte de vitesse

Père de neuf enfants et grand-père de vingt-quatre petits-enfants, Joseph Poirier est fier que ses descendants continuent à parler le français, tout comme ses parents le lui ont enseigné.

« Mon père Rosario Poirier est arrivé dans la région en 1910 avec ses deux oncles curés qui partaient en mission. Il a été orphelin très jeune », dit-il.

Aujourd’hui, celui qui a rencontré son épouse Irène, elle aussi fransaskoise, à l’Université de Regina observe et déplore un déclin de la langue française dans son village.

« Le français perd des plumes, on a perdu les sœurs et les frères pour la religion et aussi il y a de plus en plus de mariages bilingues, ce qui n’aide pas à la cause. Je pense que c’est en déclin, je ne sais pas si ça va remonter la pente. »

Malgré tout, Joseph Poirier continuera de s’impliquer à l’école de Bellegarde pour au moins trois ans. « Ça m’intéresse encore de m’engager, je n’ai pas envie que le français meure. »

L’homme qui travaille également pour la ferme familiale prévoit de ralentir le rythme et songe à la retraite. « J’ai aimé l’enseignement, mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est la ferme. J’adore la ferme, c’est là qu’on a été élevés. Je vais m’y consacrer davantage quand l’un de mes fils va venir m’aider prochainement. »

Je n’ai pas envie que le français meure

 

Une médaille riche de sens

La Médaille du souverain pour les bénévoles souligne les engagements bénévoles exceptionnels de Canadiens partout au pays. Cette distinction honorifique remplace le Prix du gouverneur général pour l’entraide et vise à rendre hommage au dévouement et à l’implication des bénévoles.

Elle est remise par la Fondation Rideau Hall dont l’objectif est de constituer un fonds de dotation de 5 millions de dollars. Ce fonds permettra au Bureau du gouverneur général d’honorer tous les ans de nombreux bénévoles à travers le pays.

Article précédent La francophonie entre privilèges et marginalisations
Prochain article Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir
Imprimer
4965

Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.PresseMarie-Lou Bernatchez

Autres messages par Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Rencontre avec Kenneth Bos: histoire d'une chronique

Rencontre avec Kenneth Bos: histoire d'une chronique

Rencontre avec Kenneth Bos, à l'origine de "S'exprimer autrement", chronique qui paraît dans l'Eau vive depuis le 24 mars.
21 avril 2016/Auteur: Mychèle Fortin/Nombre de vues (36446)/Commentaires (0)/
Le centre éducatif Les Petits Pois de Bellevue

Le centre éducatif Les Petits Pois de Bellevue

Défis et projets d'une garderie en milieu rural

BELLEVUE - Après une occupation temporaire au sein du restaurant le Rendez-Vous, l’équipe et les enfants du centre éducatif Les Petits Pois ont intégré leurs locaux flambant neufs au sein de l’école.
21 avril 2016/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (24537)/Commentaires (0)/
Communications scolaires

Communications scolaires

Ça a bardé ces dernières semaines dans les couloirs d’écoles. L’annonce du retour de l’ancien directeur de l’Éducation du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a fortement polarisé les parents.
7 avril 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (27369)/Commentaires (0)/
Les 5 choses essentielles à apprendre avant l’âge de 20 ans

Les 5 choses essentielles à apprendre avant l’âge de 20 ans

Dans notre vie moderne, développée et diverse, il y a des choses que tous les jeunes devraient apprendre en grandissant pour potentiellement sauver des vies ou éviter des événements tragiques.
7 avril 2016/Auteur: Pat Connolley/Nombre de vues (32697)/Commentaires (0)/
Projet intergénérationnel à Gravelbourg

Projet intergénérationnel à Gravelbourg

Des aînés et des jeunes élèves de Gravelbourg ont discuté carrières.
7 avril 2016/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (30710)/Commentaires (0)/
Concours Flash ton école: prix Coup de coeur des RVF à l'École Valois

Concours Flash ton école: prix Coup de coeur des RVF à l'École Valois

Rencontre avec la monitrice de langue Éliane Garcia

PRINCE ALBERT - L'école Valois a remporté la deuxième place du concours Flash ton école en se méritant le prix Coup de coeur du jury.
5 avril 2016/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (34147)/Commentaires (0)/
L’article 23 inclut-il le préscolaire ?

L’article 23 inclut-il le préscolaire ?

Un vide juridique relentit les gouvernements provinciaux

Le ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick attend un examen du régime de garderies avant de décider s’il demandera l’avis de la Cour d’appel. En Ontario, où la petite enfance est également intégrée au ministère de l’Éducation, on attend une loi habilitante pour la prise en charge de services éducatifs préscolaires.

25 mars 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (32534)/Commentaires (0)/
Débats houleux entre CSF et parents

Débats houleux entre CSF et parents

La réembauche de Bernard Roy au cœur de l’Assemblée des électeurs du CSF

REGINA - L’assemblée générale des électeurs du Conseil scolaire fransaskois qui s'est tenue  vendredi le 11 mars était hautement attendue.  Et les plumes ont volé.

24 mars 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard et Frédéric Dupré/Nombre de vues (26807)/Commentaires (0)/

L'École Beau Soleil et l'École Mathieu de Gravelbourg soulignent le Mois de l’histoire des Noirs

GRAVELBOURG - Le tissu social de la Saskatchewan est constitué de plus d’une soixantaine de nationalités différentes.
24 mars 2016/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (25558)/Commentaires (0)/
L’Université d’Ottawa tend la main aux Fransaskois

L’Université d’Ottawa tend la main aux Fransaskois

Un programme de common law offert en français en Saskatchewan

L’Université d’Ottawa et l'Université de la Saskatchewan sont partenaires pour offrir des études de common law en français
24 mars 2016/Auteur: Mila Roy (Gazette de l'Université d'Ottawa)/Nombre de vues (29502)/Commentaires (0)/
Foire du Patrimoine à Mgr de Laval

Foire du Patrimoine à Mgr de Laval

Les élèves de la 4ème à la 7ème année de l'École Monseigneur de Laval ont tenu leur Foire du patrimoine.
24 mars 2016/Auteur: Alexandre Chartier (SHS)/Nombre de vues (30232)/Commentaires (0)/

L'École Beau Soleil et l'École Mathieu de Gravelbourg soulignent le Mois de l’histoire des Noirs

On retrouve plus d’une soixantaine de nationalités différentes en Saskatchewan.

24 mars 2016/Auteur: Michel Vézina (Collaboration avec ÉBS et ÉMG)/Nombre de vues (26567)/Commentaires (0)/
Mission de recrutement du Collège Mathieu à l'étranger

Mission de recrutement du Collège Mathieu à l'étranger

Le directeur du Collège, Francis Kasongo, dresse un bilan positif

La mission de recrutement international ciblait l’Afrique francophone de l’Ouest avec pour objectif essentiel, faire de la promotion et du recrutement d’étudiants francophones au Sénégal et au Cameroun, précisément à Dakar, Douala et Yaoundé.
16 mars 2016/Auteur: Collège Mathieu/Nombre de vues (27593)/Commentaires (0)/
Une étudiante de Regina lauréate du concours "Ma francophonie en 3 D"

Une étudiante de Regina lauréate du concours "Ma francophonie en 3 D"

Jessie Guraliuck de la Cité universitaire parmi les cinq gagnants au Canada

Jessie Guraliuck, étudiante au Bac en éducation à la Cité universitaire francophone de l'Université de Regina, a gagné une bourse de 1000 $ à l'issue du concours vidéo Ma francophonie en 3D

14 mars 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (28571)/Commentaires (0)/
Le centre éducatif Trésors du Monde : entre défis et réussites

Le centre éducatif Trésors du Monde : entre défis et réussites

PRINCE ALBERT - Ouvert il y a 2 ans, le Centre de la petite enfance (CPE) Trésors du Monde connaît une activité croissante dans l’accueil des enfants âgés de 6 semaines à 5 ans.

10 mars 2016/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (29604)/Commentaires (0)/
RSS
Première1213141517192021Dernière

 - dimanche 19 mai 2024