Skip Navigation
Lucas Pilleri
/ Catégories: Politique

Un Fransaskois au cœur des élections françaises

Parti fin mars pour la France, le Fransaskois Emmanuel Masson s’est joint aux équipes du candidat malheureux Jean-Luc Mélenchon qui briguait la présidence de la République française. Malgré la défaite au premier tour, les convictions du jeune homme restent inchangées, bien motivé à changer le monde.

Arrivé à Paris le 29 mars, le jeune Fransaskois avait une idée claire en tête : « Faire campagne pour Jean-Luc Mélenchon. »

Au cours de cette mobilisation qui a précédé le premier tour du scrutin, le 10 avril, le jeune homme a distribué des tracts dans l’espace public, devant les écoles, les stations de métro et les marchés.

« Je suis allé à Saint-Denis, au nord de Paris, où il y a énormément de soutien pour Jean-Luc Mélenchon, mais aussi un des plus forts taux d'abstention. Mon but était de lutter contre l'abstention qui augmente à chaque élection en France », explique celui qui a étudié les sciences politiques à l’Université d’Ottawa.

La démarche du jeune homme a pu en surprendre plus d’un sur place : « En expliquant aux électeurs que j'étais venu du Canada pour leur parler de ce candidat, j'espérais que cela fasse réfléchir les gens, et qu'ils aillent voter », dit-il.

« Changer le monde »

Le jeune homme n’en est pas à sa première aventure politique à l’international. En 2020, il avait déjà passé sept semaines à collaborer avec l’équipe du candidat Bernie Sanders aux primaires démocrates américaines.

Après avoir étudié les sciences politiques et l’histoire à l’Université d’Ottawa, Emmanuel Masson a travaillé un temps comme pigiste à l’Eau vive, puis comme journaliste à Radio-Canada Saskatchewan.

Au travers de tous ses choix se retrouve l’envie de peser sur l’avenir. « Cette élection en France était une occasion unique de changer le monde. Ça peut sembler naïf, mais je le crois sincèrement », confie ce dernier.

Le soutien à Jean-Luc Mélenchon, homme de gauche anciennement au Parti socialiste français, puis fondateur du parti de la France insoumise, est un choix de cœur mais aussi de tête pour Emmanuel Masson.

Image
Le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a terminé troisième lors du premier tour des élections présidentielles en France. Crédit: Emmanuel Masson

« Les éléments de son programme sont très différents de ce que l'on retrouve en politique canadienne. Partout dans le monde occidental, dans les trente dernières années, des gouvernements de différentes couleurs se sont succédé, mais ont tous appliqué plus ou moins la même politique économique et internationale », avance le bénévole.

Sur la scène internationale, là encore, les idées du candidat à la présidentielle française séduisent le Fransaskois. « C’est un vieux routier de la politique française qui critique depuis longtemps les politiques du "consensus de Washington" en vigueur depuis la fin de la guerre froide », analyse-t-il.

La victoire d’un tel homme politique aurait pu changer la donne selon lui : « La France a une influence qui dépasse ses frontières, surtout au sein de l'Union européenne et en Afrique. Si un gouvernement altermondialiste était élu en France, ce serait un grand obstacle au néolibéralisme. »

Pour l’amour de la politique

Dans la vingtaine, Emmanuel Masson a malgré tout la force de ses convictions, au point d’avoir abandonné son contrat chez Radio-Canada. « Mes motivations profondes sont de lutter pour un monde meilleur. Je crois que les défis de notre époque, que ce soit les inégalités sociales, la crise climatique, les féminicides ou la tendance vers l’autoritarisme, ne pourront être réglés sans une certaine radicalité », présente-t-il.

Mes motivations profondes sont de lutter pour un monde meilleur

Que ce soit aux côtés de Jean-Luc Mélenchon ou de Bernie Sanders, le jeune homme est résolument tourné vers l’avenir : « Ces deux campagnes étaient inspirantes et porteuses d'espoir, mais aussi crédibles. J'aurais regretté de ne pas être venu faire quelque chose pour les soutenir alors que la victoire était à portée de main. »

À portée de main, en effet, puisque Jean-Luc Mélenchon est passé à 400 000 voix d’un second tour. « Bien sûr, le résultat ne fut pas celui que j’espérais, mais c’est tout de même passé proche », souligne le militant qui compte rester en France jusqu’en septembre pour prendre part aux élections législatives.

Malgré la défaite, Emmanuel Masson retire de cette expérience une belle leçon de militantisme à la française. « Les campagnes électorales en France sont très différentes de celles au Canada. En France, les militants ne cherchent pas à recenser leurs électeurs, mais veulent plutôt faire circuler les messages de leur candidat au plus grand nombre. Il y a donc moins de porte-à-porte et plus de diffusion de tracts dans les espaces publics achalandés », note-t-il.

Même si l’élection est perdue, d’autres victoires, plus modestes, resteront dans la tête du Fransaskois : « Un homme de Saint-Denis m'a dit qu'il sentait que Mélenchon était le seul candidat qui respectait les personnes d'origine étrangère. Saint-Denis a d'ailleurs voté à 61 % pour lui, un score inédit et un bond de 20 points par rapport à la précédente élection présidentielle en 2017 », se félicite-t-il, avec, peut-être, l’idée que son passage n’est pas étranger à ce résultat.

Imprimer
3067

Lucas PilleriLucas Pilleri

Autres messages par Lucas Pilleri
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Gilles Groleau récompensé

Gilles Groleau récompensé

Une carrière consacrée à l'éducation en français

REGINA - Gilles Groleau a été le récipiendaire du prix Dubois-Leblanc soulignant la qualité de son engagement au niveau du perfectionnement professionnel des enseignants dans les écoles fransaskoises.

 

22 juin 2017/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (28402)/Commentaires (0)/
Un budget scolaire 2017-2018 sous le signe des compressions

Un budget scolaire 2017-2018 sous le signe des compressions

Séance régulière du 31 mai du Conseil scolaire fransaskois

SASKATOON - Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a prévu des compressions budgétaires pour l’année scolaire 2017-2018, en réaction aux compressions annoncées par le gouvernement provincial de Brad Wall.

8 juin 2017/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (28882)/Commentaires (0)/
Huit nouveaux diplômés pour le Collège Mathieu

Huit nouveaux diplômés pour le Collège Mathieu

 

Huit finissants du Collège Mathieu sont partis sourire bien en vue avec leur diplôme en main à la suite de leur collation des grades, le 13 mai dernier à Regina.

27 mai 2017/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (32806)/Commentaires (0)/
Activités sportives ou artistiques: quand notre petit ne sait plus quoi choisir

Activités sportives ou artistiques: quand notre petit ne sait plus quoi choisir

Nous rêvons tous de voir notre enfant s’épanouir, se développer dans un sport ou une activité artistique.
25 mai 2017/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (38690)/Commentaires (0)/
Trois Fransaskois à Expo-science 2017

Trois Fransaskois à Expo-science 2017

L’Université de Regina accueillait le concours scientifique national Expo-Sciences du 14 au 20 mai dernier.
25 mai 2017/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (25607)/Commentaires (0)/
Ottawa doit faire mieux pour les écoles des minorités

Ottawa doit faire mieux pour les écoles des minorités

Le gouvernement fédéral échoue à son devoir constitutionnel d’aider les parents canadiens à exercer leur droit d’envoyer leurs enfants dans les écoles de la minorité linguistique, tranche un comité des Communes.
25 mai 2017/Auteur: Mélanie Marquis (Presse canadienne)/Nombre de vues (28299)/Commentaires (0)/
Concours de l'ACELF: l’école de Bellevue remporte deux prix

Concours de l'ACELF: l’école de Bellevue remporte deux prix

L’ACELF récompense la créativité de la jeunesse francophone de l’Ouest et des territoires

L’école de Bellevue a remporté deux prix parmi les 20 décernés à l’échelle nationale, soit dans le volet Petite enfance et le volet Primaire/élémentaire.
5 mai 2017/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (28627)/Commentaires (0)/
Maman, je me lave tout seul !

Maman, je me lave tout seul !

Apprendre à son enfant l’autonomie dans son hygiène

Bien que l’enfant, dans son développement classique, aime faire « tout, tout seul », se laver correctement relève souvent du défi.

1 mai 2017/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (41882)/Commentaires (0)/
La Cité Universitaire francophone célèbre ses talents

La Cité Universitaire francophone célèbre ses talents

REGINA - L’ambiance était électrique à la Cité universitaire francophone mercredi 12 avril, lors du 5 à 7 clôturant la session d’hiver.
28 avril 2017/Auteur: Marie Galophe/Nombre de vues (30865)/Commentaires (0)/
Emmanuel Aïto à la direction de la Cité universitaire francophone

Emmanuel Aïto à la direction de la Cité universitaire francophone

REGINA - Directeur par intérim de la Cité universitaire francophone depuis août 2016, Emmanuel Aïto a été choisi pour occuper la direction de l’institution pour les cinq prochaines années.
27 avril 2017/Auteur: La Cité universitaire francophone/Nombre de vues (26469)/Commentaires (0)/
Recours judiciaire envisagé par des parents de Regina

Recours judiciaire envisagé par des parents de Regina

Une cause qui pourrait changer le statut légal du préscolaire au pays

ST-DENIS - Le 9 avril dernier, les députés de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) réunis à St-Denis ont voté pour offrir un appui moral à la démarche juridique envisagée par des parents de Regina

13 avril 2017/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (37974)/Commentaires (0)/
Quand la fée des dents fait son apparition

Quand la fée des dents fait son apparition

« Maman, papa, ma dent bouge, je la sens !!! », crie notre petit ange partout dans la maison. Déjà ? Vraiment, déjà ? 
30 mars 2017/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (46738)/Commentaires (0)/
Gerer un OSBL : ça s’apprend !

Gerer un OSBL : ça s’apprend !

Parfois, un cours 101 sur la gestion d’un OSBL est de mise.

15 mars 2017/Auteur: André Magny (Francopresse)/Nombre de vues (28716)/Commentaires (0)/
L’apprentissage de la propreté : entre stress, joie et patience

L’apprentissage de la propreté : entre stress, joie et patience

Les premiers mois de l’arrivée de notre bébé nous transportent de joie. Puis, arrive le temps fatidique de cet apprentissage qui nous semble insurmontable : la propreté !

12 mars 2017/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (40291)/Commentaires (0)/
Quel avenir pour le couvent Jésus-Marie?

Quel avenir pour le couvent Jésus-Marie?

Gravelbourg se mobilise pour sauver un joyau de notre patrimoine

GRAVELBOURG - L’avenir de l’édifice se joue en ce moment.  Est-ce que ce monument à un pan de l’histoire fransaskoise ne survivra qu’en photos?  

7 mars 2017/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (28130)/Commentaires (0)/
RSS
Première89101113151617Dernière

 - lundi 13 mai 2024