Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere Nouveau système d'abonnement
Inès Lombardo – Francopresse
/ Catégories: Société, Immigration, 2ELGBTQ

Laurent Francis Ngoumou: sa bataille pour les droits des immigrants LGBTQ+

Image
Crédit : Inès Lombardo – Francopresse

Laurent Francis Ngoumou est arrivé au Canada en 2017, après avoir passé plusieurs années en Allemagne. À 34 ans, il jette un regard lucide sur son Cameroun natal, où il a souvent senti qu’il était dangereux pour lui de s’ouvrir sur son homosexualité. Il se consacre aujourd’hui à lutter pour les personnes qui, comme lui, sont immigrantes LGBTQ+ racisées. 

Arrivé avec un visa étudiant, Laurent Francis Ngoumou ne sait pas encore s’il veut rester au Canada de manière permanente. S’il dit aimer ce pays multiculturel, il se définit avant tout comme « citoyen du monde ».

À 34 ans, celui qui a quitté son Cameroun natal pour l’Allemagne en 2013 multiplie les diplômes et les emplois en parallèle, toujours en lien avec ses études. « Il faut bien les payer », lance-t-il avec un sourire.

Doctorant à l’Université Laval, à Québec, il doit rendre sa thèse au printemps 2022. Son travail porte sur les enjeux LGBTQ + des personnes racisées.

« Je me sentais en insécurité »

Image
Laurent Francis Ngoumou avec sa famille d’accueil lors de son séjour à Kronach, en Allemagne.
Crédit : Courtoisie de Laurent Francis Ngoumou

Laurent Francis Ngoumou a choisi de s’installer à Ottawa ces derniers mois pour rédiger sa thèse. « Le centre politique et décisionnel est à Ottawa. Et puis l’Ontario est une terre d’opportunités pour les francophones ! J’ai aussi l’impression qu’il y a plus d’ouverture sur les questions LGBTQ+ », résume-t-il. 

En comparaison, il trouve Québec « très peu ouverte ». Le jeune homme parle en connaissance de cause : il est noir, homosexuel et immigrant. Il sait ce que c’est que de subir la discrimination et les agressions physiques ou mentales, que ce soit ici ou dans son pays d’origine. 

La différence au Cameroun, c’est que l’homosexualité est criminalisée. « Selon l’article 347-1 du Code pénal, tu risques [de six mois à] cinq ans de prison et [de 20 000] à 200 000 francs CFA d’amende [environ 450 dollars canadiens] si tu es pris à être homosexuel », rapporte-t-il. 

C’est sans compter la crainte quai-constante de la torture et la pression soutenue qu’il ressentait s’il fréquentait un peu trop longtemps une autre personne du même sexe. « Je devais partir. Je me sentais en insécurité, même au sein de ma propre famille. Quand ils voient qu’à 17 ans, tu n’as pas encore de copine, ils te lancent forcément : “J’espère que tu n’es pas homo !”. Tu te sens obligé de te cacher derrière les études, de dire que tu fais passer ça avant », relate Laurent Francis Ngoumou. 

Il a gardé les liens avec sa mère qu’il « adore », toujours résidente du Cameroun, même si celle-ci accepte son homosexualité avec difficulté : « Disons que ça dépend des jours », relate-t-il, amusé. Le jeune homme est évasif sur le reste de sa famille.

(Re)construire son identité à travers l’immigration

Image
Né au Cameroun, Laurent Francis Ngoumou est arrivé au Canada en 2017 après avoir passé plusieurs années en Allemagne. .
Crédit : Francopresse

En 2013, Laurent Francis Ngoumou s’est donc envolé pour l’Allemagne. « J’ai choisi ce pays en partie parce que ma grand-mère avait été sage-femme au Cameroun pour le compte des Allemands. Elle avait aimé leurs méthodes de travail, elle m’en parlait beaucoup. Je savais aussi que c’était un pays ouvert », soutient le jeune homme.

Passé par Erlangen et Munich, l’immigrant retient surtout son expérience à Kronach, dans le centre est du pays, où il a vécu avec une famille d’accueil. Il travaillait pour le compte de cette dernière, alors propriétaire d’un hôtel-restaurant. C’est là qu’il dit avoir le plus appris sur la langue et la culture allemandes, et sur lui-même. 

Concentré sur le travail, Laurent Francis Ngoumou a rapidement développé une expertise dans le domaine des droits des immigrants LGBTQ+ racisés. Une compétence qui lui a permis de devenir consultant pour divers organismes allemands.

En 2015, il s’est établi à Berlin pour deux années d’études, à l’issue desquelles il a décroché deux maîtrises : la première en art, travail social et droits de l’Homme à l’Université des sciences appliquées Alice Salomon de Berlin, et la seconde en Francophonie et mondialisation à l’Université Jean Moulin Lyon 3.

En Allemagne, Laurent Francis Ngoumou a pris conscience qu’il pouvait être qui il voulait. Il s’est émancipé, est sorti, s’est habillé de façon non genrée, sans jugement, et a rencontré des personnes très différentes. L’Allemagne l’a « ouvert », dit-il. 

Mais aujourd’hui, au Canada, il sent encore parfois qu’il doit « cocher des cases. Si tu es gai et noir, tu dois être drôle. Sinon, tu n’es pas validé dans ton identité, surtout au Québec. »

Racisme et homophobie restent un lot commun de toutes parts : quand ce ne sont pas des homosexuels non racisés qui lui reprochent son accent ou sa manière de cuisiner « à la camerounaise », des immigrants racisés lui reprochent sa sexualité. 

« Être quatre fois plus compétent »

Si Laurent Francis Ngoumou tire une analyse de ses années d’études et de travail, c’est que les immigrants racisés homosexuels « doivent être quatre fois plus compétents » pour espérer avoir les mêmes opportunités de travail que les autres. 

Lui-même en a fait un objectif en multipliant les expériences. Il présente actuellement une série de six ateliers en français sur la santé mentale pour les personnes LGBTQ+ d’ascendance africaine et caribéenne, en collaboration avec FrancoQueer. Il est aussi conseiller en santé mentale à la Croix-Rouge canadienne pour intervenir dans les zones reculées auprès des Autochtones. 

Le jeune homme est de ces personnes trop passionnées pour prendre une pause. « Je veux aider les gens, c’est tout », conclut-il.

Imprimer
13236

Inès Lombardo – FrancopresseFrancopresse

Autres messages par Inès Lombardo – Francopresse
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
André Messier nommé directeur général adjoint à l’éducation

André Messier nommé directeur général adjoint à l’éducation

Une nomination au CÉF qui soulève des vagues

La nomination d’André Messier à la direction générale adjointe à l’éducation du Conseil des écoles fransaskoises a suscité quelques questionnements compte tenu des antécédents houleux de monsieur Messier alors qu’il était directeur de la Commission scolaire du Val-des-Cerfs à Granby.

21 août 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (33064)/Commentaires (0)/

Sacré Charlemagne!

Pour nous inviter aux vacances, il y a eu la chanson « C’est le temps des vacances ».  Mais pour nous ramener à la réalité de la fin de celles-ci et de la rentrée scolaire, il y a eu une chanson très populaire en son temps par la chanteuse française France Gall. Évidemment, il s’agit de « Sacré Charlemagne ».

18 août 2016/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (26460)/Commentaires (0)/
Rentrée scolaire stress et excitation pour enfants et parents

Rentrée scolaire stress et excitation pour enfants et parents

Le mois de septembre résonne comme le mois de toutes les découvertes. La plus grande découverte, et néanmoins la plus stressante pour un grand nombre de familles, reste l’entrée à l’école.

18 août 2016/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (40053)/Commentaires (0)/
Robert Lessard et la rentrée scolaire de l’École Boréale à Fort McMurray

Robert Lessard et la rentrée scolaire de l’École Boréale à Fort McMurray

Deux jours après son entrée en fonction, le feu atteignait la ville

Malgré les défis causés par le feu de forêt, la rentrée scolaire aura lieu pour les élèves de l’École Boréale de Fort McMurray. 

22 juillet 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (26027)/Commentaires (0)/
Un collectif de parents fransaskois lance un appel à l'unité

Un collectif de parents fransaskois lance un appel à l'unité

Le Collectif des parents inquiets et préoccupé a émis un communiqué qui fait appel à l'unité pour lutter contre le sous-financement des écoles fransaskoises.

 

18 juillet 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (25814)/Commentaires (0)/
Les écoles fransaskois ont deux codirecteurs

Les écoles fransaskois ont deux codirecteurs

Bernard Roy sera le prochain directeur des études

Malgré une certaine grogne au sein d’un groupe de parents fransaskois face à sa réembauche par le Conseil des écoles fransaskoise (CÉF), Bernard Roy a finalement été nommé codirecteur du CEF en compagnie de Ronald Ajavon. Monsieur Roy sera ainsi en charge du volet éducationnel de l’organisme en supervisant ses orientations et actions alors que monsieur Ajavon s’occupera du côté administratif et opérationnel.
13 juillet 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard et Pascal Lévesque/Nombre de vues (34230)/Commentaires (0)/
Lettre des parents: Bernard Roy doit démissioner

Lettre des parents: Bernard Roy doit démissioner

Le CSF parle de transparence et de rétablir la confiance des parents

Nous demandons la démission de M Roy. C’est la chose morale et honorable à faire. Les parents doivent participer aux élections et demander du changement.
12 juillet 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (32043)/Commentaires (0)/
L’école francophone et les Néo-Canadiens

L’école francophone et les Néo-Canadiens

De plus en plus, on voit l'immigration francophone comme le moyen de changer le cours de l’histoire qui voudrait que la langue française vogue imperceptiblement vers des eaux troubles et des ciels obscurs.

7 juillet 2016/Auteur: Réjean Paulin/Nombre de vues (31036)/Commentaires (0)/
Exposition d’arts de l’École Ducharme

Exposition d’arts de l’École Ducharme

Les artistes en herbe font belle impression

« Wow! » semble avoir été l’exclamation la plus utilisée lorsque la galerie d’art organisée par le conseil de l’École Ducharme a ouvert ses portes en soirée le 20 juin dernier.

4 juillet 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (33743)/Commentaires (0)/
Lettre de parents fransaskois: La saine gouvernance scolaire 101

Lettre de parents fransaskois: La saine gouvernance scolaire 101

La période électorale du Conseil scolaire fransaskois (CSF) approche à grands pas. Nous sommes les électeurs. Nous sommes des payeurs de taxes (les contribuables).  Nous demandons une éducation de qualité pour nos enfants. Nous demandons l’excellence au niveau du français dans nos espaces scolaires. Nous voulons une gestion responsable de nos écoles.

30 juin 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (25229)/Commentaires (0)/
Mon enfant ne veut manger que des pâtes !

Mon enfant ne veut manger que des pâtes !

Même si notre enfant semble être déterminé à ne pas manger les « choses vertes » qui osent envahir son assiette, rien n’est perdu. Voici quelques trucs et astuces pour aider votre enfant dans sa découverte alimentaire.

 

30 juin 2016/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (39707)/Commentaires (0)/
Le président du CSF s’engage à refléter la volonté de la communauté

Le président du CSF s’engage à refléter la volonté de la communauté

Rencontre avec le président du Conseil scolaire fransaskois

Alpha Barry estime que le temps est désormais à la reconstruction pour le CSF dont la situation ne fait pas l’unanimité actuellement.
16 juin 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard et Pascal Lévesque/Nombre de vues (34222)/Commentaires (0)/
Parcours de l’unique finissant de l’école Valois

Parcours de l’unique finissant de l’école Valois

Entre autonomie, discipline et motivation

PRINCE ALBERT - Vivre son secondaire comme étant le seul élève de la classe peut sembler être un défi pour bien des élèves. Cependant, pour Bao Tuong An Chau, la situation ne lui a pas semblé incongrue. Il a su s’en accommoder et même s’en satisfaire pleinement.

 

16 juin 2016/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (24908)/Commentaires (0)/
C’est gros, c’est amusant, c’est le nouveau meuble de jeu à l’École de Bellegarde

C’est gros, c’est amusant, c’est le nouveau meuble de jeu à l’École de Bellegarde

Il y avait beaucoup de gros sourires le 9 mai 2016 à l’École de Bellegarde pendant les récréations, grâce au nouveau meuble de jeu qui a été installé la semaine précédente par des parents bénévoles.
2 juin 2016/Auteur: Aimée Poirier (ACFB)/Nombre de vues (26847)/Commentaires (0)/
De nouveaux espaces à Saskatoon pour le Collège Mathieu

De nouveaux espaces à Saskatoon pour le Collège Mathieu

Le jeudi 19 mai dernier le Collège Mathieu a inauguré ses nouveaux espaces du campus de Saskatoon.

2 juin 2016/Auteur: Collège Mathieu/Nombre de vues (32268)/Commentaires (0)/
RSS
Première1213141517192021Dernière

 - jeudi 26 décembre 2024