Une barge marbrée dans le sud de la Saskatchewan
Crédit : Arthur Béague
L’Atlas des oiseaux nicheurs de la Saskatchewan renseigne sur la situation de n’importe quelle espèce dans une région ou parcelle particulière. Toutes les données collectées sont ainsi stockées dans une base complète et entièrement consultable pour tous : biologistes, urbanistes, étudiants ou simples passionnés.
Les campagnes pour l’atlas ont lieu en général tous les vingt ans de manière à documenter les changements survenus dans la répartition des oiseaux. Des projets similaires ont été réalisés dans de nombreux pays d’Europe, aux États-Unis et dans d’autres provinces canadiennes. La Saskatchewan rejoint donc officiellement l’Ontario, les Maritimes, le Manitoba, le Québec et la Colombie-Britannique.
La méthode de base consiste à trouver des indices de nidification pour le plus d’espèces possible. Par exemple, si vous entendez un mâle chanter, vous pouvez rapporter qu’il est « possible » que l’espèce soit nicheuse à cet endroit. Si vous parvenez à trouver un nid contenant des œufs ou des oisillons, alors l’espèce est dite nicheuse « certaine ».
Une autre méthode utilisée est celle des « points d’écoute ». Elle consiste à estimer l’abondance relative des espèces dans les différentes parcelles afin de déterminer où sont concentrées les populations. Elle a lieu du 28 mai au 7 juillet, pic d’activité des espèces en période de reproduction.
Et le 28 mai, nous y étions ! Mes collègues et moi sommes responsables du sud-est de la province cette année. Le protocole est simple : chacun d’entre nous est assigné à une aire préalablement délimitée de 10 km sur 10 km où quinze points d’écoute ont été répartis en fonction des caractéristiques environnementales de la parcelle.
Se lever aux aurores est monnaie courante, car la première écoute commence précisément une demi-heure avant le lever du soleil. Cinq heures sont nécessaires pour couvrir l’ensemble des points d’écoute et à peu près autant pour fouiller tous les recoins afin d’avoir la liste d’espèces et d’indices la plus exhaustive possible. Mais les réveils nocturnes, les nuits sous la tente et les repas en boîte de conserve sont instantanément oubliés à la vue des merveilles observées.
La Saskatchewan est une province clé dans la conservation des espèces d’oiseaux. Bon nombre d’oiseaux la traversent et s’y arrêtent en migration, tandis que d’autres s’y installent pour assurer leur reproduction. Le Sud et les quelques prairies natives qui survivent dans ces océans de monoculture abritent des espèces comme la chevêche des terriers, le bruant de McCown ou encore le courlis à long bec, tous observables quasi uniquement à cet endroit dans tout le pays.
Souvent moquée pour son manque de diversité, la Saskatchewan du Sud recèle pourtant de belles splendeurs ornithologiques ! Rendez-vous au prochain numéro pour en avoir le cœur net…