Skip Navigation
Bon 36366
Dominique Liboiron

Entretien avec Roméo Dallaire

Roméo Dallaire

Roméo Dallaire

Ancien combattant du génocide rwandais, le lieutenant-général retraité et ancien sénateur libéral, Roméo Dallaire lance un nouveau livre intitulé Waiting for First Light: My Ongoing Battle with PTSD.
Photo: Gracieuseté
Le génocide au Rwanda était une guerre contre l’humanité. Roméo Dallaire est un ancien combattant de ce conflit. Retiré des Forces armées canadiennes, le lieutenant-général se bat contre le trouble de stress post-traumatique. Le lancement de son troisième livre, Waiting for First Light: My Ongoing Battle with PTSD, a eu lieu le 25 octobre dernier. Cet essai a été écrit dans le but d’aider sa guérison et de permettre aux Canadiens de mieux comprendre ce trouble.  

Son expérience en tant que commandant des forces de la Mission d’assistance des Nations Unies au Rwanda en 1993 et 1994 a fait l’objet de plusieurs films et documentaires. Son mémoire J’ai serré la main du diable, paru en 2004, lui a valu le Prix du Gouverneur général.

Témoin de maintes horreurs au cours du génocide de 100 jours pendant lesquels plus de 800 000 personnes ont perdu la vie, la plupart sous les coups de machette, Roméo Dallaire demeure hanté par ces atrocités, parmi lesquelles l’emploi d'enfants-soldats. Son deuxième livre,They Fight Like Soldiers, They Die Like Children, publié en 2010, traite de ce phénomène. L'ex-sénateur se consacre désormais à la lutte contre l'utilisation d'enfants-soldats dans les conflits partout dans le monde. 

Dominique Liboiron : Au niveau des gouvernements et des citoyens engagés, quelles démarchent doivent être prises pour mettre fin à l'exploitation des jeunes soldats?
Roméo Dallaire : Il est essentiel que la prévention et l’élimination de l’utilisation d’enfants comme soldats devienne une priorité centrale de tout processus de maintien de la paix et de résolution de conflit. Lorsqu'on laisse les enfants devenir les acteurs d’un cycle de violence, l’on accroît les chances de perpétuer cette violence dans le temps.

Les gouvernements devraient faire preuve d’une plus grande volonté politique pour mettre fin à cette terrible atteinte aux droits des enfants. De nombreux moyens existent aujourd’hui pour agir, seulement, la volonté politique pour mettre ces moyens en œuvre est trop souvent absente.  

Les citoyens engagés peuvent jouer un rôle important à ce chapitre en conscientisant le public face à ce problème, en demandant au gouvernement d’agir là où de graves conflits entraînent le recrutement d’enfants soldats et en appuyant les nombreuses organisations qui œuvrent à mettre fin à l’utilisation des enfants comme soldats.

DL : D'un point de vue militaire, est-ce que les jeunes combattent avec plus de zèle? Sont-ils moins soucieux du danger? En somme, pourquoi recruter des enfants?
RD : L’identité d’un jeune se construit avec le temps. À un très jeune âge, un enfant a plus de difficulté à discerner le bien du mal et une moins grande conscience du danger et de la mort. Souvent drogués et manipulés par des chefs charismatiques, les enfants-soldats peuvent faire preuve d’une grande cruauté et se lanceront souvent sans crainte dans des missions suicide. Les enfants utilisés d’une telle façon deviennent eux-mêmes une arme de guerre redoutable, obtenue à faible coût et en quantité presque illimitée, d’où la grande propension qu’ont de nombreux chefs de guerre, et des gouvernements, à recruter des enfants comme soldats.
 
DL : Quelles sont les conséquences émotives et légales pour les soldats d’âge adulte qui blessent ou tuent des soldats de moins de 18 ans?
RD : Il est certain qu’il est extrêmement difficile pour des soldats adultes de faire face à des enfants qui ouvrent le feu sur eux ou sur des populations qu’ils doivent protéger. C’est d’ailleurs également pour cette raison que les enfants sont utilisés comme soldats. Ils sèment la confusion et le désarroi dans les rangs de ceux qu’ils combattent.

Quand aux conséquences légales, cela demeure une question extrêmement délicate qui doit être éclaircie davantage par les tribunaux nationaux et internationaux.

DL : Dans les pays où les jeunes n'ont pas accès à un emploi ou à l'école, que peuvent-ils faire d'autre que devenir soldat?

RD : Les jeunes doivent se mobiliser entre eux et exiger que leurs droits soient respectés. L’établissement d’un Parlement jeunesse en République démocratique du Congo* est un bel exemple de ce type de mobilisation. 


* Le Parlement jeunesse encourage ses membres à s’impliquer au niveau politique et d’apprendre plus au sujet de la démocratie. Le Parlement encadre également la jeunesse dans le but de rebâtir leur pays.


Imprimer
25278

Dominique LiboironDominique Liboiron

Autres messages par Dominique Liboiron
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Rencontre avec Kenneth Bos: histoire d'une chronique

Rencontre avec Kenneth Bos: histoire d'une chronique

Rencontre avec Kenneth Bos, à l'origine de "S'exprimer autrement", chronique qui paraît dans l'Eau vive depuis le 24 mars.
21 avril 2016/Auteur: Mychèle Fortin/Nombre de vues (36487)/Commentaires (0)/
Le centre éducatif Les Petits Pois de Bellevue

Le centre éducatif Les Petits Pois de Bellevue

Défis et projets d'une garderie en milieu rural

BELLEVUE - Après une occupation temporaire au sein du restaurant le Rendez-Vous, l’équipe et les enfants du centre éducatif Les Petits Pois ont intégré leurs locaux flambant neufs au sein de l’école.
21 avril 2016/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (24569)/Commentaires (0)/
Communications scolaires

Communications scolaires

Ça a bardé ces dernières semaines dans les couloirs d’écoles. L’annonce du retour de l’ancien directeur de l’Éducation du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a fortement polarisé les parents.
7 avril 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (27391)/Commentaires (0)/
Les 5 choses essentielles à apprendre avant l’âge de 20 ans

Les 5 choses essentielles à apprendre avant l’âge de 20 ans

Dans notre vie moderne, développée et diverse, il y a des choses que tous les jeunes devraient apprendre en grandissant pour potentiellement sauver des vies ou éviter des événements tragiques.
7 avril 2016/Auteur: Pat Connolley/Nombre de vues (32749)/Commentaires (0)/
Projet intergénérationnel à Gravelbourg

Projet intergénérationnel à Gravelbourg

Des aînés et des jeunes élèves de Gravelbourg ont discuté carrières.
7 avril 2016/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (30751)/Commentaires (0)/
Concours Flash ton école: prix Coup de coeur des RVF à l'École Valois

Concours Flash ton école: prix Coup de coeur des RVF à l'École Valois

Rencontre avec la monitrice de langue Éliane Garcia

PRINCE ALBERT - L'école Valois a remporté la deuxième place du concours Flash ton école en se méritant le prix Coup de coeur du jury.
5 avril 2016/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (34165)/Commentaires (0)/
L’article 23 inclut-il le préscolaire ?

L’article 23 inclut-il le préscolaire ?

Un vide juridique relentit les gouvernements provinciaux

Le ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick attend un examen du régime de garderies avant de décider s’il demandera l’avis de la Cour d’appel. En Ontario, où la petite enfance est également intégrée au ministère de l’Éducation, on attend une loi habilitante pour la prise en charge de services éducatifs préscolaires.

25 mars 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (32590)/Commentaires (0)/
Débats houleux entre CSF et parents

Débats houleux entre CSF et parents

La réembauche de Bernard Roy au cœur de l’Assemblée des électeurs du CSF

REGINA - L’assemblée générale des électeurs du Conseil scolaire fransaskois qui s'est tenue  vendredi le 11 mars était hautement attendue.  Et les plumes ont volé.

24 mars 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard et Frédéric Dupré/Nombre de vues (26844)/Commentaires (0)/

L'École Beau Soleil et l'École Mathieu de Gravelbourg soulignent le Mois de l’histoire des Noirs

GRAVELBOURG - Le tissu social de la Saskatchewan est constitué de plus d’une soixantaine de nationalités différentes.
24 mars 2016/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (25606)/Commentaires (0)/
L’Université d’Ottawa tend la main aux Fransaskois

L’Université d’Ottawa tend la main aux Fransaskois

Un programme de common law offert en français en Saskatchewan

L’Université d’Ottawa et l'Université de la Saskatchewan sont partenaires pour offrir des études de common law en français
24 mars 2016/Auteur: Mila Roy (Gazette de l'Université d'Ottawa)/Nombre de vues (29545)/Commentaires (0)/
Foire du Patrimoine à Mgr de Laval

Foire du Patrimoine à Mgr de Laval

Les élèves de la 4ème à la 7ème année de l'École Monseigneur de Laval ont tenu leur Foire du patrimoine.
24 mars 2016/Auteur: Alexandre Chartier (SHS)/Nombre de vues (30275)/Commentaires (0)/

L'École Beau Soleil et l'École Mathieu de Gravelbourg soulignent le Mois de l’histoire des Noirs

On retrouve plus d’une soixantaine de nationalités différentes en Saskatchewan.

24 mars 2016/Auteur: Michel Vézina (Collaboration avec ÉBS et ÉMG)/Nombre de vues (26611)/Commentaires (0)/
Mission de recrutement du Collège Mathieu à l'étranger

Mission de recrutement du Collège Mathieu à l'étranger

Le directeur du Collège, Francis Kasongo, dresse un bilan positif

La mission de recrutement international ciblait l’Afrique francophone de l’Ouest avec pour objectif essentiel, faire de la promotion et du recrutement d’étudiants francophones au Sénégal et au Cameroun, précisément à Dakar, Douala et Yaoundé.
16 mars 2016/Auteur: Collège Mathieu/Nombre de vues (27618)/Commentaires (0)/
Une étudiante de Regina lauréate du concours "Ma francophonie en 3 D"

Une étudiante de Regina lauréate du concours "Ma francophonie en 3 D"

Jessie Guraliuck de la Cité universitaire parmi les cinq gagnants au Canada

Jessie Guraliuck, étudiante au Bac en éducation à la Cité universitaire francophone de l'Université de Regina, a gagné une bourse de 1000 $ à l'issue du concours vidéo Ma francophonie en 3D

14 mars 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (28596)/Commentaires (0)/
Le centre éducatif Trésors du Monde : entre défis et réussites

Le centre éducatif Trésors du Monde : entre défis et réussites

PRINCE ALBERT - Ouvert il y a 2 ans, le Centre de la petite enfance (CPE) Trésors du Monde connaît une activité croissante dans l’accueil des enfants âgés de 6 semaines à 5 ans.

10 mars 2016/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (29637)/Commentaires (0)/
RSS
Première1213141517192021Dernière

 - jeudi 23 mai 2024